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Avril 20xx, un peu plus de 10mois avant la chute

   Durant ces quelques derniers jours, j'y suis allée plusieurs fois dans ce parc. Ce parc dans lequel je me retrouve lire à chaque fin de cours ou même pendant mon temps libre. L'air n'y est pas plus frais qu'ailleurs et il n'y a pas de grandes différences physiques avec les parcs voisins mais l'atmosphère me semble familière. Comme si cet endroit m'accueillait à bras ouverts sans en demander mes raisons.

   Le bel arbre en face de moi est fleuri, joliment entretenu mais je ne saurais dire si c'est par lui-même ou si c'est le devoir de personnes travaillant ici. Il paraît calme et apaisé. Je n'ai pas revu depuis l'inconnu, ce fut court mais agréable. Il ne doit être qu'une infime rencontre parmi d'autres. Comme un passant dans la rue, il n'avait que pour seule différence la manière, cette manière de parler simplement et m'obligeant sans le vouloir à répondre. Je n'avais pas été forcée et sa compagnie m'avait été charmante.

   En attendant, c'est le fameux jour. Ce jour que j'attends depuis environ deux semaines. Le parc que j'occupe si souvent avait été désigné comme point de rendez-vous. Nous allions enfin avec Nejire aller à la librairie. Pourquoi ne pas avoir choisi le train, je ne sais pas. Sans doute pour pouvoir marcher ces quelques mètres nous séparant de la gare ensemble puisque nous n'avons pas souvent l'occasion de se voir longtemps.

   Cette librairie se trouvant dans la ville voisine Omaezaki. J'attends cette après-midi depuis pas mal de temps et rien ne me ravit plus que cette nouvelle, celle de savoir que je vais enfin y aller; pouvoir plonger dans tous ces univers créés par des personnes toutes différentes ayant pour seul point commun l'écriture m'anime depuis des jours. Mon impatience est même visible à travers les petits cercles que je trace avec mes pieds et en replaçant les quelques mèches de cheveux qui tombent de mon chignon supposément mal fait.

   Les bruits des voitures paraissent ici inaudibles seulement, une voix interrompue mes mouvements de jambes. Je l'entendais de loin se rapprochant petit à petit assez aiguë, facilement reconnaissable, Nejire.

— Lim !! On est- crie-t-elle coupée par sa raison ou bien quelqu'un. Enfin, je suis là !!

   Je décidai alors de me retourner et sans être honnêtement étonnée vis Mirio et Tamaki a côté de Nejire traversant le passage piéton me séparant d'eux. C'est certainement un des deux garçons qui a arrêté Nejire après qu'elle est gaffé de dire « on » au lieu de « je ». Une surprise, sûrement.

— Oh c'est purement inattendu de vous voir ici.
— On t'as surprise hein ? Jubile le blond entre les deux autres.
— Hum, dit-je difficilement m'empêchant de rire.
— Surprise ! Dit Nejire toujours souriante.

   Je me devais répondre à leurs légitimes attentes et c'est sans le vouloir que je me mis subitement à rire, un fait que je ne cherchai qu'à peine à dissimuler.

— Tu ne l'avais pas prévenu ?! Demande Tamaki inquiet.
— Regarde ! Elle est surprise ! Hein Lim tu ne t'y attendais pas, pas vrai ?!

   Les trois autres ne mirent pas longtemps à m'accompagner dans ma pauvre rigolade n'ayant aucun sens ce qui m'amusait encore plus. Puis, Tamaki raisonnablement regarda sa montre pour afficher par la suite un visage légèrement inquiet.

— On va louper le train si on ne se dépêche pas.
— Ah pardon, c'est juste vos idées qui me surprennent souvent, dis-je en souriant ayant repris un calme convenable.
— Elle est carrément surprise de vous voir, je suis sûre, affirme-t-elle.
— Oui oui, c'est ça Nejire.

   Ne sachant pas si elle avait compris la réelle cause de ma réaction je n'insistai pas car cette incompréhension était plus drôle que n'importe quelle blague que je pouvais entendre. On prit la direction ensemble de la gare quelques secondes plus tard.

— Alors les cours ? C'est sympa pour vous deux ? Questionne Mirio au beau milieu de la conversation. Curieuse, j'entrepris la suite :
— On ne sait pas trop ce que vous faites de votre côté.

   Nous marchions en ligne de quatre, étant à l'extrémité, je me penchai pour pouvoir voir Nejire à l'autre bout qui répondit à mon camarade de classe.

— Je pense qu'on fait les mêmes choses que vous. On a beaucoup de stages en agence aussi !
— Ouai, et en plus, on doit se battre et des fois jouer le rôle de méchant pendant les entraînements, explique Tamaki la tête pencher vers le sol.
— Ahahah et tu joues quel rôle toi ? Demande naturellement Mirio.
— Le méchant...

   Je souris après qu'il est prononcé ses derniers mots. Son manque de chance est amusant ce qui me fit penser à une suggestion :

— Je jouerai la méchante pour les entraînements entre classes.
— Mais je ne veux pas me battre contre toi !
— Tu n'auras pas le choix.
— Entant que futur numéro 1, ça fait partie de mon devoir et des vôtres de héros de combattre ceux qui veulent du mal aux autres !
— Quelle heure est-il ? Réalisais je après avoir conclu que le temps passait déjà bien vite.
— 14h57.
— Et le train part à ?
— 15h ?

   On se regarda brièvement et réalisa alors que la gare était encore loin. Nous nous sommes mis fatalement à courir espérant ne pas rater le train et son départ.

— Il va falloir revoir l'heure et le point de rendez-vous la prochaine fois... Dis-je essoufflée après avoir très mal couru.
— On a au moins atteint la gare et le train. Réplique Tamaki.
— Pour une fois oui.

   Le train ouvrit alors ses portes et on s'installa dans la foulée. Nejire s'assît sur un siège et je la recouvrai aussitôt après m'être échouée sur elle. Les garçons s'installèrent devant et le train partit. Mon amie regarda un peu partout dans ses poches pour après constater quelque chose d'anormal.

— Vous avez vos tickets ?

   Dans la précipitation, j'avais totalement oublié d'en prendre un. Après l'avoir réalisé, je regardai Nejire qui n'avait pas l'air d'en avoir pris non plus.

— Super.
— On est des délinquants maintenant... Conclut Tamaki inquiet se couvrant la bouche pour essayer de cacher son expression purement inquiète.
— Quand le contrôleur passe on lui explique la situation. Ça va aller, dit l'autre garçon souriant.
— Ou on... Pensais je à voix haute.
— Non, on ne fraudera pas le train !
— Je n'ai rien dit.
— Pour l'une des seules fois que tu as de l'argent sur toi, tu peux payer quand il passera alors-
— J'aurais essayé.
— Tu y arriveras un jour Lim ! Ou pas ! Dit Mirio s'entortillant dans le siège pour être en face de nous.
— Et tu l'encourages ?! S'enquiert Tamaki outré.
— Merci Mirio c'est gentil.

Our Book [Dᴀʙɪ x ᴏᴄ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant