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— Dis-moi, commençais-je frustrée, pourquoi est-ce que tu as tant d'affinité avec mon chat ?

   Dabi s'était assis dos à la bordure de mon lit. Il tendit sa main parsemée de nourriture pour chat et Féraille y goûta.

   Il tourna la tête vers moi et mon corps posé sur le ventre dans la largeur du matelas. Ma tête demeura maintenue par mes mains et je le regardai suspecte.

   Son visage afficha un sourire satisfait, même malin qu'il ne manqua pas d'accentuer pour se moquer. Il en était même fière. Mon chat, le même qui ne désirait pas manger de ma main le fit avec lui.

— Il doit bien m'aimer.

   Je roulai des yeux pour ensuite déposer mon corps sous la couette qui ne couvrait que mes jambes tant elle était basse. Ma tête quant-à elle dévia à l'opposé de l'homme qui nourrissait mon chat. Je fermai les yeux.

   Puis je l'entendis se lever, il marcha jusqu'à la salle de bain et l'eau du robinet coula alors. Sûrement se lavait-il les mains après les avoir enseveli de croquettes.

   Il vint s'assoir à mon côté délicatement lorsque la couette bougea sous son corps, Féraille grimpa sur le lit à son tour. Ils sont devenus inséparables.

— Tu as envie de dormir ? Me demande-t-il alors que nous étions dans cette chambre depuis plus d'une heure.

   Nous n'avions fait qu'être là. Et sa présence m'avait été spéciale, je ne saurais le décrire autrement. Le calme qu'il pratiquait n'était pas nouveau, il l'avait employé d'une manière naturelle, une manière que j'appréciai sans le commenter.

   Mon corps est calme. Ma raison est calme bien qu'elle deviendra une jungle à interrogations demain. Je ne veux pas fermer les yeux, je ne veux pas dormir car cela signifierait que c'est la fin de cette journée spéciale.

Différente.

— Non, pas spécialement.

   Mes yeux piquaient tant ils voulaient se fermer. Tant ma tête souhaitait s'éteindre. Tant mon corps voulait laisser le relai au sommeil.

— Je peux ?

   Je tournai la tête suite à sa question puis je le regardai m'observer d'une manière des plus franches. Je ne sais ce qu'il se passe en ce moment mais je ne souhaite l'interrompre.

— Fais ce que tu veux.

   Puis, je retournai ma tête à son opposé donc je ne lui fis plus face. Ma vision rencontra de nouveau cette obscurité ambiante dans laquelle nous demeurions. Il n'y avait que ma lampe qui osait imposer de la luminosité. Une petite lampe de chevet lançant des rayons jaunâtres me rappelant vaguement le parc. Le banc. L'avant. Et cet après.

   Pendant ce temps, Feraille vint se poser aux côtés de ma taille. Il se coucha entre moi et le corps assis de Dabi qui m'avait demandé une permission que j'acceptai sans même en savoir plus.

   Le plus effrayant n'était pas la rapidité de ma réflexion, ce n'était pas toutes ces questions que je ne me posais plus finalement, non. Ce qui devrait m'alerter était la sécurité que j'éprouvais. Quelles en seront les conséquences ?

   Mon corps est bien plus calme qu'il ne pourrait l'être, qu'il ne devrait l'être. Mais maintenant, je ne sais plus ce que je devrais être et penser. Je ne sais plus car je m'avance dans un cadre nouveau.

   Ce chapitre que j'entame et bien la suite d'un mouvement qui n'avait cessé de s'installer. Il est bien la conséquence de ma paresse. De mes décisions. De ma confiance. La même que j'ai accordé à un homme dont je ne sais rien.

Our Book [Dᴀʙɪ x ᴏᴄ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant