LES RETROUVAILLES - I

25- BACHIR

Dix-huit heures, 23 septembre, l'anniversaire de maman Kaïratou :

Je vérifie encore l'écran tactile de mon tél. Je viens d'avoir mon oncle Doc, pour revérifier qu'il viendra avec maman. Le matin, je suis partie la voir et avec mon oncle, Cellou et Boubacar, on lui a fait une grosse surprise et lui avons acheté une nouvelle voiture, une paire de chaussures sandales compensées noires, un complet de costume bleue nuit, un tel de Op Android. On a pétit-déjeuné ensemble et maman était aux anges même si elle a pleuré pour l'absence de ma mère. J'ai failli pleurer. Je jette un œil sur l'heure qu'affiche ma montre, 18h 10. Il m'a pourtant assurer d'être là à cette heure.

Je salue quelques invités et me mets à vérifier la déco et l'organisation pour passer le temps car je commence vraiment à m'ennuyer. Mon regard se perd sur le bar improvisé, des boissons, des cocktails, des friandises, des pancakes... Des tables rondes couverts des nappes couleurs blanc, chaisées, et ces derniers sont en rose les unes et d'autres en bleu. S'en suit les ballons aux trois couleurs mélangées, sur le sol. D'autres sont accrochés à la rentrée, de bleu, blanc, rose, respectivement, de haut en bas. On dirait un genre de rentré dans une tente pour mariage. Perdu dans mes pensées, je ne remarque pas l'arrivée de Tidjan à mes côtés, dans une chemise marocaine blanche sur un bas de la même couleur, comme moi et les autres mec de la famille, avec une veste bleu au dessus, une coupe de boissons à la main.

— Ils devraient déjà être là non ?

On répond aux salutations de deux employés de l'entreprise.

— Normalement oui, soupiré-je. Je me demande pourquoi ça prend autant de temps... Cellou ! je hèle ce dernier qui passait par là.

— Yep ?

— Pourquoi Doc prend autant de temps ? dis-je en récupérant son verre et buvant une gorgée avant de m'étouffer. Qu'est ce que tu as mis dedans, Cellou ?

Ils rigolent tous les deux, et attire l'attention sur nous. Tizo me tapotant le dos.

— Maman arrive, répond Cellou se calmant. Et ça, c'est de l'eau d'acajou qu'a été préparée spécialement pour moi, donc dans quelques minutes, tu vas te sentir étourdi car c'est plus fort que l'alcool Op.

J'écarquille les yeux alors qu'il récupère son verre et s'en va, avec un sourire narquois, sous les rires de Tizo. Fusillant ce dernier, je sors mon tél pour appeler mon oncle lorsque je suspend mon geste alors que la salle se calme instantanément. Et que des nouvelles claquements de talons se fait entendre. Je relève la tête et rencontre d'abord des paires de talons, et là, mon souffle se coupe. Mes yeux attirés par la silhouette impressionnante, magnifique dans sa robe ravissante. Mais, c'est la robe que j'ai payé... Merde !

Elle l'a prit vraiment ! Je regarde directement son visage et rencontre son regard insolent. Elle me défit du regard alors que j'affiche un rictu espiègle. Elle est tombée dans le piège.

Elle n'a absolument pas de l'artificiel sur le visage et sa démarche assurée et intimidante me pousse à partir à sa rencontre avant qu'elle n'atteigne les escaliers. Suivie de près par Nafissatou, Jéïnab, Hawa et mon bijou précieux. Elles sont toutes magnifiques.

— Tu es magnifique aujourd'hui, tu rayonne même.

— Merci beaucoup couz.

Elle met sa main autour de son poignet droit qui porte une montre très simple et petit noir. Elle me regarde et sourit en voyant mon regard sur la robe. J'affiche un rictus de vainqueur. Elle est tombée dans le piège.