peut-être un peu trop fort...

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 Je suis dans mon lit, on est dimanche et il est 22 heures. Je reçois soudain un message. C'est un numéro inconnu. Je réfléchis à qui ça peut bien être mais rien ne me viens à l'esprit jusqu'à ce que je lise le message. Il dit ; « Coucou, tu ne reviendras pas sur ta décision ? »

Je me mets à trembler. C'est Dany, forcément. Je ne sais pas quoi répondre. C'est tentant de changer d'avis, très tentant. J'ai besoin de lui....

Mais besoin de lui comment ? Comme outil sexuel pour aller mieux ? Je ne peux pas me permettre de recommencer ça en sachant ce que je représente pour lui. Je ne dois pas penser qu'à moi. Mais est-ce que je n'ai pas juste envie de retrouver quelqu'un avec qui je pouvais être moi-même, quelqu'un que j'apprécie beaucoup, avec qui je pouvais me confier ?

Je ne sais pas quelles raisons sont celles qui me poussent à craquer mais je ne peux pas me le permettre. Je n'ai pas le droit de revenir sur des décisions si radicales, c'est une question de fierté.

Je ne vais même pas répondre.

Si. Mais quoi ?

NON.

Je repense à ses gestes doux sur mon dos. Mes larmes qui coulent sur sa poitrine. Je n'ai jamais pleuré dans les bras de Steeve.

Pourquoi je me mets à les comparer tout un coup ?

J'ai envie de dormir, j'ai mal à la tête.

Mes parents m'ont évité toute la journée et mon père n'arrêtait pas de me rabâcher que je les déçois beaucoup. « Léanne tu finiras sous les ponts ou à faire les trottoirs » « On n'a pas élevé, notre fille comme ça, ce n'est pas elle c'est sûr ».

J'ai envie de me graver. Qu'est-ce qui m'en empêcherait ? Je lâche un petit rire nerveux en repensant à l'ironie de la situation. Steeve ! Il m'a lâché comme une merde, ce qui veut bien dire qu'il s'en fou de moi alors il ne va pas me faire croire que mes scarifications l'inquiètent réellement.

Ah ah.

Je sors ma lame et c'est parti... C'est fou comme c'est devenu une drogue. C'est malsain je le conçois mais je m'en fou. 

C'est bizarre... Je n'arrive pas à m'arrêter ce soir. Ma cuisse devient rouge et le dernier trait me fait pousser un petit cri. Ma chair est fortement entaillée. Merde. L'ouverture est vraiment profonde.... Zut... Le sang n'arrête pas de couler. Merde, merde et merde. Le débit accélère. Je remplie vite un mouchoir, puis deux... Merde. Je sens ma tête qui commence à tourner. Je m'allonge sur mon lit, la main qui appuie avec un mouchoir le haut de ma cuisse. Je sens une bouffée de chaleur m'envahir. Je me mets à suer et ma vision se trouble... Je pars.

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Je me réveille avec une douleur dans le front, comme une barre qui appuie. Je sens ma jambe gauche toute engourdie. Je me rappelle soudain la raison. Je regarde autour de moi, anxieuse. Je suis dans une chambre d'hôpital. Et merde. Merde et merde. J'ai envie de pleurer, de crier mais tout ce qui se passe c'est qu'une énorme boule brulante vient se former dans ma gorge. 

J'avale ma salive et me rends compte que ma mère dort sur le petit fauteuil en face de moi. Elle semble juste fermer les yeux plus que dormir car sa respiration est saccadée et non régulière. Elle ouvre soudain les yeux et les écarquille rapidement en me voyant.

- Léanne ! crie-t-elle. Léanne !

Elle se relève d'un coup mais se met à pleurer en s'approchant de moi. Ses larmes roulent avec vitesse sur ses petites joues rouges. Elle se penche sur moi et m'embrasse. Elle me serre comme si j'allais partir et tout son corps se met à trembler.

La fois de tropOù les histoires vivent. Découvrez maintenant