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*toque à la porte*

Ah... Mes jambes sont pourtant là, parallèles à l'entrée de cette blanche maison qui ne détient aucune particularité. Les quelques fleurs sont faussement entretenues ou fades à cause de leur couleur verdâtre s'accordant à la vieille pelouse synthétique. Le paillasson est usé et le banc juste à côté possède un semblant de beauté.

C'est vrai, je suis là devant la porte d'une maison sans cachet à attendre que l'on m'ouvre puisque mes oreilles ont cru entendre des hurlements disgracieux.

Est-ce que je me trompe ? Ou plutôt, j'espère me tromper. Ce délai me paraît similaire à un puit lassant, sans fin. Mes paupières s'abaissent alors sans le vouloir durant l'attente. Personne n'ouvre.

— Bonjour, pourquoi toquez-vous à cette heure ? Il est un peu tard, mademoiselle.

Légèrement étonnée, je m'étais reculée bougeant sans le vouloir le paillasson maintenant mal placé alors avant d'entamer une quelconque phrase, je le remis en place sans détourner la tête de la femme en face de moi. Elle faisait ma taille où était-elle légèrement plus petite ?

— Excusez-moi de vous déranger si tard Madame mais j'ai...

Le femme juste en face de moi arborait un visage grave et énervé. Sa tête était crispée se laissant appuyer avec sa main gauche au mur rempli d'un ou deux tableaux.

— ... j'ai retrouvé un jouet juste en bas de votre palissade alors pour que personne ne le vol, je vous le rends.

Elle reprit une figure neutre avec un faux sourire souhaitant ainsi se faire voir en mes yeux telle une personne bienveillante, ou mieux.

— Oh c'est très gentil mais je n'ai pas d'enfant. Cet objet doit appartenir à celui de mon voisin.

Je la regardai alors observant tous les détails de son expression faciale mille fois plus odieuse qu'au début, montrant cet océan d'informations.

— Très bien, alors je vais le garder et le lui rendrai demain, merci de m'avoir reçu, je m'excuse pour le dérangement.
— Vous êtes pressée mais avez toqué à ma porte. Merci pour l'attention.

Ses sous-entendus sont si peu recherchés ne changeant ainsi en moi rien de mes sentiments.

— Oui, je suis une héroïne après tout.

Les miens non plus. Son visage se crispât indépendant de ses mains qui se refermèrent en formant deux poings tremblants.

— Bonne réussite pour votre futur, vous m'avez l'air très curieuse.
— Oui. Merci, bonne soirée.

Elle referma la porte discrètement et plus un bruit ne put être entendu après. Dans la précipitation, elle n'a probablement pas réussi à cacher les jouets derrière ainsi que les quelques crayons d'enfant répandus dans le couloir à son dos.

Elle est fausse. Je n'ai pas trouvé de jouer devant son jardin mais si elle était tant en colère, c'est parce qu'elle ne songeait sûrement pas à être interrompue; en supposant, le voisinage sait déjà tous ses agissements puisque des cris comme ceux-ci ne sont vraiment pas inaudibles, même derrière un mur à l'intérieur d'une maison.

Et pourtant, même si je comprends, je ne fais rien. J'arbore une aisance à être lâche qui ne me surprend plus. Ou sans doute suis-je dans l'erreur ? Je ne décochai aucun retournement, sans regarder derrière moi avançant sur la petite allée que j'avais emprunté juste avant. Étrangement, il n'y a plus de bruit. Aucun animal me faisant part de sa présence, aucun passant et aucun nuage obstruant la somptueuse vue spatiale du ciel.

Our Book [Dᴀʙɪ x ᴏᴄ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant