Chapitre 3 : Isabelle

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Maintenant que je suis rentrée, je n'ai plus rien à faire et surtout aucune excuse pour ne pas aller voir mes parents, pour les prévenir que je suis de retour, ça ne va franchement pas être une partie de plaisir mais je n'ai pas le choix.

J'arrive devant mon ancienne maison, une grande baraque de riche, construite dans un style moderne qui est censé être accueillant et chaleureux mais pour moi ce n'est plus le cas, je n'arrive plus à me sentir chez moi. Je toque à la porte et ma mère apparaît dans sa fidèle salopette bleue, de la peinture dans les cheveux.

- Salut maman.

- Ma puce, tu vas bien ?

- Oui, est-ce que je peux entrer ?

- Bien sûr ! dit-elle en s'effaçant. Chéri, ta fille est là ! crie-t-elle ensuite en direction du salon.

Mon père arrive suivi de près par le chien qui me saute dessus dès qu'il me voit.

- Salut toi, tu m'as manqué mon gros, dis-je en caressant le chien.

- Belle, bonjour.

Je déteste ce surnom et mon père le sait mais je crois qu'il n'a absolument pas l'intention d'arrêter malgré mes nombreuses supplications.

- Bonjour papa. Bon, maintenant qu'on est tous là je voudrais vous parler ?

- Qu'est ce qui se passe ma chérie, s'inquiète ma mère.

- Rien de grave, du calme.

- On t'écoute, intervient mon père.

J'inspire à fond et me lance.

- Voilà, j'ai décidé de finir mon année ici pour pouvoir être auprès de Mel.

- Tu reviens à la maison ?

- Non, je ne resterais pas ici, on a un appart avec Mel sur le campus.

- Oh, ma chérie c'est super !

Ma mère s'emballe elle me prend dans ses bras mais je la repousse aussitôt. Elle s'éloigne en me regardant tristement mais je ne fais rien pour m'excuser, elle sait parfaitement que je ne peux plus supporter les contacts physiques en dehors de ceux de ma meilleure amie.

Derrière moi la sonnette de la porte d'entrée retentit, je me décale pour laisser ma mère ouvrir.

- Mon bébé, entre !

- Bonjour maman, comment vas-tu ?

- Très bien, regarde qui est là !

- Isabelle ? s'étonne mon frère.

- Salut grand frère, je réponds en souriant.

- Putain, dit-il en se précipitant pour me prendre dans ses bras et me faire tournoyer en l'air comme il le faisait quand j'étais petite.

Je retire ce que j'ai dit : ma meilleure amie et mon frère sont les seuls qui peuvent m'approcher.

- Bon, ça suffit, j'ai le tournis, dis-je en rigolant.

- Tu m'as manqué, petite sœur. Je vais pouvoir profiter de ta présence pendant combien de temps ?

Mon frère jumeau sait parfaitement que cette ville n'est pas pour moi, quand je suis partie je sais que je lui ai fait du mal mais j'en pouvais plus, il l'a compris et il ne m'en a jamais voulu.

- Toi aussi tu m'as manqué et tu vas devoir me supporter pendant au moins le reste de l'année scolaire.

- Quoi ? T'es sérieuse ?

- Oui, je reviens faire ma dernière année ici, d'ailleurs je vais dans la même université que toi !

- Oh c'est pas vrai ! Je suis trop content ! Je te préviens je ne vais pas te lâcher !

- Ahaha, merci mais je suis assez grande, c'est Mel qui as besoin de moi.

- Ouais j'ai entendu ça, ça va mieux ?

- A peu près, enfin je crois.

- Tu vas gérer, comme d'habitude.

- J'en doute. Bon, je dois y aller, au revoir tout le monde.

Avant de partir je récupère les clés de ma voiture dans l'entrée et me dirige vers l'arrière de la maison pour aller chercher ma voiture, mon bébé, c'est une maserati MC20, bleue nuit, un bijou. Oui, je suis une grande fan de voiture, c'était la passion de mon grand frère qu'il m'a transmise et j'en suis fière. Je monte dans ma voiture et je rentre chez moi pour profiter avant la rentrée de demain qui risque d'être difficile.

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