16. La Vengeance

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PDV ?
Tout perdu, j'ai absolument tout perdu. Mon boulot, ma femme, mes enfants, ma réputation, ma maison, il ne me reste plus rien. J'ai mis plusieurs semaines à m'en remettre, mais je suis prêt. Je la vois, là, suspendue par les poignets, tête tombante. Je vois couler de son front jusqu'à son nez, la goutte de sang se former et tomber au sol, commençant à dessiner une petite flaque. Toujours inconsciente, je suis assis là, la regardant immobile, impatient d'assister à son réveil.

Flashback

Je viens de sortir du travail et encore une fois il est tard, ce soir j'avais promis à mes enfants que je lirais leur histoire pour dormir. Alors je me dépêche de monter en voiture, heureusement que j'habite à seulement 15 minutes. Quand je passe la porte, mes deux petits chenapans me sautent dessus, j'embrasse ma femme assoupie dans le canapé. Les jumeaux sont déjà en pyjamas, installés dans leurs lits respectifs. Je suis heureux pour une fois, une des rares fois où je peux m'occuper d'eux avant qu'ils ne se couchent. Quand je redescends, j'en profite pour manger accompagné d'un bon verre de vin. Me posant enfin près de mon épouse, qui dort à point fermé, je sors mon ordinateur, profitant du calme pour continuer à travailler sur ce dossier important, tout en sirotant mon vin que je veux toujours rempli. Je n'aime pas ramener mes dossiers à la maison, mais avec la surcharge de travail et les piles qui s'entassent jour après jour, je dois rallonger mes journées.
- Tu travailles encore ?
Je n'avais pas remarqué le réveil de ma compagne.
- Oui désolé, c'est un dossier important, je dois prendre de l'avance pour demain, lui dis-je sans même redresser la tête, les yeux fixés sur mon écran.
- Tu exagères, cette situation ne peut pas continuer !
- ...
- Brandon ! Je te parle, j'en ai plus que marre. On ne fait plus rien ensemble, on ne fait que se croiser, et je ne parle même pas des enfants. Tu n'es jamais là et quand tu l'es, tu travailles. Notre famille devrait être aussi importante que ton fichu boulot.
- Je finis juste ça, je n'en ai pas pour longtemps.
- Si c'est pour bosser, reste au travail. Je fais déjà tout toute seule, j'élève nos enfants, je m'occupe d'eux, je joue avec eux, je m'occupe de cette maison, et je travaille aussi !
- Oui, oui je sais...
- Non, tu ne sais pas. Tu ne t'impliques même pas dans une simple conversation avec moi !
Mon téléphone sonne, je décroche, il s'agit de mon responsable de développement.
- Très bien, oui je fais au plus vite, j'arrive...dis-je à mon interlocuteur avant de me faire couper la parole.
- Brandon, dégage ! Je demande le divorce, fous le camp ! Hurla ma femme.
Je raccroche en vitesse, confus des mots qu'elle venait de prononcer. Je tente de m'approcher, de parler.
- Je ne veux plus t'entendre, ni te voir. Tu t'es marié à ton travail, tu choisis toujours ton travail.
Je suis en colère, triste, referme l'ordinateur et quitte la maison en vitesse. Je dois absolument aller à l'entreprise, je m'occuperai de ça plus tard. Elle aura le temps de se calmer. Elle ne comprend pas que notre vie en dépend, il faut que je signe ces contrats, il nous faut cet argent. Je veux une belle vie pour mes garçons, un bel avenir, de superbes études. Elle ne se rend pas compte que je me sacrifie pour eux, pour leur bonheur, pour qu'ils soient heureux, en sécurité et bien. Il est hors de question que mes fils connaissent la même vie que j'ai eue.

Ma mère était une droguée, mon père, lui un alcoolique. Tous deux ne faisaient rien de leur vie. J'ai une petite sœur, elle est tout pour moi. Pour survivre à cette vie de misère, je faisais des petits boulots. Ça ne payait pas beaucoup, mais suffisamment pour ramener de la nourriture sur la table. Nous vivions dans un quartier malfamé, où régnaient gangs et dealers. Rien de très fréquentable pour des enfants. Ma mère m'obligeait à dépenser une partie de l'argent que je gagnais pour lui acheter ses doses. Je me souviens, quand je refusais, mon père n'était jamais très loin. D'habitude, il restait affalé dans son fauteuil, une bouteille à la main. Mais lors de ces moments, il n'hésitait pas à sortir sa ceinture. Le soir, en fermant les yeux, je peux entendre mes cris de douleur, voir la ceinture s'abattre sur moi, sentir ma peau se craquer et se déchirer sous les coups. Quelques fois, je réussissais à tenir plus longtemps que d'autres jours. J'avais mal au cœur de voir ma sœur assister à ces événements. Il fallait que je tienne pour nous deux, lui promettant que nous aurions une vie meilleure. Un jour, j'ai réussi à avoir suffisamment d'argent pour prendre deux billets de bus. Alors je n'ai pas hésité, j'ai attrapé ma sœur et nous sommes parties. J'avais 16 ans et elle 10 quand je l'ai déposée dans un pensionnat. Je me suis retrouvé sans travail, dormant dehors, trop âgé pour être avec ma sœur. Je dépensais l'argent gagné dans les frais de pension, gardant uniquement le reste pour me nourrir. Quelques années plus tard, je me suis stabilisé, continuant à financer absolument tout pour ma petite sœur. Nous n'étions plus en contact. J'ai appris le décès de notre mère, une overdose, pas vraiment étonnant. Mon père, lui, je l'ignore, il est sans doute mort à cause d'un dealer suite aux dettes accumulées. Cinq ans passent, j'ai perdu tout contact avec ma sœur. La seule relation que nous avions était l'argent que je continuais à déposer sur son compte. Vers mes 30 ans, j'ai obtenu un job d'analyste commercial. Ça me passionne, je fais toujours ça d'ailleurs. Quand on vient frapper à mon bureau pour m'annoncer qu'on me demande dans le hall d'accueil, je suis stupéfait. Je la reconnaîtrai entre toutes, ma sœur, après toutes ces années. Elle est magnifique. Nous discutons autour d'un café, j'apprends qu'elle a beaucoup voyagé, qu'elle a monté sa propre entreprise d'architecture. Je suis tellement fier d'elle. Architecte et devenue femme d'affaires, ainsi que maître en design intérieur. C'est elle qui a construit ma maison et choisi, avec l'aide de mon épouse, toute la décoration. Aujourd'hui, elle a installé le siège de sa société à Dubaï. C'est un peu loin, mais elle est heureuse. Pour moi, c'est le plus important.

Je suis perdu dans mes pensées, roulant sur l'autoroute en direction de mon bureau. Avec personne d'autre sur la route, je décide d'accélérer pour arriver plus rapidement. Mon téléphone sonne, et je me penche légèrement sur le siège passager pour attraper ma sacoche et répondre. Lorsque je relève les yeux, il est trop tard. La voiture devant moi est trop proche, et je percute violemment l'arrière de la voiture. Tout devient noir en un instant.

Lorsque je réouvre les yeux, je suis allongé sur un brancard. Les lumières des lampadaires et les gyrophares m'éblouissent, me donnant un sentiment de désorientation. C'est comme si je revenais brusquement à la réalité.

Fin du flashback.

Le bruit et le mouvement me ramènent à l'instant présent, me tirant de mes souvenirs. Je la vois reprendre conscience, relevant la tête. Je m'approche d'elle, mais reste dans l'ombre, lui faisant face.

- Bonsoir... dis-je d'une voix froide.

- Qui êtes-vous ? Vous me voulez quoi ?

- Te faire payer, car c'est à cause de toi que j'ai tout perdu ! dis-je en sortant de l'ombre, avant de lui asséner un coup de poing dans le ventre.

La rage qui me consume s'empare de moi. Je la frappe à plusieurs reprises, libérant ma colère et le poids qui pesait sur mes épaules.

- Tout le monde sait donner des coups, voyons jusqu'où tu pourras encaisser. Je vais te faire vivre ce que j'ai vécu, la souffrance à l'état pur. Quand j'en aurai fini, tu auras à ton tour tout perdu, sauf la vie. Je ne suis pas un meurtrier.

J'entends un ricanement échapper à ses lèvres, et mon poing s'élève de nouveau pour frapper son visage.

- Mensonge, tu as tué la femme que j'aimais, celle qui était tout pour moi. Tu m'as déjà tout pris.

- Non, pas tout.

Je la frappe encore, ressentant une légère douleur dans mes poings. À cet instant, je ne sais pas si le sang qui macule mes mains est le sien, le mien, ou peut-être un mélange des deux.

- Tu perdras à ce jeu, Brandon Hullington, et tu t'en mordras les doigts, dit-elle.

Un autre coup part, atteignant sa lèvre déjà meurtrie.

- Faut vraiment que je songe à prendre un abonnement aux urgences, ajoute-t-elle en riant d'une ironie mordante.

Je continue de la frapper, visant ses côtés vulnérables alors qu'elle est suspendue, ses gémissements étouffés par la douleur. Un autre coup au visage accentue la plaie à son arcade, faisant couler encore plus de sang. Elle finit par sombrer dans l'inconscience...

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NDA : Surprise ! Livraison du chapitre en avance. Honnêtement j'ai étais super inspirée pour ce chapitre, je penser pas le finir aussi vite. Bref, alors vous en pensez quoi ? Personnellement on pourrait avoir un peu de peine pour lui avec son passé, mais bon j'ai pas vraiment pitié d'après ce qu'on me dit je suis sans coeur. Et si il avait peut-être était plus présent pour sa famille il n'en serait pas arrivé là. Il est peut-être devenu comme ses parents ? Comment Mia va-t-elle se sortir de là ? Qui viendra la secourir ? Qui se rendra le plus vite compte de sa disparition ? Dans quelles états ressortira t'elle ? Perdra t'elle tout en sortant de cette endroit maudit ? Peut-être qu'elle en ressortira plus forte que jamais..., ou plus faible si il arrive à la briser...
Il est possible que le prochain chapitre soit un peu plus violent.

La Boxe et la MédecineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant