La fois de trop

retour à la réalité...

   J'obtempère et me pose à côté de lui. Je laisse tomber ma tête sur son épaule sans rien ajouter. Il se met à me caresser lentement les cheveux en jouant avec mes boucles. Je reste figée. Je suis toujours étonnée quand Steeve fait preuve de douceur, encore plus à mon égard.

- Je suis quoi pour toi ? soufflé-je dans son cou.

C'est sorti tout seul... J'aurai du m'abstenir de poser cette question fatidique je le sais. Mais j'ai beau essayé de changer et d'arrêter de me poser trop de questions, certaines prennent le dessus. Chassez le naturel et il revient au galop.

Je sens sa main se figer une fraction de seconde. Je saisis l'occasion pour m'empresser de dire ;

- Non, laisse, oublie tu veux ?

Il reprend son va et vient dans mes cheveux et soupire ;

- Je ne sais pas Léanne, j'ai peur de mettre des mots sur ça. D'accord ?

J'allais lâcher la phrase de trop en disant ; « on a tout notre temps » mais ce n'est vraiment pas ce qu'il faut dire. Cette fois je me retins à temps. Je préfère garder le silence. Steeve a raison c'est bien plus simple des preuves que des paroles. 

Alors je me redresse et l'embrasse. Il me rend la pareille en posant une main sur ma joue et l'autre sur ma cuisse. Il monte doucement sa main le long de cette dernière pendant que tout s'intensifie. Puis je passe au-dessus de lui. Je sens une bosse contre mon entre-jambe, à calie fourchon sur les siennes. 

Et c'est reparti. Mon cerveau se met en pause. Sûrement que le sien aussi. Et les affaires commencent. Je lui enlève son tee-shirt pendant que ses mains montent doucement dans mon dos en appuyant, même griffant. Ses doigts arrivent à mon accroche de soutien-gorge et il le détache. Je dessine des courbes sur son torse et finit par les suivre avec la langue et non les doigts. Tout son corps se contracte et il passe sa main dans mon cou. 

Je vibre. Il me touche si bien. Il saisit mon petit cou fébrile et dirige ma tête vers le bas de son ventre. Je sais ce qu'il me reste à faire. Je m'accroupis devant le canapé sur lequel il reste assis. Je ne suis jamais très à l'aise avec cette pratique, mais j'ai terriblement envie de lui faire plaisir. Je crois que je fais ça bien finalement car Steeve se met rapidement à haleter. Il a une vue sur mon dos tendu et mes fesses. 

Je finis, et me relève, il a des yeux remplis de désir. Je suis fière de moi. Alors, il me prend par les hanches et me rassoit sur lui. Steeve passe ses doigts sur ma poitrine et en glisse deux du creux derrière mon genou jusqu'à mon entre-jambe. C'est si bon quand il rentre. Je me tortille et ma jambe tremble ce qui fait rire Steeve.

Un peu après, nue, sous lui, j'attends qu'il rentre en moi mais il n'a pas de capote...

- Attends, dis-je voyant que ça lui est égal.

- Quoi ? grogne-t-il en haletant. Tu m'excites tant... Tu ne sais pas à quel point. Mais attends je vais te montrer.

Il essaie de rentrer mais je l'arrête.

- Je compte pas tomber en cloque ni mourir d'une M.S.T ! Tu enfiles cette putain de capote ou je me rhabille ! lancé-je.

- Oh par pitié tout sauf te rhabiller, se serait de la torture.

Je rie pendant qu'il cherche désespérément un préservatif. Je l'observe retourner vivement tout son salon. Il est beau... Très beau... Une vague de chaleur m'envahie en l'observant... Puis il brandit l'objet tant recherché avec conviction et fierté. Il rit. Un vrai rire innocent et pur. Je n'en avais jamais entendu sortir de sa bouche avant et je me sens soudain privilégiée. Peut-être même que c'est moi qui lui permets de rire de cette façon ! Peut-être que ma présence lui fait du bien...