9 (2) - S A L I M A T O U

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NON !

Non. Il y a forcément une échappatoire. Sinon, comment suis-je entrée ?

Je tremble de peur, et d'insécurité.

Mon souffle se bloque brusquement. Mon cœur se serre dans ma poitrine.

L'odeur suffocante de ma peur s'intensifie. Celle de ma sueur aussi.

Le silence.

Un lourd silence envahit d'un coup le lieu. Le cœur affolé, les yeux grands ouverts. Pourtant, je n'ai toujours pas une vue que sur la pénombre.

L'urgence brûle dans mes veines sanguines. Aujourd'hui est peut être mon dernier jour. Sans qu'il ne vienne me secourir, j'ai peu de chance que je sorte d'ici vivante.

Mes yeux papillonnent, essayant de discerner quelque chose dans cette pénombre, mais je crois qu'il n'y a rien simplement à part moi, à voir dans cet endroit maudit. Il n'y a que moi entre ces quatre murs hauts. Mon cerveau essaie désespérément de trouver une échappatoire.

Des pas de bottes qui résonnent tout près m'alertent. Je me rends soudain compte du danger qui s'approche à grand pas. Mon souffle s'accélère. J'essaie de bouger mais les cordes m'immobilisent. La peur se détache et explose dans mon corps entier. Je hurle de détresse. Je hurle de désespoir et surtout je hurle de haine envers ces individus. Je hurle de toutes mes forces qu'on vienne me sortir de cet endroit sombre et lugubre.

Je fais produire de bruits pour alerter quelqu'un qui, par hasard à cette heure ci, passera par là. Je balance la chaise en métal argenté vieilli de devant en arrière. Quand je m'arrête soudain, aussitôt. Les pas de bottes résonnent de plus en plus près.

Mon corps entier tremble. Il se frigorifie entièrement.

Ils arrivent !

Je hurle encore et appelle à l'aide. Désespérée, je regarde partout autour de moi. Je suis complètement effrayée. Mais, malgré ma graisse, les cordes sont si serrées qu'elles ne font que pénétrer ma peau douloureuse. Elles s'enfoncent dans ma chaire.

Je commence alors à entailler la corde tenant mes poignets dans le dos de la chaise. Je glisse mes poignets de haut en bas contre le fin métal. Pendant que, un grand double-portail s'ouvre sur eux : mon cousin et ses chiens de compagnie, ses acolytes.

Instantanément, je cesse tout mouvement et mes yeux s'embuhent de larmes, dévorée par la peur constante.

Ô mon Dieu ! Sauve moi ! Je t'en supplie !!!

- Alors, commence t'il dès qu'il se pose devant moi. Toujours en pleine forme à ce que je vois !?

Ils explosent de rire. Un son dégoûtant. Tellement dégoûtant qu'une boule se forme dans mon ventre. Mon cœur se retourne. J'ai affreusement envie de vomir.

- Brûlez en enfer, je cris hors de moi. Espèces d'enfoirés !

- Salope ! Il m'administre une bonne gifle que ma tête pivote avant qu'il ne m'attrape par les cheveux.

- Lâche-moi La pute ! Je lui crache sur les pieds devenant folle.

Alors il continue son massacre sur mon visage. Il y déverse toute la rage qu'il contient. J'ai touché un point sensible.

Il me frappe sous les rires de ses copains jusqu'à ce que je tombe avec la chaise au sol. Il me donne des coups au ventre, dans les reins, dans la bouche...

J'ai touché une corde sensible. Il fallait que je provoque sa colère pour le désorienter du réel problème. Mon problème ! Car s'il arrive à sa fin, je ne peux imaginer ce qu'adviendra ma vie. Où ma survie, devrai-je dire. Et même ça, c'est si je sorte d'ici vivante.

Quand il se sent « apaiser », il s'en va, respirant comme un bœuf, me laissant par terre, roulée en boule.

Mais,... Il faut bien que je sorte d'ici. Donc pour ça, il faut bien se remettre à pied. Ensuite, je sortirai de ce lieu maudit...

La deuxième nuit, j'ai mes poignets en sang. Sans une goûte d'eaux. J'ai guetté toute la journée, ne serait ce qu'un petit bruit, mais à part le bruit que produit mes poignets se grattant contre le métal, je n'entends rien d'autre, qu'en arrière plan les sonneries des voitures de loin.

Il n'est pas venu depuis la dernière fois et tant mieux ! Je ne peux compter que sur moi, ici.

Et Bachir !...

Mais je n'en suis plus sûre...

La troisième nuit, je m'acharne toujours sans relâche, comme je peux. Je suis de plus en plus faible. Je commence à perdre espoir malgré le fait que je sens la corde qui commence à céder. Surtout que je ne suis plus sûre que Bachir ou quelqu'un veille venir me sauver. Je me demande si, ils s'en rendent compte de mon absence. Je ne leurs manque pas !!!

La corde au niveau de mes poignets ne tardera plus à rompre. Quelques mèches de la cèdent. Mais, la faim et la fatigue m'affaiblissent. Je n'ai plus d'énergie. Là, je survie en soc. Plus de coupures. La soif me fait délirer.

Je vais mourir.

Mes membres sont lourds. Ai du mal à bouger. Mes paupières se ferment d'elles mêmes. Je ne sais plus exactement quelle heure est-il. Mais, je sais aux variations de la température, de la luminosité du lieu, du brouillard lointain, que cela fait au moins trois jours et quatre nuits que je suis là. J'ai affreusement besoin de l'eau. Ma gorge est séchée.

Je gémis de désespoir. Mes paupières ne s'ouvrent plus. Mon souffle n'est presque plus existant. Une partie de moi souhaitant arrêt de ma souffrance, et l'autre semble lutter pour la survie.

Je dois sortir d'ici.

Mais je n'arrive plus à bouger. Plus à ouvrir mes yeux.

Le temps s'écoule lentement. Elle surdure comme la douleur qui ne s'estompe pas.

Mes lèvres séchées ne laissent passer aucun souffle quasiment. Cette nuit est la dernière. Je le sais comme on sait que tant que le cœur bat, on vie.

Cette nuit, je meurs.

Des frissons incontournables me transpercent. Mon état de conscience dégringole progressivement. Le souffle de la mort hérisse les poils sur ma nuque. J'essaie de me débattre mais c'est à peine si mes doigts bougent.

Je veux vivre !

Le bruit des bottes de mon cousin qui s'approchent fait accélérer les battements de mon organe vital...

C'est ma fin !

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Alors... Vous êtes bien installés au chaud pendant cet hiver ?

Quand dites vous ? De l'état moral de Salimatou ?

Est-ce que tout de même, son cousin arriveras à ses fins ? Ou bien Bachir la sauvera ?

Des avis concernant la suite ? Dites moi tout, je suis toute ouïe !!!

Voter. Commenter.

Bisous et bonne fin d'après midi à tous!!!

Dian_224

LES RETROUVAILLES - I Où les histoires vivent. Découvrez maintenant