9 (1) - S A L I M A T O U

38 6 0
                                    

Tous s'entrechoquent dans ma tête depuis que j'ai repris connaissance. Des images, des voies s'entremêlent dans mon cerveau. C'est brouillant. C'est tellement brouillant que ça me donne des vertiges. J'ouvre les yeux que j'avais gardé clos jusqu'à maintenant avant de les refermer. Puis je les rouvres finalement, et m'adapte instantanément à la lumière éblouissante du jour pénétrant à travers les rideaux tirés. Je ne sais pas quelle heure est-il ?! Ni, depuis quand, ni comment, j'en suis arrivée là ?

Je suis sur mon lit, mon père assit à ma gauche et ma sœur Nafissatou à ma droite, qui, dès l'instant que nos regards se rencontrent, elle affiche un grand sourire que je lui réponds maladroitement.

Elle saisit ma main dans la sienne :

- Hey ! Tu as failli nous faire peur, Salma !

Je lui réponds avec un sourire bancale.

- Est-ce que ça va ma chérie ? Se renseigne mon père sur mon état.

Je ferme mes yeux quelques secondes pour remettre mes idées en place, et reprendre mes esprits avant de répondre :

- Oui Baba, réponds-je dans un souffle. Je vais bien.

- D'accord, alors vas te rafraîchir, et après tu prendras les médicaments que le docteur t'a prescrit hum ?!

Je hoche de la tête. Il me pose un bisou sur mon front avant de sortir de ma chambre.

- Alors, est-ce que c'est revenu ? Se renseigne Nafissatou hésitante. Tes souvenirs sont ils revenus ?

Hum hum !! Je ne sais pas si c'est tout mais ... Je crois qu'ils sont là ! Et ce là me rassure comme ça me perturbe. Je ne saurais dire ce qui s'est exactement déroulé cette nuit là.

- Oui... Je crois, réponds-je finalement.

Mais une chose est sûre, il y a un qui ne s'en sortira pas indemne. Ça c'est sûr ! Il s'en mordra le doigt !

- Cool alors, me sourit elle. T'inquiète pas, Doc dit que ça reviendra peu à peu. Et qui sait peut-être d'ici demain, tout reviendra, au complet !

Je me contente de hocher la tête alors qu'elle reprend déjà toute sautillante, on dirait une gamine de dix ans, alors qu'elle a presque mon âge :

- Alors prends ta douche ! Et on partira se promener, je suis très contente te de retrouver, tu m'avais vachement manqué !

Elle me saute dessus et me câline avant de me plaquer un bisou sur la joue. Elle part en refermant la porte de ma chambre derrière elle.

Je me ressaisie alors et m'apprête à me lever quand je me retrouve avec un gros mal de tête. Des vertiges affreusement insupportables. je me retrouve submerger à moins d'une, par des voies s'entremêlants, des images flous. Des brides d'informations. Mais aussi par une affreuse douleur au niveau de la tête. On dirait que je reçois des coups de marteau piqueur. Mon cerveau va exploser ! Je tiens de mes deux mains ma tête et bat les jambes sur le matelas.

- Aïe !!!!

Je suis male, très male. La douleur se déplace comme un méchant vieux et vicieux serpent dans mon cerveau. D'abord, au milieu de ma tête, ensuite, viens au niveau de mes oreilles, là, c'est maintenant au tour de mes tempes. Puis, au niveau de mon front. Je vais mourir !

- Eh soeurette, je me disais que- ...

Et je n'entends plus rien, sombrant peu à peu dans l'inconscience.

(...)


Le noir.

Je me réveille en sursaut. Un gémissement de douleur s'échappe de ma bouche. Ma tête est tellement lourde et me provoque des maux insupportables. J'essaie de reprendre mon souffle, mais un bâillon m'en empêche. Je panique et tente de bouger, mais la texture rugueuse d'une corde s'enfonce dans ma peau, bloquant mes membres. Je tourne précipitamment la tête de gauche à droite.

Je suis seule !

Où est ce qu'ils sont tous passés ?

De la sueur froide perle le long de mon échine. Je frissonne. Mes yeux embués roulent partout à la recherche d'une issue. Comment m'échapper ? Comment vais-je faire pour sortir d'ici avant qu'ils ne reviennent ? Par où ?

Je ne distingue rien dans cette pénombre. Pourtant, je n'abandonne pas mes recherches. Je ne vois aucune issue. Je n'entends plus rien d'autre que le bourdonnement grave, d'une machine ? Qui couvre tout autre bruit.

Enfermée.

Je suis enfermée dans un endroit sombre et vaste, humide à en croire l'odeur d'humidité qui s'en dégage. Et attachée à une chaise, des pieds comme des mains.

Mon cœur bat à toute allure folle. Si seulement. Si seulement j'avais écouté. Si seulement je l'avais écouté, je ne me serais pas retrouvée ici.

L'odeur de ma peur et de ma sueur envahit l'air. Je dois sortir d'ici ! Je ferme instantanément les yeux, m'oblige à apaiser mon souffle. Apaiser les battements de mon organe vital.

Car, si je ne fais pas, je me retrouverai en larmes. Pourtant, et bien, mon eau est très précieuse pour qu'elle s'évade par mes pupilles.

Néanmoins, j'ai du mal à rester tranquille. L'arrière de ma tête me fait souffrir le martyre.

J'ai dû me cogner lors de mon inconscience.

---

Voter. Commenter. Suggérer. Critiquer.

La suite pour bientôt inchallah !

Bisous et bonne journée !!!

Dian224

LES RETROUVAILLES - I Où les histoires vivent. Découvrez maintenant