LES RETROUVAILLES - I

20- S A L I M A T O U

- Oh my God, s'exclame Hawa exagérément. It's a beautiful body nom de Dieu Salma, je prends celle là que tu le veuilles ou non.

Elle le dit catégorique son index visé sur moi. Je rigole et le lui lance en plein dans la face.

- Alors là, ça claque baby ! la fac va exploser cette année, d'ailleurs tu as reçu ton orientation, dit elle sans pour autant enlever son attention sur le body noire moulante et décolleté plongeant dans le dos, des yeux.

- Non j'y ai été la dernière fois mais j'avais pas trouvé le pro du coup je dois attendre son retour pour la signature.

Elle relève la tête vers moi avec les yeux grand ouverts, alors que je continue de ranger mes affaires dans l'armoire. Lorsqu'on a fini, j'ai reçu un mail de l'oncle Jules, le papa de Dey, où était indiqué l'adresse à laquelle je devais récupérer mes achats encore, au fait oui, payé par Bachir. On est allée à pied, c'est à trente minutes de la maison, et en revenant, nous sommes passées chez Hadia mama, la vendeuse des boulettes en poisson, elles sont vraiment doux et épicé, d'ailleurs on renifle toujours.

- Oh. Dios mío! tu sais que que tu as fait le bac,... attend, minute... est-ce que t'as retrouvé la cervelle ! crit elle comme une hystérique.

- Mes oreilles putain ! je pose mes doigts contre mes tympans. Doucement merde... T'es vraiment cinglée toi, faudrait qu'on songe à t'interner toi.

- Oses, se lève t'elle. Oses même le rêver et je te tue... Et répond à ma question en fin.

Je soupire et termine par mettre les chaussures à leur place sur l'étagère.

- En fait, c'est mon père qui m'en a parlé lorsque j'ai évoqué retourner au lycée, mens-je. Et je suis allée à l'école après pour plus d'informations.

- Ah je vois, songe t'elle distraite. J'espère que l'on sera dans la même fac.

- inch'Allah... et je su-... une seconde ? dis-je en entendant mon tél sonné.

- Vas-y prend ton temps.

Je ne fais pas attention à son ère espiègle et répond :

- Oui

- Salut, je voudrais que tu passe chez nous pour vérifier ce qu'ont fait les employés... Il faut que tout soit prêt et parfait Lima, please...

- Oui, respire tout va bien se passer t'inquiète, c'est pour après demain non ?

- Yep that's it, c'est ça et tu sais bien que c'est important for me, c'est de ma mère quand même, alors je compte sur toi, je suis pris là donc je rentre tard, bisous mon cœur.

- Fait moi confiance, je gère et... ne rentre pas tard il faut qu'on parle, dis-je en souriant.

- Sans faute madame, je sens qu'il sourit là, allez à toute.

Puis l'appel se coupe. Je repose mon tél sans pour autant ôter ce sourire con sur mes lèvres.

- Huhun... Où en étais-je ? Unh peut importe, dis-moi ce que Adam a fait la semaine dernière ?

- Umh... hésité-je quelques secondes avant de lui tout lui relater sans pour autant remonter au delà de l'altercation à la plage avec Bachir et en faisant attention à ce que je dis, pour ne pas en dire plus qu'il ne le faut.

Et elle me racontes comment elle l'a su, et leur dispute sur le fait qu'il ne devait pas m'utiliser. Sur le coup, je me sens vraiment d'être mauvaise meilleur amie. Elle me dit tout et moi, à cause de ce foutu dilemme, je continue de lui mentir. Ignoble que je suis !

Finalement je la raccompagne vers dix-sept heures et revient prendre mon sac à dos dans lequel je mets quelques affaires perso et scolaire avant de partir chez moi, non pas sans avoir dit au revoir à yaye Binta et maman. J'arrive quelques minutes plus tard devant le portail que j'ai quitté il y'a quelques jours. Je passe l'immense porte après avoir tapé le code qui me revient instantanément. Je longe l'allé en dalle. Je laisse mon regard circuler sur les arbres bien développés, manguier massif, oranger, bien limitée à l'aide de béton haut de quelques centimètres, et de l'autre côté le petit apart F3 double, entouré de fleurs sauvages -dont je ne me souviens plus le nom, ainsi que la grande bâtisse, dont, dès que je dépasse la vaste véranda, et pénètre le salon suffisamment grand que si l'on aménage très bien, la fête de l'anniversaire des jumelles peut se tenir ici, - par ailleurs, c'est l'idée -, je suis interceptée par Marraine et Cellou, qui n'arrive pas à s'entendre sur le motif de la déco.

- Ah enfin tu es là... ma chérie dis moi quelle couleur tu préfères pour la déco, du bleu ciel et blanc ou, elle jette un coup d'œil sur Cellou qui reste muet avant de continuer, Ou bien, du rose et blanc ?

Je soupire, je comprends pourquoi, Bachir m'a demandé de venir, c'est pour intervenir en cas d'accrochage entre ces deux là. J'ouvre la bouche pour les démêler lorsque Cellou nous honore de sa bénite voix :

- Salma, tu sais que le rose est celle que ma mère préfère... Du coup on devrait l'y appliquer, exige t'il en agitant les bras.

- Et je te dis que le bleu se mariera parfaitement...

Et s'en va des chamailleries à en filer la migraine. Je soupire et les laisse pour aller déposer mon sac à la cuisine qui est sans dessus dessous. Mais que faisaient-ils tout ce temps. J'interpelle un des organisateurs qui passait par là :

- S'il vous plaît Mr, minutes.

- Oui...

- Mme Sow, souris-je... est ce que vous pourrez demander à quelques uns d'arranger ça, je vous remercie.

Puis je reviens et les retrouve où je les avais laissé quelques minutes plus tôt :

- Bon, aucun de deux ne m'entende. STOP, ils s'arrêtent enfin, c'est pas trop tôt. Ils se lancent des oeillères avant de me regarder. Pourquoi pas combiner les deux choix ?

Il commence à répliquer mais je les stoppe d'un signe de main.

- C'est décidé, du bleu, rose et blanc, maintenant au boulot, allez, tout le monde !