La fois de trop

perdue...

Je marche dans la ville pour aller acheter le cadeau de mon frère. Il me manque. Je passe devant la salle de sport. Je n'ose plus y remettre les pieds depuis que je ne parle plus à Dany. Je ne sais pas s'il a tenu ses paroles et qu'il a réellement changé de salle pour éviter de me croiser.

J'ai envie de rentrer... Juste pour voir....

Je m'approche du parking et je remarque sa voiture. Je m'apprête donc à repartir car tout compte fait, je n'ai pas envie de le voir, mais la porte du bâtiment s'ouvre. Evidemment, Dany sort. Il me voit immédiatement. Je reste figée sur place sans savoir quoi faire. Il prend les devants et s'avance vers moi. Il se poste là, on est face à face, et il me demande ;

- Salut, ça va ?

- Oui.

- Une réponse sincère j'y ai plus le droit ?

- Je sais pas.

- Ah...

Plus personne ne parle pendant une seconde. Juste ses yeux dans les miens et les souvenirs de nos corps dans sa voiture. J'ai soudain honte. Honte d'avoir couché avec Louis pour des raisons sûrement bien sombres ; me venger de Steeve ? Me prouver des choses ? Retrouver ce que j'avais avec Dany ? Mais qu'est-ce que j'avais avec Dany ? Est-ce que j'étais réellement sincère avec lui ?

- Et toi ? demandé-je.

La question le gêne, car on sait tous les deux qu'elle se rapporte directement au fait que je lui ai mis une sorte de râteau.

- Oui. J'ai recontacté mon ex.

- Tant mieux pour toi.

- Non. Je ne voulais pas le faire... Juste...

- Tu voulais m'oublier.

- Oui.

Je m'en veux d'avoir été si franche et sèche, mais ça ne sert à rien de passer par quatre chemins alors que c'est facile de lire dans ses actes.

- Bah voilà. Je viens de me désinscrire à la salle. Salut.

- Salut.

Je commence à m'éloigner puis me retourne ;

- Pour notre bien à tous les deux, bloque mon numéro ou supprime mon numéro. Moi c'est déjà fait.

Ses yeux s'assombrissent soudain. Son visage se crispe.

- Léanne...

Il semble sur le point de dire quelque chose. Il se concentre, puis tout son corps se relâche comme si il avait chassé les pensées qu'il voulait dire à haute voix.

- Oui, lâche-t-il.

Je le regarde une dernière fois et imprime son beau visage. Je ne le reverrai pas... Je tourne alors les talons et repars sans un regard en arrière.

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Mon téléphone sonne quand je sors du magasin où j'ai acheté le cadeau pour mon frère. C'est Lorrie. Je décroche.

- Coucou meuf, ça va ? demande-t-elle avec entrain.

- Très bien et toi ?

- Tu mens de mieux en mieux Léanne, j'y croirais presque.

Je ne réponds rien et attends qu'elle brise le silence.

- T'es où ? finit-elle par demander.