Our Book [Dᴀʙɪ x ᴏᴄ]

-7-

   Le paysage défile sous mes yeux depuis plusieurs minutes. Tous les arbres proches des railles encore présents sont parfaitement coupés pour que le train ne les touchent pas. Les nombreux bâtiments dans la ville que je peux remarquer sont hauts et remplis de monde visible par les fenêtres. C'est par ces mêmes fenêtres présentes tout le long des murs du train que je peux apercevoir Mirio et Tamaki dans leurs reflets.

   Les garçons sont en train de discuter tandis que j'observe l'extérieur, la tête tenue par ma main puisqu'elle représente un effort à fournir bien trop conséquent.

— C'est sympa chez toi quand tu rentres après les cours ? Me demande Nejire à mes côtés alors même que nous étions plongées dans un silence agréable.
— Pourquoi ça ?
— On ne parle pas souvent toutes les deux de nos parents.

   Je l'observai les yeux remplis d'interrogations, noyés par l'ignorance face à laquelle j'étais suspendue; essayant de décrypter l'essence de son interrogation et sa réaction après mon silence.

— As-tu envies de parler de tes parents Nejire ?
— Je n'ai pas grand-chose à dire dessus.
— Et ça va ?

   Elle tourna sa tête brillante et lumineuse, je la vois toujours ainsi. Celle-ci jusqu'à lors fixée en face du siège de devant qui n'avait pourtant pas l'air intéressant, dénué de contraste et couleur.

— Oui c'est juste qu'on ne les voit pas souvent puisqu'on est des héros.
— Ta détermination est plus forte que ce que tu es en train de me montrer. Tu n'aurais pas fait toutes ces choses si tu te décourageais si vite.
— Oui, c'est vrai.

   Je vis la déception dans son visage. C'est l'une des seules fois où elle parle de choses en dehors des cours durant une sortie sensée nous détendre. Aurais-je peut-être mal réagi ? Le doute m'envahissant hérissa mon échine jusqu'à lors paisiblement relaxée.

— Désolée Nejire. Tu es forte et je peux t'épauler dès que tu en auras besoin dans le futur.
— Tu en reviens toujours à là Lim.

   Je sais ce qu'elle veut dire. Pertinemment. Cette certitude est ancrée en moi comme une marque de brûlure que je ne souhaite pas être réelle, en l'oubliant presque. Cependant, j'en suis face à cela trop calme. Trop habituée.

— Pardon ?

   Mais je ne veux pas le comprendre pour autant car l'admettre mettrait fin à tous ces jours paisibles de satisfaction qui deviendra plus tard passagère.

— Pourquoi te contentes-tu de rester derrière moi ? Me demande-t-elle dans la plus grande sincérité.
— Parce qu'être derrière la meilleure héroïne est parfait.
— C'est pour ça que tu préfères faire passer tout ça au second plan ?

   Sa phrase ne sonnait pas comme un reproche pour moi mais plutôt pour elle. Le pire dans tout cela n'était pas sa question mais la réaction automatique qu'est survenue dans ma tête.

— Mes parents sont fières de moi et je vais y arriver. Je vais devenir comme j'en ai envie et ils seront toujours derrière moi. Quand je re- Expliquais je alors même qu'elle me coupa, sa main en face de ma bouche et mes paroles autrefois inavouables.
— J'ai été brusque, tu m'en parleras quand tu le voudras.
— Je peux tout te dire si tu en as envie.
— Je ne suis pas la personne qui doit en avoir envie.

   La douceur de ses intentions est remarquable. Rassurante. N'est-elle pas la seule à être ainsi ? Parce qu'elle m'est vraiment unique.

   Avoir de la chance, c'est ce qui m'accompagne depuis que Nejire est là mais je sais entant qu'être humain que je ne peux régler les soucis des autres, quoi je fasse. Et personne n'est jamais heureux lorsqu'il y arrive.