23(3)- S A L I M A T O U

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— Je l'ai fait pour ton bien ! Comprend ça au moins babe !

—Non je ne veux même pas essayer de le comprendre Barry. Au faite tu es exactamente comme lui...

— Ne me compare pas à cet ignoble, crit il énervé.

— Si, bien sûr que si ! il m'as séquestré, frappé, juste parce-que je ne le veux pas. Et, toi, toi tu m'as psychologiquement violé Mon cher mari !

— Salimatou !

Je barre de mes mains mon visage lorsqu'il lève la main pour me frapper. Mais il se retient et m'agrippe brutalement les épaules, me fusillant d'un regard extrêmement noir.

— Arrête ça baby, je te jure sinon...

—Sinon quoi, pleuré-je me retirant de ces mains brutalement. Tu vas lever la main sur moi ? Ou est-ce que tu vas te séparer de moi

— Rien, dit il en reculant, ses yeux sombres se remplissant de larmes. Je m'excuse babe.

Il essuie mes larmes sur mes joues et prennent mes mains dans les siennes. Il se met à caresser des pouces le dos de mes mains, gardant nos regards en contact. Je soupire et renifle avant de me retirer :

— Ce n'est pas parce que je fais tout ce que tu me demandes sans résigner qu'il faut croire que je te donne le droit de décider de ma vie,... La confiance, j'avais confiance en toi !

Je m'en vais en pleurant une main sur mes lèvres. Le laissant sans mot.

Je descends et sors de la maison sans même jetter un œil sur la déco qu'on a terminé hier sans moi. Arrivée au jardin, je m'assois contre le tronc du grand manguier. Je reste seulement quelques minutes dans le silence bercé par l'air frais que dégage les feuilles d'arbres. Ce matin, le ciel est gris, depuis dimanche, il ne pleut que de nuit. De vingt-trois heures ou minuit au petit matin, l'heure de Fajri. Il est bien tôt neuve heures et je dois aller au salon de coiffure avec Nafi, Hawa et peut-être bien Jéïnab et Binta bobo aussi...

— Sorry, dit calmement Tidjan en prenant place à mes côtés.

Je ne le regarde pas et ferme les yeux en poussant une respiration profonde et dis:

— Tu ne m'as toujours pas répondu, koto ( frère).

— Hun... Je te trouve vraiment,... Fascinante. Tu lui ressemble de jour en jour, maman.

— KOTO ! Ça ne répond toujours pas à ma demande, qu'est-ce que tu as à éviter, oubien à me parler de maman à tout bout de champ à croire qu'elle te demande de mes nouvelles, incroyable !

— Elle demande après toi. Elle est inquiète pour vous tous les deux. Mais elle est fière, donc ne comptez pas sur maman pour vous le dire. M'enfin ! Bachir et toi Salimatou, une mère ne pourra jamais haïr ses enfants.

Je reste muette et ne dis rien.

— Fin bref, je suis venus pour assister aux événements du nouveau PDG de la boîte de grand-père. En l'occurrence Ahmadou Bassirou Sow. Et oui je compte rester un moment et je veux que tous les deux venez à la maison, est-ce clair ?

— Huhun... Et pourquoi tu m'évitais ? Tu ne m'as rien dit ! je grogne en boudant. Je suis en colère contre toi tu sais ça ?

— Ah oui, m'interroge t'il en souriant. T'es en colère comme ça ?

— Ouais, rié-je. Je le suis.

— Ah viens là toi.

Il me prend dans ses bras réconfortants et instantanément je me sens mieux.

(...)

— Bon ben ! On y va Op, et toi Nénen tâche de manger avant de partir Okey, bye. Il m'embrasse le front et s'en va suivit de Bachir le dossier dans les mains.

Je regarde l'heure et vois qu'il est bientôt dix heures. Je n'ai pas vraiment encore faim, donc je décide alors de me préparer en attendant l' arrivée des filles.

Je rentre dans le dressing, si je crois à mes souvenirs, il y aurait de mes affaires ici. Donc je cherche dans l'armoire gauche et trouve des complets en pagne, des robes, des pantalons...

— Alors, me dis-je. Un bas de jogging, un camisole et... Des Jordans !

Je prends le tout et vais à la salle de bain quand la sonnette retentit. Les filles. Je dépose le tout sur le levier et descend jusqu'au salon et tape le code qui est notre date de mariage religieux 2682020. La portière s'ouvre et elles rentrent après que j'ai déverrouillé la serrure de la porte du salon.

— En fin, vous êtes là, dis-je les saluant.

— Waouh ! Trop cool la déco, s'exclament-elles de concert.

Je souris, c'est vrai que les trois couleurs se marient parfaitement. Il y a Jéïnab, Nafissatou, Hawa et Binta bobo. Elles rentrent en soupirant, chacune se débarrassant de son sac à dos.

— Installez-vous et faites comme chez vous, je vais prendre une douche vite fait okey !

Je pars les laissant seules. Et Hawa le regard grand écarquillé... Oui j'ai pris Ma décision de tout lui dire. Ainsi qu'à maman. Advienne que pourra !


— Je suis là, dis-je en descendant des escaliers. H besty, désolée, mais tu me dispute after, j'ai eu ma dose pour... jusqu'à demain ! Lui dis-je alors qu'elle me lance un regard réprobateur.

Elles me regardent toutes et se lèvent de concert prenant leurs sac à dos.

— Ouaip allons-y, dit Jéïnab Barry. J'ai parlé avec maîtresse Salimatou, et elle a dit que si nous y allons tôt ce serait bien car elle a deux mariées à coiffer.

On se regarde et hochant j'appelle Binta qui est à la cuisine à se goinfrer je ne sais quoi :

— Binta sors de là oui !

— C'est bon j'arrive... Allons.

Nous sortons toutes, je ferme la maison à clé et l'accroche au porte-clés à côté de la porte, de l'extérieur.

— Diadia, on prend la voiture ?

Je regarde Binta et souris narquoise, avant de voir les trois autres filles hocher la tête en riant.

— Ouaip, ça fait deux ans que suis pas monter en voiture avec toi comme chauffeur, reprend Hawa.

— Alors pour quoi pas, rié-je. On prend la noire...

— Berline ! Elles crient, les folles.

LES RETROUVAILLES - I Où les histoires vivent. Découvrez maintenant