19 - Le plaisir du moment présent

615 48 2
                                    


La joie n'est pas dans les choses, elle est en nous.

Richard Wagner

15:30

On passe les baies vitrées entre ouverte, retrouvant mamie assis sur une chaise, son tarot dans les mains, profitent du beau soleil de printemps.

- Bonjour mamie.

Doucement, elle se tourne vers nous. Aujourd'hui, elle arbore une magnifique tresse qu'elle laisse tomber sur son épaule. Sa mine est fatiguée, mais elle sourit heureuse. Pourtant, nous savons qu'elle a de plus en plus de mal à tenir debout et que cela la déprime plus qu'elle le voudrait.

- Oh, vous êtes venue tous les deux aujourd'hui ! Installé vous, regardé le soleil que nous avons depuis le temps qu'il fait mauvais, j'ai demandé à ce qu'on m'installe ici, j'ai bien fait.

- On a une petite surprise pour toi. Lui chuchote Finn conspirateur.

- Une surprise ? Répète t'elle étonnée.

On s'installe près d'elle et je joue avec mes bracelets, un peu stressé.

- Oui, tu as parlé à Thaïs de ton envie de revenir à la santolines sauvage. Alors on s'est dit qu'on allait l'amènent à toi.

- Comment vous pouvez faire ça ? Dis t'elle hébétée ce qui me fait doucement rire.

- En les amenant à toi mamie. Ils viennent dans une dizaine de minutes, le temps de fermer le café.

Son visage se crispe d'incompréhension avant qu'un sourire éclatant libérer ses lèvres.

- Ils ont fermé le café pour moi, oh...il ne fallait pas, je ne mérite pas autant de temps enfin s'épouvantes t'elle les joues rougissantes.

Je me souviens quand mamie vivait encore dans la ville, elle passait la plupart de c'est après midi assis sur le sofa de couleur pourpre près de la fenêtre, son tricot a la main.
Un thé vert et une tarte aux citrons meringuée posé sur la table basse, c'était son quotidien, notre quotidien. Et puis il y a un an maintenant, elle a intégré la maison de retraite. Une chute terrible la fait dévaler les marches. Elle ne tient plus sur ses jambes, ou très peut. Nous avons eu peur de la perdre alors d'un commun d'un accord, même si elle était réticente à nous laisser en ville sans elle, elle a accepté. Comprenant par elle-même qu'elle ne pouvait plus vivre seule, et que malheureusement, nous ne pouvons pas être là pour elle toute la journée. Alors pour éviter la solitude, c'était le meilleur choix et quand je la vois comme ça. Je sais qu'elle est heureuse, Julia et Robert sont arrivé dans le même mois, ils se sont tout de suite entendus. Les employés sont au petit soins pour elle, les risque de chutes sont moins présente ici.

15:45

Tous assis autour de la table ronde, ils nous on rejoint plus rapidement que je le pensais, je doute qu'Antoine ait roulé en toute règle des limitations. Je crois qu'il a toujours rêvé de faire des rallyes.

La vitesse est exaltante, je l'avoue. Mais je ne suis pas une très bonne conductrice et je préfère éviter les accidents. Donc j'avouerai roulé plutôt lentement.

- Nous ne savons pas si tu as le droit de manger ce qu'on t'apportait alors on s'est dit qu'on allait t'offrir ton thé et ta tarte pour que tu les vois tous les jours explique Margaretha en remettant ses boucles blondes derrière ses oreilles.

Antoine sort de son sac, un grand rectangle emballé dans du papier violet, sa couleur préférée. Je sais qu'il n'est pas bien scotché, la force de ses muscles n'est pas toujours coopérative, alors pour lui donner la simplicité de ces actes, on a bidouillé un peu.
Elle déchire fébrilement le papier cadeau.
Nous avons toujours adoré se faire des cadeaux entre nous, nous en attendons aucun en retour. On veut juste partager entre nous, tout notre amour. C'est comme ça que nous avons toujours fait.
Ses yeux pétillent directement s'embuant aussi vite. Un immense tableau.
A la vu de la signature, elle lâche les larmes qu'elle tentait de retenir.

18:41Où les histoires vivent. Découvrez maintenant