Chapitre 20 : Isabelle

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Lorsque je me réveille, la chambre est vide et silencieuse, excepté cette insupportable sonnerie... Attendez, ... quoi ? Je récupère mon téléphone posé sur le lit et découvre un appel manqué d'un numéro masqué, je ne rappelle pas mais ouvre un message de Max.

"𝓣𝓮𝓼 𝓪𝓶𝓲𝓼 𝓶'𝓸𝓷𝓽 𝓭𝓮𝓶𝓪𝓷𝓭𝓮𝓻 𝓭𝓮𝓼 𝓲𝓷𝓯𝓸𝓼, 𝓯𝓪𝓲𝓽 𝓰𝓪𝓯𝓯𝓮 à 𝓽𝓸𝓲 ! 𝓑𝓲𝔃 𝓽𝓸𝓷 𝓙𝓸𝓴𝓮𝓻 😘🤡"

Putain.

Je sors du lit précipitamment et j'arrive dans le hall, au moment où Enzo passe la porte.

- Ils sont où ? je crie.

- Je ne sais pas, dit-il.

- Raphaël Lopez ! Kay McLeod ! hurlais-je depuis le salon.

- Arrête, arrête, je vais t'expliquer.

- Non, tu ne vas rien faire du tout à part me dire où ils sont ?!

- Partis, répond-t-il l'air coupable.

- Partis où ?

- Ils l'ont retrouvé, dit-il dans un souffle mais je n'ai pas besoin de lui faire répéter je sais exactement où ces deux abrutis sont allés.

C'est le moment qu'ils choisissent pour rentrer et pas dans le meilleur état. Mon frère est couvert de sang mais semble aller bien en revanche Kay à la lèvre fendu, les mains tout abîmées, il se tient les côtes et à l'air de souffrir le martyre à chaque pas. Quand il me remarque, il tente de se redresser mais il s'effondre sur Raphaël qui le dépose sur le canapé en évitant mon regard. Enzo qui était parti dans la salle d'eau, revient avec une trousse de secours. Incapable de supporter la vue du sang une minute de plus, je pars dans la cuisine où je me sers un verre pour tenter de faire passer la nausée qui m'envahit. Quand j'ai enfin réussi à me calmer, mon frère apparaît.

- Kay veut te voir.

Il ne me regarde toujours pas, la honte envahit ses yeux couleur noisette. Je me décolle du plan de travail et contourne Raphaël pour me diriger vers le salon.

- Isa, je suis désolé, je pouvais pas ne rien faire, m'arrête Raph.

- Ce n'est pas ton idée, arrête de le défendre, répondis-je.

- Mais s... .

- Non, le coupais-je avant de quitter la pièce.

Quand j'arrive dans le salon, Kay est allongée sur le canapé avec une grimace de douleur sur le visage. Je m'arrête derrière le canapé pour l'observer.

- Tu vas arrêter de me mater et venir t'asseoir ?

Je ne réponds pas mais je m'assois dans le fauteuil près de lui.

- Ok, j'ai compris que tu m'en voulais.

Je n'ouvre toujours pas la bouche.

- Qu'est ce que je vais devoir faire pour que tu me pardonnes ?

Il essaie de s'asseoir mais pousse un cri avant de s'effondrer à nouveau.

- Bouges pas, je finis par dire.

- Ah enfin, elle parle, grogne-t-il.

- Tais toi !

Et il le fait, il prend ma main et se rallonge. Je veux l'enlever mais il commence à se détendre donc je ne bouge pas. Bon ok, j'avoue, ce contact m'avait manqué. Vingt minutes plus tard, mon frère m'apporte un plaid et une assiette de nouilles, je finis de manger au moment où Kay se réveille.

- Tu manges quoi ? demande-t-il d'une voix faible.

- Des nouilles, tu en veux ?

- Non, je veux juste toi.

- Dors, tu délires.

- Je ne délire pas Isa, viens à côté de moi, s'il te plaît.

Je le vois frissonner donc je craque et m'allonge à côté de lui en essayant de ne pas appuyer sur ses côtes. Il pousse un soupir avant de se rendormir.

***

Le lendemain je suis réveillée par des voix qui viennent du hall d'entrée, il me semble. Je me lève du canapé et me dirige vers la porte entrouverte pour écouter ce qu'il se passe.

Tu es en train de me dire que ce connard t'as balancé au flic, panique Raphaël

- Oui, souffle Kay. Mais tu n'auras rien, tu es hors de danger.

- Je ne suis pas d'accord ! On était ensemble on assume ensemble ! Je pars avec toi.

- Dans tes rêves !

C'est là que j'ouvre la porte.

- Il t'as balancé aux flics, je répète sous le choc.

- Isa...

TOC TOC

- Police, ouvrez la porte ! crie une voix grave.

Nous nous regardons tous choqués. Enzo réagit et ouvre la porte à deux hommes en uniforme bleu, (uniforme que j'aurais préférer ne jamais revoir), ils se tournent vers mon petit ami :

- Kay McLeod, veuillez nous suivre s'il vous plaît !

- Non ! je crie perdant le contrôle.

Je me précipite sur les flics qui ont déjà attrapé le bras de mon copain. Kay me réceptionne dans ses bras, et me caresse le dos en enfouissant sa tête dans mon cou.

- Ça va bien se passer, mon ange, je te le promet, chuchote-t-il à mon oreille.

- Non, ne me laisse pas, je pleure en m'accrochant à lui.

Il me relâche, me pousse doucement et deux bras m'attrapent par derrière, je m'effondre au moment où Kay disparaît à l'intérieur de la voiture bleue et blanche.

Je ne pleure pas, je suis comme anesthésiée, je ne ressens plus rien à part un grand vide. Les souvenirs m'envahissent et je laisse mon passé et mes démons prendre le dessus. Il est le seul à pouvoir les tenir éloignés et maintenant qu'il n'est plus là, ma raison de vivre à disparue de nouveau. 

Dans tes rêvesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant