une grosse teuf... partie 1

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La fin de semaine passe lentement, très lentement. Steeve n'est pas là. Je ne sais pas si c'est pour profiter de son émancipation et tester ses nouvelles libertés ou s'il veux m'éviter... Dans tous les cas, je n'arrive pas à comprendre si je suis rassurée ou l'inverse. Peut-être les deux car j'aurais voulu m'expliquer avec lui mais cela me stressait de le voir.

Lorrie, remarque que quelque chose ne tourne pas rond malgré mes efforts pour le cacher.

- Léanne ? demande-t-elle alors que nous étions que toutes les deux et que nous nous dirigions vers la cantine.

- Oui.

- Il s'est passé quoi ?

- Je...

- Tu n'es plus avec Steeve ?

- Non...

Je baisse le regard sur mes baskets, abattue.

- Pourquoi ?

- Parce que j'ai merdé.

- Toi seule ? Ça m'étonnerait. Ça ne peut pas être entièrement de ta faute. Ça n'existe pas ça, personne n'est tout blanc ni tout noir. C'est toi qui le dis si souvent.

- J'ai fait quelque chose que je pensais être bien pour lui mais je me suis trompée et quelqu'un a profité de ça pour amplifier et me la mettre à l'envers.

- Voilà, ce n'est pas entièrement de ta faute alors. Et si c'est le cas, il faut remettre les événements à leur place et défendre ta cause en rétablissant la vérité sur qui a fait quoi et tu passeras moins pour le démon de l'histoire.

Tout est vrai. Mais, c'est peine perdue avec Steeve. Ça n'effacera jamais à ses yeux la cause principale de sa colère ; l'initiative d'aller parler à son père dans son dos. Et puis à quoi bon ? Car Lorrie a sûrement raison notre relation n'est pas bénéfique. Peut-être même toxique...

J'hoche la tête pour unique réponse en essayant de paraître convaincue même si ce n'est pas le cas...

- Tu viens me chercher samedi ? Je fais genre que je dors chez toi.

- Ok, déclare Lorrie sans hésiter.

Parfait. Un plan de soirée en vue. J'aime.

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Le samedi, à dix-huit heures, je commence à ,me préparer. Carole m'a prêté une robe pour l'occasion. Elle est rouge moulante, courte et fendue sur ma cuisse gauche. Je me maquille fort et lisse mes cheveux. Je pourrais passer pour quelqu'un d'âgé de deux ans de plus. Je me fondrai presque dans le décor parmi les invités plus âgés. 

Je me sens belle. Si Steeve me voyait, là maintenant il regretterait sans doute de m'avoir jeté. Il perdrait son sang-froid et voudrait que je lui appartienne sur le canapé, comme on l'avait déjà expérimenté. Punaise, je viens de m'avouer à moi-même qu'il restait avec moi uniquement pour le sexe comme il l'avait dit en début d'année. Je ne suis bonne qu'à ça. Les seules relations sexuelles que j'ai eues n'étaient jamais accompagnées d'amour des deux côtés. JAMAIS. C'est triste. Mais bon, il faut faire avec. Je n'ai pas d'autres choix que d'assumer cette malédiction et en titrer du profil.

La mère de Lorrie vient me chercher une heure après. Elle pense que mes parents ont dit oui pour la soirée et mes parents pensent que je dors chez elle. C'est facile à notre âge de les embobiner. C'était moins simple avant. Ça m'embête juste de mettre la maman de Lorrie en situation délicate car elle risque de perdre la confiance de mes parents et la nôtre au passage. Quand à me parents je n'ai jamais eue leur confiance de toutes manières.

La fois de tropOù les histoires vivent. Découvrez maintenant