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   Les jours ont passés. Parfois, je restais assise au bout de mon lit à regarder le mur. Mon corps quand à lui était immobile, intact, froid, et silencieux. Ma tête ne faisait pas mal, tout était simplement si vide. D'une évidence même que tout le monde pourrait comprendre. Comme un tableau vierge. Dans ces minutes là, mes yeux ne battaient que très rarement leurs paupières distinctives, mais ça ne piquait pas mes iris. Je me disais seulement :

Rien du tout.

   Seul mes respirations pouvaient être entendues de par le peu de silence qu'elles employaient. Ma poitrine se levait lors d'une inspiration, elle se baissait pour la suivante. Ce fut un cycle que je réitérais souvent.

Vint les cours après le week-end où j'ai essayé de paraître telle que je l'étais avant. Normal. Alors même que Nejire, Tamaki et Mirio étaient là, je n'étais tout simplement incapable de revenir en arrière, qui le peut ? Ils furent adorables à me soutenir quand on se voyait, mais les études prenaient de plus en plus gros, plus de pression pour eux, et il faut aussi dire que je ne comprenais rien sur le moment actuel, comment le pouvaient-ils ? Je faisais exprès d'effacer chaque once de piste.

   Puis après, rien ne me soulageait plus que le fait de savoir les raisons à tous mes doutes. Je le savais maintenant, je l'avais affirmé, et je pouvais profiter de ces jours en étant convaincue que je n'avais finalement aucune conviction.

   Cela peut s'assimiler à de la paresse et en étant très réaliste, il n'y a rien de plus hypocrite que ce que je n'ai fais ces derniers jours. Je venais en cours, j'y étudiais et m'entraînais quand même car finalement, l'effort physique est quelque chose que mon corps apprécie. À même auteur que le silence, mais aussi les livres.

Ça fait longtemps.

   Le simple fait de savoir le cœur de ces inquiétudes est d'une simplicité sans pareille que je ne pourrais l'apprécier mieux que ce que je ne le fais déjà, je pense.

   Je parlais avec mes amis, je passais le temps. Puis après quelques jours, je réalisais l'irrégularité de ce que j'étais. De ce que je pensais. De ce que je ne faisais pas. Et de ce que j'appréciais dans la plus grande des sincérités.

   Pourtant, je n'allais pas au parc. Comme incapable d'être accablée autrement, je ne savais plus comment faire car dès que je rentrais dans ma chambre, j'y étais comme bloquée en restant devant le mur, muette. Cette méchante nouveauté, je me devais la comprendre. J'en étais incapable autrement.

Je me renfermais.

   Cette forme de naïveté ahurissante. Comme un enfant qui souhaite devenir quelqu'un alors même que c'est impossible.

Je n'avais pas le droit.

   C'est pourtant ce que je ressentais, et ce que je ressentirai maintenant toujours. Être un héros n'a pas été l'un des vifs objectifs que mon cœur aurait dû employer. La logique héroïque n'a jamais été mienne.

Mes parents le voulaient pourtant.

La justice n'est pas mon fort et ne le sera jamais. Je conçois la gentillesse et la distingue des actes de méchanceté. Je comprends la peine des proches à la perte de quelqu'un face à une mauvaise personne. Je ne prendrai pas plaisir à faire du mal.

Comme je n'en prendrai pas forcément à faire ce "bien".

   Je ne m'accommoderai cependant jamais à cette société héroïque mettant d'un côté le bien et le mal. Toutes ces...

Horribles.

Paroles.

   De ces personnes sensées être les icônes de notre monde. Les héros. Tenant des discours favorisant une partie de la société alors même qu'ils ont normalement le devoir d'aider chaque partie de la population. En ont-ils conscience ?

Our Book [Dᴀʙɪ x ᴏᴄ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant