La fois de trop

first day

    Je me réveille grâce à mon radio réveil, confuse. On est lundi matin. Je n'ai même pas l'impression de sortir du sommeil tellement il m'a été peu réparateur... Je commence par soigner mes entailles puis je les bande pour ne pas prendre le risque qu'elles tâchent mon pantalon de sang. Je m'habille, me maquille d'un fin trait d'eye-liner et de mascara, me lisse les cheveux, puis je descends déjeuner.

- Bonjour miss, me lance ma mère.
     
- Salut maman.

- Oula, c'est quoi ce haut ?

- Celui-là ? demandé-je en tirant sur le fin débardeur bleu croc-top que je porte.

- Oui, celui-là, oui tout à fait. Tu ne vas pas au lycée comme ça. Et ton maquillage tu m'expliques ? Il faut que je vérifie ta valise pour voir ce que tu emmènes à l'internat ? D'autres tenues provocantes comme celle-ci peut-être ?

    Je souffle bruyamment. Elle est insupportable.

- Et ton téléphone hier soir tu ne l'as pas posé à l'heure d'extinction. Tu dois te ressaisir ou on va te le confisquer.

   Je ne comprends pas pourquoi à dix-sept ans je suis encore soumise à ce genre de règles. C'est débile et incohérent. Mes parents n'ont pas un sens des priorités très logique. Ils feraient mieux de se rendre compte de mon mal-être non ? Si ils savaient ce que je me fais. C'est paradoxal ça me fait rire.

 - Ça suffit ; je m'habille comme je veux maintenant. Je suis en terminale. Tu ne vérifieras rien du tout dans ma valise. J'y vais.

    Sur ce, je prends mon manteau et ma valise et je me dirige vers la porte d'entrée.
    Je n'ai même pas crier. J'ai compris avec le temps que ça ne sert à rien. Ça ne leur fait jamais effet, ils ne se remettent jamais en question pour autant. Tout ce que je peux espérer faire c'est les énerver et pour ça, rester impassible et froide est la meilleure des solutions.

- Léanne ! Arrête-toi tout de suite ! Léanne !

- J'en ai marre d'être étouffée, privée de mes libertés ! Je vous EMMERDE !

    Zut, j'ai craqué. C'est dur de garder son self-contrôle quand on a tant de choses à encaisser. Je n'avais pas la patience de prendre sur moi et de la laisser parler.

    Je me retourne avant de claquer la porte de chez moi et aperçoit mon petit frère Tom en haut de l'escalier. Le pauvre, lui aussi va passer une bonne journée après ça... Il n'y est pour rien mais il est quand même touché par nos disputes car il doit les supporter. C'est l'unique raison pour laquelle je regrette d'affronter mes parents. Mais je dois aller jusqu'au bout de ce que j'entreprends, alors, je claque la porte et me dirige vers l'arrêt de bus.

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    Lorrie, Élise et Carole discutent près de mon casier. Je me dirige vers elles, m'efforçant d'essayer de sourire et d'aller véritablement bien. Je sais que j'en suis capable au lycée, entourée de mes amies et de la vie sociale.

- Salut les filles, lancé-je gaiement.

- Coucou. T'es bien habillée aujourd'hui ! lance Lorrie.

- Merci. Il fait pas trop froid ce matin, répondis-je totalement à l'ouest.

- Yep, surtout qu'il y a un petit nouveau vraiment pas moche qui vient d'arriver...

- Non, sans blague ? demandé-je intriguée.

- Pourquoi crois-tu qu'on reste plantées ici sinon ?