Chapitre 4 — Nostalgie, détente et draps étrangleurs
Lundi 14 octobre 2019 — Harry
Le cours que j'avais préparé pour la première année s'est très bien passé. Comme je m'en doutais, j'ai créé trop de contenu : au moins je me suis un peu avancé. Et vendredi, il y aura une petite évaluation théorique. Nous n'avons pas encore fait beaucoup de pratique.
Malgré mon lundi matin libre, je suis épuisé par le rythme de ces premières semaines en tant que professeur. Je n'arrête pas. Je suis infiniment reconnaissant à Neville d'avoir organisé mon sauvetage et je garde à l'esprit que Malefoy est celui que je dois tenir informé de ce genre de problèmes à l'avenir.
Les derniers élèves quittent en ce moment la Grande Salle pour retourner à leurs dortoirs, il leur reste encore un peu de temps pour se détendre ou réviser avant de se coucher. Je suis tellement las que je regarde sans voir ce qui se passe devant moi. Je sursaute quand Malefoy me tapote le bras.
— Ton gamin te fait un signe depuis au moins une minute, Potter. Tu ne l'as pas vu ?
En effet, je ne l'avais pas remarqué. Je remercie Malefoy et je descends de l'estrade où se trouve la table des professeurs pour rejoindre James.
— Bonsoir, mon grand. Quelque chose ne va pas ?
— Non, tout va bien, je voulais juste te demander un truc...
Il s'arrête et j'ai la sensation qu'il veut me dire autre chose. Finalement, il ajoute :— Tu as l'air défoncé, Papa, c'est à toi qu'on devrait poser la question.
— Je suis fatigué par mon nouveau travail, je n'ai pas beaucoup de temps pour dormir. Mais ça va s'arranger, ne t'inquiète pas. Que voulais-tu me dire ?
— Ron m'a proposé de m'emmener pour une journée parrain-filleul le jour de la prochaine sortie à Pré-au-Lard. Est-ce que tu es d'accord ?
— C'est quand déjà ? Tu as demandé à Maman ?
— C'est le vingt-six. Non, pas encore. J'ai reçu le hibou d'oncle Ron ce matin seulement, je voulais t'en parler puisque tu es là.
— Je n'y vois pas d'inconvénient si Maman est d'accord aussi. Et ne tente pas d'influencer sa réponse, je te connais ! Par contre, il faudra que tu sois bien à l'heure pour le retour à Poudlard. Et essaie de ne pas te faire punir d'ici là, sinon je retire mon accord.
— Merci, Papa. Je ferai de mon mieux.
— J'en suis sûr. Bonne nuit !
— Bonne nuit.
Je retiens un geste vers lui, persuadé qu'il ne me laissera jamais l'enlacer ou même lui ébouriffer les cheveux alors que nous ne sommes pas seuls. Il ne reste pourtant que quelques personnes. L'adolescence est ingrate.
Il commence à s'éloigner, mais je le rattrape. Je me penche vers lui et je lui dis que je l'aime. Il grimace, vérifie que personne ne peut l'entendre et me répond. Je le laisse s'en aller, mon cœur bat fort et un sourire orne mon visage. Ce genre de choses me rend heureux, j'ai l'impression de fondre de l'intérieur.
J'ai toujours dit à mes enfants que je les aime, Teddy inclus. À tous les gens que j'aime, amis compris. Mais cela m'a pris du temps pour y arriver, beaucoup de temps. Et beaucoup de séances chez le psymage. Ginny en a souffert, j'ai mis des mois à lui dire que je l'aimais, et il m'a fallu encore plus de temps pour que cela devienne naturel. Je me suis rattrapé depuis, tout le monde y est passé, mes amis aussi ! C'est important, parce qu'on ne sait pas de quoi demain sera fait, les gens peuvent nous être arrachés sans crier gare et ensuite il est trop tard.
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Guérir du passé
FanfictionA l'aube de ses quarante ans et après une carrière chez les Aurors, Harry revient à Poudlard, en tant que professeur. Il a hâte d'y retrouver Neville et de passer plus de temps avec ses enfants. Mais il y a aussi Drago et même si le temps a passé et...