LES RETROUVAILLES - I

11- S A L I M A T O U

Lundi, dix-sept heures.

Je laisse couler l'eau sur ma peau couverte de mon body et petite culotte, puisque j'ai abandonné mon pagne à la rentrée de la mini-salle de bain. Je ne savais plus où donner la tête. Tout s'entrechoquent dans ma tête. Je me frotte sur toutes les parties de mon corps que mes mains peuvent atteindre. A chaque fois que ces images me revient, je multiplie encore plus mes frottements de plus en plus appuyés.

Dès que j'ai repris connaissance, je me suis levée avec précipitation, afin d'accéder à la salle de bain. Qu'est-ce que je voudrais rogner cette peau. Il m'a salit. Qu'est ce que Bachir dira, de moi à présent ? Déjà, la dernière fois, que j'ai tenté un approchement avec lui, il m'a jeté au sol. Je le dégoûte à présent. Il a ruiné ma vie.

- Qu'est-ce que j'ai fait mon Dieu !

Je sanglote encore plus et reste encore sous l'eau, au moins une vingtaine de minutes avant de sortir de la douche.

Une fois, plus ou moins apaisée, je sors de la douche, retire mes vêtements, que je mets dans le panier à linge salle, je saisie mon pagne que je noue autour de ma poitrine, alors, que j'use d'un côté pour rincer mes cheveux. Je pénètre dans la chambre et vois mon phone qui sonne affichant le nom de mon appelant, je laisse sonner, je n'ai absolument pas envie de parler à qui que ce soit, surtout pas lui.

Quand l'appelle coupe, je prend mon tél et appelle Tidjan, le seul à qui j'ai besoin d'entendre la voix, je clique sur l'appel et colle mon phone à l'oreille, sa sonne, il décroche et dit directement :

Rock - diamond blue, comment vas-tu ?

- ça va et toi mon rock ? je souris directement et réponds après quelques secondes.

Rock - heu... Ça va bien ? Salimatou qu'est-ce-qu'il y a ?

A entendre la voix, on saura qu'il est inquiet. Je suis arrivée à rassembler les fragments que constitue mes souvenirs. Je renifle une nouvelle fois pour répondre à Rock.

- R à S, et le boulot, c'est pas trop fatiguant ? dis-je finalement en essayant tant bien que mal de dissimuler mon mal être.

Rock - tu es où ? C'est ton cerveau c'est ça ?

- Non non je vais bien, enfin... Je suis à l'hôpital. Je me suis évanouie.

Rock - AHH okey, mais t'es sûr que ça va bien ? Je sens une tristesse dans ta voix, d'hab t'as une voix enjoyeuse mais là c'est diff.

Comment vais-je lui dire que j'ai perdu mon époux ? Mon amour ? Ma raison de vivre ? Mon Bachir ? Hein ? Je ne sais pas moi !

- Ça va t'inquiètes. Tu me manques beaucoup aussi en plus je suis enrhumée, mais bon je vais essayer de faire dodo un peu, donc je te laisse bye et bisous à Aisha.

Rock - huhun, à bientôt inch'Allah, prend soin de toi mon petit diamant. Oh... Est-ce que tu as appelé Bachir ? Il est au courant de ton état ?

Comment ça se fait ?

- De mon état ? Je comprends pas.

- Oh, allez, je te connais assez pour savoir que tu as retrouvé ta mémoire chipie !

Oh merde alors !

- Euh,..

Je cherche mes mots. Alors je garde le silence.

- Et ouaip ! Et je connais bien quelqu'un qui serait très ravie !

- j'en doute fort, moi. Surtout après ce qui s'est passé.

- Je te le dis, et puis, il est au courant de tout. Euh... Il sait aussi qu'il ne t'a pas touché. Tu sais, il est très affecté aussi, crois moi !

- D'accord Tizo, au revoir !

Je coupe et redépose mon téléphone sur le lit à côté de là où j'étais assise tant tôt avant de me diriger vers le lit pour m'y poser.

Mais à peine mise la couverture sur moi que la porte d'entrée s'ouvre sur papa, avec un café à en croire l'odeur et son sourire bienveillant, il rentre et dit:

Papa : sava ma petite ?

- Je vais bien maintenant, je vais dormir un peu.

Papa : d'accord, mais prend d'abord le café.

- Après, là je n'ai pas beaucoup envie.

Papa : Non bois ça en attendant que Thierno Bassirou arrive, et Nafissatou est partie te chercher de rechange.

J'ouvre grand les yeux d'étonnement. Quoi ? Bachir vient ? Alors c'est vrai ce qu'à dit mon frère ? Il tient toujours à moi ?

J'attrape la tasse et bois une gorgée alors que je peine à croire qu'il va venir me voir. Mon amour. Mon Bachir. Il vient.

Je pleure sans m'en rendre compte, tellement je suis heureuse. Qu'est ce qu'il me manque mon cœur !

Il s'en va et enfin je ferme les yeux en repensant aux souvenirs agréables que j'ai construit avec heart. Au moins ça éloignera mes cauchemardesques souvenirs.

A nos sourires, à nos balades sur la plage quand il revient d'un voyage d'affaires, dans la nuit étoilée de Mamou, dans le calme et la douceur que procure la mer derrière notre cité, main dans la main, on marchait alors que l'aube s'annonçait. Des fois à partir de minuit. A l'abri des regards. Surtout ceux de ma mère et mon ex-cousin...

- Sister, get up ! Bachir come.

Oh il ne faut pas me le dire deux fois. Je me lève et le remercie d'un bisou sur la joue et vais me changer. Un jogging et un haut maillot. Je sors de la douche et ne retrouve pas Nafi. Elle a dû filer.

Je m'assois alors quelques minutes avant d'entendre des pas. Je vois l'ombre de sa silhouette à travers la vitre glacée. Mais il ne rentre pas même des minutes plus tard. Alors je me lève et vais ouvrir la porte à temps, car il était sur le point de faire marche arrière.

Je l'attrape et souffle presque son prénom. J'ignore les frissons qui me submergent quand je touche sa peau. Ça a toujours été électronique entre nous.

Je le retourne et essaie de capter ses yeux qui me fuient. Du pouce, je caresse le dos de ses mains avant de me blottir contre lui et de lâcher prise.

Ah la la !!!

Alors, qu'est-ce que vous en pensez ? De Tidjan ? De la réaction de Salimatou après avoir récupéré la mémoire ?

Dites moi tout !

Voter. Commenter. Et en parlez. Je suis toute ouïe !!!

Dian_224