19 (3)- S A L I M A T O U

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- Salimatou ! gronde yaye Binta. T'es devenue folle ? Comment tu parles là ? Qu'est ce qui te prend à la fin ?

- Je veux te dire ce qui lui prend cette gamine pourrie et gâtée, commence ma mère, avançant vers moi, je me lève et croise les bras attendant. Ce que dès que ce garçon se trouve dans les parages, elle devient folle, il est maudit !

- Je ne te le permet pas maman, lui dise arrivant de plus en plus mal à me contenir. Je ne le permet à personne, je dis bien personne de dire quoi que ça soit sur Bachir même toi maman.

Elles restent toutefois toutes les deux ébahies, je fais les gros yeux et plaque mes mains sur ma bouche et, sans m'en rendre compte je viens d'affirmer ce qu'elles en doutaient.

- Merde merde merde...

Un sourire heureux apparaît sur les lèvres de yaye, alors que, ce pendant, Seyna, elle affiche un rictu espiègle me regardant.

- Je me demandais bien ce que tu faisais fourrée chez maman depuis que t'es sortie de l'hôpital il y'a une semaine, énumère t'elle mauvaise.

- Quand, reprend yaye Binta. Quand est-ce que tu comptais m'en parler Salimatou ?

Alors que je m'obstine à garder le silence, Seyna, elle, éclate de rire en tapant les mains, yaye Binta affiche un ère contrarié, elle est fâchée.

- Binta laisse tomber, je parie qu'il a demandé à que personne le sache, j'ai raison ?

Je l'ignore et m'avance vers yaye et prend ses mains dans les miens pour être sûr qu'elle comprenne :

- Il ne veux pas que ces gens là l'apprenne yaye, et je ne sais pas trop pourquoi puisqu'il refuse de me parler sur celà, je te jure crois moi, je ne sais pas plus que toi et je voulais t'en parler moi. Par ailleurs, Baba aussi est d'accord avec lui... elle retire directement ses mains et m'accuse du regard avant de rire nerveusement... Ouch, qu'est ce que je fais, ma tante écoute je-

- Écouter quoi, me coupe ma mère en riant. Comme on dit, tél parent, tél enfant ! hein ? Pourquoi est ce que ton père est au courant de tout sur tout alors que nous... mais attend minute, vous ne comptez quand même pas vous marier sans m'en parler Salimatou, si ? Parce que sinon je devrai d'or et déjà réserver une cellule en prison, car, elle me transperce du regard puis énonce en appuyant sur chaque mot qu'elle prononce ensuite. Je serai capable de m'assurer que tous ceux qui y ont participé soient morts, je dis bien tous, et je ne plaisante pas, tu es ma fille, ne l'oublie pas.

Puis elle s'en va en rejetant son djellaba d'un côté faisant sortir sa robe d'été. Je me demande alors comment réagira t'elle en l'apprenant. J'efface ma seule larme qui est coulée et lance un regard apeuré à yaye. Elle s'approche de moi et souris :

- On est dans la merde ma chérie.

- Ouaip on l'est jusqu'au cou.

On éclate de rire nerveusement. Après on se pose sur le fauteuil où j'étais, puis je lui explique c'est qui s'est passé depuis, mon accident, l'hôpital, à la maison, la réaction de Bachir... etc.

- Et comment on va faire maintenant ? demande t'elle un brin inquiète. Tu as vu et entendu ses propos et tu la connais suffisamment pour savoir qu'elle n'est pas dans les mana manas là.

- Je sais yaye, et ça m'inquiète aussi et... je crois qu'on devrait en parler avec Bachir et Baba aussi, pour avoir une solution... oui c'est ça, il faut qu'on en parle !

- Oui et,... je crois que ta mère aussi devrait le savoir maintenant avant qu'il ne soit trop tard Nénen, tu sais elle est très loin d'être une idiote, donc ça remue déjà dans sa cervelle.

- Ah ça, ne t'en fais pas, je suis même surprise qu'elle ne l'est toujours pas su d'elle même... mais bon, tu as raison aussi, sinon ce sera la cata.

- Bonsoir bonsoir, tu as été finalement libéré de ton kidnappeur hein Salex ?

Ma tante rigole à la manière dont elle a de faire son entrée celle-là. Une folle j'ai juré !

- Il paraît oui, rigole yaye. Ce matin même ma chère Hawa comment tu vas ?

- Je vais bien ma tante et vous et votre woman calamity ?

On rit toutes ensemble, si ma mère l'entend, je ne donne pas cher de ses fesses.

- Elle va bien, et elle est à l'intérieur donc pas de bêtises... bon je vous laisse à plus.

Elle rentre et H vient se poser à sa place en soupirant, je la regarde, me demandant si elle savait et elle m'a laissé quand même sortir avec son frère jumeau au profil de ce dernier. Aujourd'hui elle porte un pantalon jean et un t-shirt noir, des tapettes aux pieds et pour finir par le chignon haut qu'elle s'est fait grâce aux rajoutés de mèches brésiliennes brunes et quelques unes de couleur violet foncé devant, ça lui va très bien, elle est très bien jolie avec son teint café au lait et ses yeux comme ceux de Adam...

- Comment va la princesse kidnappée ?

- Arrête avec tes conneries un peu Hawa la dingo, la tapé-je amicalement. Viens plutôt me faire des petites tresses en écailles.

- D'ac, mais il faut qu'on parle, et par ailleurs je suis fâchée contre toi secret'woman.

- eazy mais tu peux le faire en même temps non ? dis-je en m'asseyant entre ses jambes légèrement écartés et lui tendant la peigne.

- Ouai ouai... maintenant, dis moi pourquoi tu ne m'a pas dit que tu sortes avec Adam ?

- Hein ? d'abord je ne sors plus avec lui et ensuite comment ça ? tu ne savais pas ?

- Non, répond Hawa, un brin énervée, en commençant déjà à faire les tresses. Je croyais que vous faisiez simplement des sorties amicaux, je ne savais pas-

- Si tu le savais, tu... m'en aurais empêché ?

Elle prend une pose avant de reprendre en répondant :

- Oui, je t'en empêcherai... tu es mari-... bon sang, je viens de l'apprendre ce matin !

Ouf... Je suis rassurée.

LES RETROUVAILLES - I Où les histoires vivent. Découvrez maintenant