14 - M A M A N S O W

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Seyna, Mme Jalow

Jeudi, dans l'après-midi.

à force de se sentir coupable de mon malheur. Ceci dit, c'est moi la cause de sa dépression. Ce n'est pas que je la déteste. C'est quand-même moi qui l'est mis au monde, une mère ne pourra jamais, je dis bien qu'elle ne pourra jamais haïr sa progéniture. C'est une partie de sa chaire justement.

Mais il se trouve qu'à chaque fois que je l'ai devant moi, je me rappelle alors de comment on m'a annoncé le décès de mon frère déjà incarcéré en prison pour avoir soit dit tuer la femme qu'il aime. Mais c'est absolument absurde ça, comment un mari éperdument amoureux de sa women peut être aussi cruel au point d'assassiner sa femme.

J'avoue que ça s'est passé depuis quelques années déjà. Mais je n'arrive toujours pas à le croire. En plus à cause De mon accouchement à l'hôpital, m'empêchant ainsi de sortir avant ma semaine de récupération, je restais au lit d'hôpital alors qu'on enterrait mon frère adoré, il était mon tout ! Et le comble ce qu'on attend encore trois mois plus tard pour me dire aisément que mon frère est décédé, je m'en rappelle encore de cette sensation de brûlure, de déchirure, de décomposition de mon organe vitale. Je me souviens avoir giflé mon frère aîné devant toute la famille, lorsqu'il me l'a dit. C'est toujours douloureux pour moi, je n'arrive pas à même minimiser la douleur. C'est comme si mon être tout entier se compressait, puis mon cœur faisait un bond pour sortir de mes poumons comme propulsé par la douleur qui enserre mon être tout entier.

Ma fille Salimatou. Que je sois honnête avec vous je ne peux la haïr. J'essaie, je le veux bien, mais je n'arrive pas à la tâche.

Réciproquement pour Mon bébé d'amour Bachir. Il est le seul morceau de mon frère, sa sosie, et vous croyez sérieusement que je puisse le maudire. Ne vous en faites pas, quand je suis sur les nerfs, je les maudis tous commençant par mon mari et s'en vient toute sa descendance. Mais dès possible que je récupère les esprits, je demande DIEU de me pardonner et d'effacer ce que j'ai dit. Mais que voulez-vous ? UNE FOLLE !

A la fin, je me ronge dans le regret.

Sana ma sœur, me prend toujours comme une casse tête, c'est vrai que seul mon frère Tidjan qui savait me calmer. Et Sana c'est enfermer sur elle même et moi suis devenu plus insupportable, après le décès de mon ami. QUE DIEU T'ACCEPTE DANS SON HUMBLE DEMEURE. AMINA YAA RABBI...

Je continue à faire des cents pas au balcon quand j'entends du boucan en bas. Je descends vite au salon. PUTAIN, GROS PUTAIN ! Un sourire finalement vient taquiner mes lèvres, mes yeux se remplissent de larmes qui coulent déjà.

...: MAMAN !!!

J'éclate en sanglots, je n'arrive pas à croire qu'il est devant moi, mon chéri, mon cœur, mon bébé d'amour, mon enfant, MON TIDJAN. Je le serre fort dans mes bras puis me détache de lui quelques secondes plus tard.

Moi: Tidjan ? Tu ne pouvais pas le dire que tu venais ?

Tidjan : AHH maman, c'est une surprise pour toi. T'es ravie hen? AHH le voilà ton sourire... Maman tu m'as vraiment manqué, comment vas-tu ?

Moi : bien, bien. Donc comme ça, c'est surprise, c'est-à-dire que tu étais au courant, et tout le monde l'est à part moi ?

Binta : huu... C'est pas moi, arrête de me regarder comme ça, je l'ai su ce matin.

Hum, je vois pourquoi ils étaient bizarres. Mais n'empêche...

Moi: donc tu n'as pas pu me le dire depuis ce matin, alors là cours hein,...?

Je commence la poursuite alors que ma coépouse prend la poudre d'escampette déjà.

Tidjan : mais maman !!! Arrête un peu non ? On dirait des gamins, mon Dieu !

Il lève les mains et je me retourne direct vers lui, il nous traite des gamins ?

Moi : tu as dit quoi là ?

Tidjan : AHH MAMAN pardonne moi !

Moi : viens là que je te frappe. Les blancs t'ont transformé ! Comment tu me parles là !

Je l'attrape alors qu'il voulait lui aussi fuir, je lui mets des fessées et lui tire l'oreille. Il crie comme une petite fille mdr.

Tidjan : maman arrête un peu, je suis un grand garçon maintenant,... AHHH, putain maman tu m'as bousillé mon oreille.

Latif : directement les gros mots, Tidjan !

Moi : AHH te voilà en fin !

Je marche vers lui et lui attrape son sac à ordinateur des mains, il me prend par les épaules et m'embrasse la tempe.

Latif : oui ma chérie de femme splendidement prob-... huu propriétaire de mon cœur.

Moi : tu vas arrêter way, et pourquoi je ne suis pas au courant de l'arrivée de Amadou Tidjan hen ?

Binta : et donc moi, on ne me salut pas ?

Elle fait une moue faussement jalouse, je me moque d'elle, et Latif me pince les cotes.

Moi : aïe, arrête !

Latif : tu sais bien que vous êtes toutes ma raison de vivre.

Que des broutilles, il l'embrasse à la tempe et va s'asseoir sur le sofa suivi de Tidjan. Binta va chercher de l'eau de canaris pour Elhadj. Il ne boit que de l'eau de canaris.

Ils discutent longuement avant que ses filles ne débarquent en trombe dans le salon toutes courant vers Tidjan en criant. Ils s'embrassent et S'asseyant à son côté pour parler. Yaya rentre bientôt inch'Allah, son chauffeur lui renverrai à dix-huit heures.

Tidjan: elle est où Nénen ?

Nafissatou : elle est rentrée chez grand mère.

Tidjan: elle n'est toujours pas revenue ? Bon okey. Je veux prendre une douche et me rendre là-bas pour la voir.

Son papa humme de la tête et il se lève et part vers sa chambre. Je m'assois alors à côté de mon mari, je me sens vraiment mal, au moins si Nenen est là. Même si je la dispute, mais au moins je la vois. Et LÀ C'EST DUR.

Latif: ça va aller, ne t'inquiètes pas c'est juste pour un temps hen, d'ailleurs je l'ai vu hier et elle va mieux.

Je secoue la tête pour désaffirmer ses dires, il essaie juste de me réconforter, mais elle va mal je le sens...

On comprend mieux les ressentis de maman Seyna envers nos deux tourtereaux. A cause de son accouchement, on lui a caché le décès de son frère. Arrivera-t-elle un jour à faire la part des choses ?

Enfin, elle sait pourquoi maman Binta et papa Latif sont bizarres : la venue surprise de son fils. Est-ce vraiment la seule raison ?

Maman Seyna essaie désespérément de détester Salma et Bachir, pourtant elle meurt d'inquiétude pour eux. Changera t'elle d'avis ? Se décidera-t-elle un jour ?

La suite pour bientôt inchallah et bonne suite à tous et toutes ! Bisous

PS: KO KOUMBA LÂMI KOUMADAN. (C'est la femme qui dicte la loi au commandant).

Dian❤️

LES RETROUVAILLES - I Où les histoires vivent. Découvrez maintenant