22. Un souvenir heureux (Partie 1)

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C'est la fin d'après-midi et nous sommes tous ensemble au bord de la piscine à discuter. Ce matin, après notre arrivée mouvementée, les garçons se sont chargés de préparer le barbecue, pendant que nous les filles étions en cuisine à préparer les plats. Une véritable petite équipe, chacun avait une tâche précise. L'après-midi a été consacré à la détente, à la piscine et à la séance bronzage. Silvio ne tarde pas à servir l'apéritif pour tout le groupe. Je savais que ce soir l'alcool coulerait à flot, mais un mauvais pressentiment commence à me gagner. Je tente de cacher ce sentiment en vidant ma bière d'une traite. Je me lève pour aller m'en chercher une autre.

- Tu vas où ? Me demande Alexie en s'arrêtant en pleine conversation avec Thalia et Gwen.
- Faire le plein, dis-je en désignant ma bière vide.
Elle me répond par un sourire, ce sourire timide et amoureux qui me fait craquer à chaque fois. Je me penche au-dessus d'elle pour déposer mes lèvres sur les siennes, avant de prendre la direction de la cuisine.

Je jette ma canette, ouvre le frigo pour en décapsuler une autre, puis je bois une gorgée avant de la poser en face de moi et de poser les deux mains sur le plan de travail. Je ne sais pas ce qui me prend tout à coup, j'ai besoin de m'isoler, de penser, de réfléchir. Au fond de moi, je sens cette crainte. Je sais que bientôt ma copine voudra me poser des questions, celles auxquelles je me refuse de répondre. Mais ce mauvais pressentiment ne vient pas seulement de ça, c'est autre chose que je n'arrive pas à mettre en mots. Je regagne l'extérieur.

- Eh bien ! T'en as mis du temps, il y avait de la queue à la pompe ou quoi ? Dit Thalia amusée.
Je ne réponds que par un rire à sa remarque, ce qui fait rire également les autres.

Après plus de deux heures, l'alcool commence à se faire sentir à travers des conversations plus ouvertes et des indiscrétions de certains. Je me lève une nouvelle fois, les informant que je vais prendre une douche. Cette nouvelle motive les autres à se préparer pour notre soirée, qui est déjà bien commencée. Je déverrouille la porte et monte à l'étage. En arrivant au salon, je soupire un bon coup.

- Quelque chose ne va pas ? Me demande une voix dans mon dos.
- Non, tout va parfaitement bien, dis-je en me tournant vers elle et en avançant pour placer mes mains sur ses hanches. Je suis bien là avec toi, lui dis-je en portant une main sur sa joue.
Je la vois rougir, j'adore la voir comme ça, ça me fait un truc dans l'estomac. Mes yeux toujours ancrés dans les siens dévient rapidement sur sa bouche avant de reprendre leur position initiale. Elle fait de même. Elle comprend rapidement mon désir en y répondant par un baiser appuyé que je lui rends instinctivement. On se sépare puis elle colle son front au mien.
- Une douche ou un bain ? Dis-je d'une voix plus grave, plus désirante.
- Hmm... un bain serait idéal, ajoute-t-elle d'un ton séduisant.
- Parfait, je vais préparer ça. Mets-toi à l'aise.
Elle fait un signe de la tête avant de rejoindre la salle d'eau.

- Alex ! Entends-je en regagnant le salon.
- Attends Gwen, j'arrive, annonce-t-elle en descendant les escaliers.
J'étais trop curieuse, je ne pus me résoudre à ne pas tendre une oreille.
- J'ai besoin de toi ! Je ne sais absolument pas quoi mettre ce soir !
- Gwen, ne te casse pas la tête, mets quelque chose de simple et décontracté.
- Pour une soirée, hors de question ! Et puis Niko a sorti une tenue classe, je ne veux pas faire tache !
- Ok, je comprends mieux. Ce soir, tu veux jouer la carte de la séduction ? Dit Lexie en riant.
Je commence à m'éloigner pour les laisser discuter, j'entends rapidement des pas dans l'escalier.
- Gwen a une urgence vestimentaire, je fais vite mon amour.
- Prenez votre temps, le bain n'est pas encore prêt de toute façon.
Je la vois redescendre et quitter l'étage. Un sourire se pose sur mes lèvres en entendant ce surnom. Bon, on dirait bien que je vais devoir m'occuper.

Je suis dans la pièce de détente, assise sur le long tabouret, laissant mes doigts glisser sur le capot noir du piano. Cela faisait une éternité que je n'avais pas joué, je n'en avais plus l'envie en réalité. "Erika..." fut le seul mot qui sortit de ma bouche de façon incontrôlée.

La Boxe et la MédecineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant