Entre les cordes du destin se croisent deux vies diamétralement opposées :
L'une offre des coups
L'autre prodigue des soins.
D'un côté, une âme intrépide défie constamment les limites, tandis que de l'autre, une âme bienveillante œuvre pour guérir...
Les coups pleuvent sur moi, douloureux et implacables. Je contracte ma mâchoire pour réprimer les grognements de douleur qui menacent de franchir mes lèvres. Le visage en feu, une vive douleur s'empare de mon arcade sourcilière, et je sens le liquide chaud du sang couler le long de ma peau. Je lutte pour garder les yeux ouverts, résistant à la tentation de céder à l'obscurité qui menace de m'engloutir à nouveau.
Soudain, je sursaute, mon corps se redresse en un éclair. Trempée de sueur, le souffle court, je me trouve dans une pièce inconnue. La voix d'Erika résonne dans mes oreilles, m'apaisant doucement, mais je peine à croire à ce que je vois.
- Mon amour ! Tout va bien, ce n'était qu'un cauchemar, je suis là, me dit-elle avec douceur.
Je pivote vers elle, encore désorientée, et mes yeux rencontrent les siens. Mon cœur bat la chamade, une combinaison de soulagement et de confusion.
- Erika...? réussis-je à articuler, ma voix tremblante.
- Tout va bien, Mia. Tu es forte, tu es une battante. Ensemble, on surmontera tout, comme toujours, dit-elle, cherchant à me rassurer.
Une inquiétude persistante m'envahit. Mon esprit lutte pour démêler la réalité de ce que je crois savoir. L'émotion me submerge, et les mots sortent de ma bouche avant que je ne puisse les retenir.
- Je... je ne comprends pas... Erika... tu es morte... c'est impossible ! m'écrié-je, prise de panique.
Erika reste calme, sa présence apaisante. Elle prend ma main, me ramenant doucement à l'instant présent.
- Non, mon amour. Tout va bien, je suis ici, en vie. Regarde autour de toi, tu es à la maison, chez nous, dit-elle d'une voix douce.
Mes yeux se posent sur le meuble orné de coupes, de médailles et de coupures de journaux encadrées. Mes victoires y sont immortalisées, mes triomphes, mes succès... mais aussi un accident. Un incident qui aurait dû briser ma carrière, mais qui est ici présenté comme une victoire. Le doute m'envahit, mon esprit oscille entre ce que je ressens et ce que je sais.
Le besoin de clarification m'envahit, me propulsant hors du lit dans une quête pour comprendre.
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- Tu te souviens ? Cela devait être une simple petite rencontre intra club, mais personne n'avait prédit que ça tournerait mal. Tu as reçu un mauvais coup, et tu t'es écroulée, tu es restée dans le coma pendant plusieurs mois. On venait tous te rendre visite tous les jours. Thalia et moi, on suppliait l'infirmière en charge de toi de nous laisser plus de temps. On passait notre temps à te raconter nos journées. - Eri, non, je... tu es morte le soir de mon deuxième championnat du monde. Je n'ai pas fait le troisième, ni les Jeux Olympiques ! Non, je n'ai pas rêvé ! - Doucement, mon ange. Ton cauchemar n'est qu'un souvenir de ton coma, il n'est pas réel, ajoute-t-elle en me prenant dans ses bras.
