une nuit, une promesse

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On marche quelques minutes dans le silence pendant que la pluie s'intensifie. On arrive dans une ruelle un peu plus éclairée mais les bâtiments ont toujours la même apparence ;  anciens, et tout serré comme dans la plupart des centres-ville. C'est un peu triste comme endroit mais on ne peut pas dire que c'est moche. C'est juste froid.

Steeve s'arrête devant une porte et y glisse sa clé. Les murs sont délavés et les volets fermés.

On entre dans un corridor avec des boîtes aux lettres, un ascenseur et des escaliers qu'on emprunte. Arrivés au deuxième étage, il sort une autre clé et se plante devant l'appartement numéro 8. On pénètre alors dans une pièce froide et sombre. Steeve allume la lumière.

- C'est chez moi, déclare-t-il, exténué.

Je jette un coup d'œil circulaire à la pièce ; je vois un canapé couvert de livres, de cahiers et de fringues où est posé aussi une guitare, puis, je vois une table basse occupée par des boîtes à pizza vides et surout, un bordel monstre partout. Il y a, à ma gauche, une petite cuisine, et à ma droite, un couloir qui mène probablement à la, ou aux, chambre(s) et à la salle de bain.

- Tu vis seul ? demandé-je.

- Oui, ça te pose un problème ? Si tu n'es pas contente tu repars et te débrouilles pour trouver un toit où dormir, répond-il irrité.

- Je n'ai jamais dit que ça me gênait.

- Tu l'as sous-entendu.

- Non, j'ai fait une simple constatation.

- Une question plutôt.

Qu'est-ce qu'il m'énerve quand il veut à tout pris avoir le dernier mot.

- Soit, occupons-nous de tes plaies.

Je me déchausse et me dirige vers lui.

Il s'assoit sur le grand et vieux tapis, collé au canapé. Une table basse est posée au milieu du tapis. A l'autre extrémité, se trouve un autre meuble soutenant une télé juste à côté de la porte-fenêtre qui donne sur le balcon. Je ne sais pas pourquoi, mais j'aime bien cet endroit malgré le bazar qui y règne.

Il s'adosse au bas du canapé.

- Tu as de quoi soigner ça ?demandé-je.

- Va dans la salle de bain, deuxième porte à droite du couloir, dans le deuxième tiroir sous le lavabo.

Je m'y rends et reviens avec des pansements et des cotons après avoir fouillé pour trouver ce dont il ne m'avait pas indiqué l'emplacement.

Je me penche et lui enlève délicatement son t-shirt. Il me regarde faire sans bouger, à part pour m'aider à le déshabiller. Sa plaie n'est pas très belle ; une entaille assez profond de 5 bons centimètres...

- Bonne nouvelle ; elle n'est pas si grave que ça, la lame n'a rien déchiré de grave à part la peau, ce n'est pas assez profond pour nécessiter d'aller aux urgences.

- Ça tombe bien, je n'ai pas que ça à faire.

Il répète sans arrêt ça, mais il ne me donne pas trop l'impression d'avoir autre chose à faire.

- Je n'ai pas trouvé de désinfectant, dis-je.

- Regarde sur la table et prend une bouteille.

Il pourrait le faire lui-même, il n'est tout de même pas aux articles de la mort, mais je ne proteste pas, il m'a sauvé et m'a porté alors qu'il était blessé.

En effet, je n'avais pas remarqué les bouteilles d'alcool vide sur la table. Mmhhh, ça explique son état d'ivrognerie de notre rencontre de l'abribus. Il y en a une pleine dont je m'empare.

La fois de tropOù les histoires vivent. Découvrez maintenant