— ...
Mes cils avaient bougé suite au battement de mes paupières. Sa question m'avait surprise. Mon corps le fut aussi puisqu'il s'arrêta instantanément, il n'était pas en « veille » mais plutôt comme « mit en garde » par tout ce qui allait affluer dans ma tête.
Je ne peux lui demander pourquoi me pose-t-il cette question car finalement, je le sais. Tout ça est dû à mes insensées pensées que j'ai osé expliquer. Cependant, c'était à un enfant et dans l'absolu j'ai été sincère, il fallait qu'Aoi le sache, ou peut-être voulais je simplement l'oraliser.
Suite à mon affirmation, mon souffle se coupa. Plus aucun air entra dans mes narines passant par ma gorge et l'intérieur de mes poumons. Juste après, un sourire s'étira sur mon visage, mes lèvres se plissèrent et mon regard se porta au sol.
Je suis affligée.
Mes mains passèrent dans mes cheveux, secouant les quelques mèches sur mon front. Je l'admets, réellement car la réponse que je vais lui remettre est des plus sincères :
— Parce que je ne me sens à l'aise nulle part ailleurs.
Puis il souffla, en même temps que le vent qui souleva mes cheveux et chaque petite feuille sur le sol que je regardais encore. Comme impossible de relever la tête, pour le moment.
— C'était... étonnement sincère.
— Et bien, je l'ai globalement toujours été.
— Ah oui ? Se surprend-t-il.Cela ne sonne pas faux dans mes oreilles, j'ai plus l'impression que j'ai été comme je suis de la meilleure manière possible, la manière qui m'a été proposée et que j'ai finalement acceptée. Sincèrement, je ne pourrai jamais conclure que tout ça était misérable parce que ça m'a convenue.
— En faite, commence-t-il, je ne sais pas réellement pourquoi vous n'appréciez pas les héros mais je ne vais pas vous jugez pour ça.
— Comment pouvez vous l'affirmer ?
— Arrêtez de me poser des questions agaçantes.Donc est-il sensible à ce sujet ? Cela m'étonne. Dans la plus grande des sincérités, je ne pensais pas que d'autres personnes pouvaient ne pas « aimer » les héros hormis les vilains, et encore. Enfin si, c'est possible mais non autant proche de moi jusqu'à aujourd'hui.
— D'accord.
— Sinon... j'ai le livre que vous m'aviez prêté.Il change de sujet. Sûrement est-ce parce qu'il ne veut pas continuer une discussion sur le domaine héroïque mais je l'en remercie également car cela ne m'indifférait pas.
— L'avez vous fini ?
— Oui, c'était divertissant.
— Divertissant ? M'amusais-je suite à l'écoute de sa phrase.
— Je l'ai lu, et je vous le rends.J'entendis alors les bruissements de sa veste suite à la levée de son bras pour m'apporter ce livre que je lui avais prêté juste avant. Mais « prêter » n'est pas le bon verbe...
— Quand je vous ai dit de me le rendre, c'était pour...
Puis je réalisai ce que j'allais annoncer, mais ce soir n'est pas le bon pour bien réfléchir à mes propos. Néanmoins, je ne peux l'exposer oralement car lui avoir demandé de me le rendre était simplement pour rassurer ma raison au fait qu'il reviendra et que nous nous reparlerons encore. Car j'aimais ça, et j'aime toujours.
— ...me le rendre mais en fait je l'avais en double alors gardez le.
— Je ne pense pas le garder alors reprenez le. Il n'y aura aucune trace de vous là où je vis.
— Moi non plus.
— ...
— Moi non plus je ne pense pas le garder puisque je l'ai déjà en double.
— Ma chère vous jouez trop.
— Bien, bien, rendez le moi.
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Our Book [Dᴀʙɪ x ᴏᴄ]
Fiksi Penggemar« Lire des livres a été pour moi le seul moyen agréable d'échapper à cette triste réalité. Songer à vivre une histoire qui n'est pas nôtre est parfait car on peut l'arrêter. Si j'avais pensé une fois que la mienne serait ainsi, je ne l'aurais peut...