fugue

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Le lendemain matin, je commence par histoire-géographie. Bien sûr, à côté de Steeve ce qui m'enchante royalement. J'ai raconté à Élise ce qu'il s'est passé et elle a approuvé totalement ma réaction ; « il l'a bien mérité» avait-elle dit. Puis nous avions ri.

J'arrive dans la salle. Je remarque que Steeve n'est pas là. Je m'assois et le cours commence.

Toujours pas de nouvelles de Steeve. Il ne viendra probablement pas. En fait, ça ne m'étonne pas après la cuite qu'il s'est prise hier. Je ris alors en repensant à la droite que je lui ai donnée. Ça se trouve ce sont les douleurs suite à ça qui l'obligent à être absent. Ça me ferait bien rire.

Les endroits où je me suis prise des coups hier me lancent depuis ce matin. La douleur semble s'accentuer.

Mon téléphone bipe. Je le sors discrètement. C'est Adrien qui m'envoie ;

« Je sais pas quoi répondre... Si tu préfères que je te laisse, et bien je te laisse. »

Son message est horrible, il ne répond pas à ma question qui était "Qu'est-ce que ça peut te foutre ?" Ce qui signifie qu'il ne veux pas admettre que ça ne lui fait strictement rien de savoir si je vais bien ou non. Ou bien mon message était trop sec pour qu'il se sente de répondre comme si de rien n'était.

Ou bien ! Ou bien ? Il y en aura toujours des "ou bien".

Je me rends compte qu'il n'y a qu'une seule chose à faire ; couper tout contact avec lui pour ne pas me poser trop de questions et arrêter d'avoir mal en ressassant le passé.

Mais avant, je veux une chose, rien qu'une seule chose. Savoir s'il m'a réellement aimée pendant nos cinq mois de relation.

« Juste une dernière question ; est-ce que tu m'aimais réellement quand on était ensemble ? »

Et ce sera le dernier message que j'envoie.

Il écrit. N'écrit plus. Écrit à nouveau. Je panique, je commence à avoir des bouffées de chaleur. Je repense à tout ce qu'on a vécu ; nos sorties (quand j'avais le droit de sortir), nos câlins, nos bisous, nos moments passés dans ma chambre...

J'ai les larmes qui montent aux yeux. Ça ne pouvait pas être du faux cette histoire. Non, pas celle-là. Pas encore une fois. Je refuse d'y penser.

« je crois que je ne t'aimais pas autant que tu m'aimais... Désolé... »

J'ai l'impression de recevoir un coup de poing comme à la boxe, sauf que je ne l'encaisse pas de la même façon. Je l'encaisse très mal... Car je ne peux pas le contrôler grâce au mental celui-là. Ce n'est pas dans la tête que ça se passe... C'est dans le cœur...

Je relis son message. Encore une fois, et encore une fois. Ce n'est pas possible. Les larmes montent plus vite mais je les ravale.

Bon... Au moins ça a le mérite d'être clair. Je vais pouvoir passer à autre chose maintenant, il n'y a plus que ça à faire.

La fin de journée se déroule rapidement ; je vois tout défiler sans m'en rendre compte. Comme si j'étais là sans être là.

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Le soir, je reçois un message de ma mère disant « je t'appelle dans 10 minutes tiens-toi prête ». Parfait. Il ne manquait plus que ça...

Je raconte à Charlie le message d'Adrien de ce matin.

- Supprime-le. Bloque-le. Tu n'as plus que ça à faire. Léanne, vraiment...

- Je sais, répondis-je.

J'attrape mon téléphone et exécute la larme à l' œil.

- C'est fait.

- Snap ?

La fois de tropOù les histoires vivent. Découvrez maintenant