Chapitre 26

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Alexeï avait préparé ses affaires et il se tenait devant Alice pour lui présenter ses adieux. Il était nerveux et tendu de devoir la quitter mais cette fois-ci comme une intuition qui le hantait depuis quelques jours, il comptait lui avouer une chose trop longtemps reniée de peur qu'il ne soit trop tard. Il se rapprocha de la jeune femme et prit ses mains dans les siennes. L'équipe n'était pas très loin mais la seule personne dont il se souciait c'était elle et personne d'autres.

- Avant que je rentre, il faut que je te dises une chose que j'aurais dû te dire, il y a des années. En vérité, j'ai eu peur de te le dire et de te perdre.

Alice ne comprenait pas où il venait en venir. Jamais Alex n'avait eu peur ou du moins jamais devant elle. Elle le laissa néanmoins terminer sans l'interrompre.

- Tu as été la seule personne à voir au-delà des apparences. Souvent les gens s'arrêtent sur mon attitude sans creuser plus loin. Tout le monde pense que je suis froid et violent et que toutes les rumeurs sont vraies. Je ne les ai jamais démenti car au KGB il faut inspirer la peur et la soumission mais toi, tu as vu qui j'étais vraiment. Tu as su lire en moi et tu m'as accepté avec mes qualités et en particulier avec mes défauts. Tu m'as montré que les sentiments n'étaient pas des faiblesses et qu'il me fallait parfois accepter que je ne sois au final qu'un être humain avec ses peurs et ses angoisses. Tu m'as fait découvrir un monde dont j'ignorais même l'existence, une vie bercée entre les rires et l'amour, la joie et le bonheur. On n'aime ce qui ne nous appartient pas comme on dit et je... je t'aime Ali. Je t'aime depuis la première soirée qu'on a passé ensemble et je n'ai jamais cessé de t'aimer.

En entendant ces trois petits mots, Alice recula légèrement. La seule personne à lui avoir dit n'était plus de ce monde et entendre ces mots prononçaient par quelqu'un d'autre lui brisa le coeur. Alex remarqua son attitude et il se rapprocha d'elle.

- Je ne te demande pas de me dire que tu ressens la même chose car je sais que ce n'est pas le cas, tu aimes James et je le comprends et je l'acceptes. Je tenais juste à te le dire avant de partir, je voulais juste que tu saches que mon attachement est bien plus fort que tu ne le crois.

Alice prit du temps à lui répondre car elle aussi devait faire preuve de franchise à son égard.

- À l'époque, je crois que je suis aussi tombée amoureuse de toi. Alexeï écarta grand les yeux. En même temps comment faire autrement, tu étais comme un chevalier blanc venu délivrer sa princesse. Je n'avais jamais aimé personne avant et personne ne m'avait jamais aimé comme tu l'as fait mais voir que tu tenais vraiment à moi et que surtout tu ne me voyais pas comme un simple objet, a été une sensation indescriptible. J'ai crû que c'était de l'amour mais avec le recul, c'était autre chose.

Alice hésita sur ses prochaines paroles.

- Je t'aime aussi Alex mais pas de la façon dont tu le souhaites. Je t'aime car tu m'as sauvée. Elle avait les larmes aux yeux et lui aussi. Au fil des mois et des années, tu as réparé tout les morceaux qu'Hydra avaient brisé en moi. Tu m'as appris ce que ça signifiait d'être libre et surtout tu m'as montrée qui j'étais vraiment. Malgré les tortures et les conditionnements, je n'ai jamais pu t'oublier. Je me souviens de chacune de tes paroles, de chacune de tes actions, de tout les lieux où tu m'as emmenée et de tout les moments qu'on a passé ensemble. Le conditionnement n'a jamais réussi à t'effacer de ma mémoire et j'avais beau ignorer qui j'étais, j'ai toujours su ce que tu représentais pour moi. Tu m'as sauvé la vie Alex dans tout les sens du terme. Sans toi, je n'en serai pas là aujourd'hui.

Tout les deux se regardaient, les yeux mouillés par les émotions débordantes qu'ils ressentaient. Puis ils se prirent dans les bras. C'était plus qu'un câlin, c'était une ode à l'amour. À l'amour qu'ils se portaient mutuellement depuis des années contre vents et marées.

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