6 - Gâteau à la pistache

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Les principes ne sont bons que lorsqu'ils engendrent des actes.

Van Gogh

10:08

Les portes vitrées s'ouvrent à ma venue, la froideur de la climatisation emplie mon corps. Une seule chose résonne en moi comme une vérité. Je doit me dépêche de prendre ce que j'ai besoin, puis partir avant que la clim me donner un mal de crâne insupportable.

Les rayons s'alignent face à moi, tous colorés de multitude de sachets. Un labyrinthe qui se finira par les caisses.
J'avance, à la recherche des produits qu'il me faut. Je ne suis pas fan des magasins, a vrai dire je déteste presque ça. J'ai l'impression de perdre trop de temps, pour quelque chose que je pourrais faire en simplement quelques minutes.
Mon caddie plein, je me cale dans la file d'attente. Les seconde traîne, lentement les minutes passent et c'est mon tour. Un rapide bonjour et mes produits alimentaires passent de l'autre côté. Je récupère mes courses. Souhaitant une bonne journée au caissier. Je retrouve les portes vitrées, heureuse je les passe avec bonheur, l'air naturelle me revient et je soupire de plaisir. Je viens de passer a quelques secondes d'une migraine effroyable. J'ouvre le coffre de ma vielle voiture. Ma twingo rouge un peu cabossé. Je pose les sacs, claque le coffre.

Une musique douce sort du poste radio, je freine face au feu rouge. Aujourd'hui, si je ne me trompe pas, c'est cette jeune violoniste qui va emplir le café d'une belle mélodie. Nous ne sommes pas les seuls musiciens a la santolines sauvage. Plusieurs jours dans la semaine, Antoine invite des musiciens débutant, à jouer dans son café. Les clients appréciés particulièrement ce côté si familial. Ça nous permet à nous aussi d'avoir des jours de libres. Notre emploi du temps est vraiment bien je ne pourrai jamais le nié.
Le samedi et dimanche, nous jouons jusqu'à vingt-trois heures. Ses moments sont si agréables, une passion nouvelle que nous offre la nuit. On laisse parler les instruments, nous sommes les réceptacles d'une mélodie qui n'appartient à personne.

Durant la semaine, nous avons quelques jours ou après-midi de libre sa varie. Comme aujourd'hui par exemple et j'aime profiter de c'est heures offert.
Je vais pouvoir commencer ce gâteau.
Faire quelque chose de comestibles serais le mot.

J'admire mon œuvre d'art.
Narcissique s'écria mon esprit outré oh ça va toi, regarde le aussi avoue qu'il est beau.
Le gâteau refroidi dans son plat. Je prends mon appareil photo, immortalisant le premier gâteau à la pistache que j'ai fait cette année.
Le polaroid sort, je le laisse me faire découvrir l'image pour l'instant encore noir.  Un coup d'œil vers l'horloge, trois heures est passé. C'est l'heure pour moi de reprendre ma voiture, j'emballe le gâteau. Récupère mes clés sur son support. Quarante minutes de route m'attendent.

Je me présente à l'accueil, la jeune femme sourit en me voyant arriver.
- Vous venez voir Joséphine ?
- Oui, comment va t'elle ?
- Très bien, un peu fatigué, mais tous les jeudis, elle est surexcitée de vous voir. Votre frère est venu avant-hier. M'informe t'elle.
Je m'en doutais, Finn a toujours eu un lien particulier avec Mamie. Je suis soulagé, il vas bien, sinon il n'irait pas la voir. Finn ne supporterais pas que l'estime que lui tiens Mamie descende. Il l'aime trop pour ça. Je ne parlerais pas de ce qui c'est passé, il ne m'a rien dit, et j'ai toujours l'impression qu'on aurait pu faire autrement.
- Parfait, je peux monter ?
- bien sûr, allez-y.

J'avance dans les couloirs aussi blancs qu'une toile neuve. Arrivant devant la porte 46. Je toque deux coups.
- entrez.
ça voix étouffée par le mur qui nous sépare m'arrive au oreille
J'ouvre la porte, puis la referme délicatement. Avant de me retourner vers ma grand-mère, assis dans son grand fauteuil beige. Emmitoufler dans une couverture colorée. Ses cheveux tombent sur ses épaules, dans de magnifiques boucles blanches. Ses yeux verts pétillent d'une malice resté intact par les années. Son visage reste marquer par la fatigue, le temps et les épreuves.
- Bonjour Mamie, bien mangé ? Demandai-je en m'installant sur le feuteuil a côté.
- c'était très bon, mais tu me connais mon estomac n'est jamais satisfait.
- j'ai quelque chose pour remédier à ça.
Je pose mon sac sur la petite table, lui intime d'un signe de la main de l'ouvrir.
Elle s'approche, posant ses mains sur mon sac pour en sortir le contenant. Elle tremble énormément, ça me fait du mal de la voir mettre autant d'effort sur un geste qui paraît si simple, elle ne montre rien continuant de sourire.
Elle est forte mamie.
- Ooh, c'est un gâteau à la pistache ? Reconnaît t'elle directement.
- Fait pas mes soins.
- Je t'avais dit que j'aimerais en manger il y a si longtemps, comment arrive tu à te souvenir de ça.
- Aucune idée. Il n'attend que d'être mangé, régale toi.
Bien sûr, j'ai fait attention à toutes les quantités, je ne dois pas entacher sa santé. Je ne me le permettrais pas.
Elle prend une part, avant d'avaler avec appétit une boucher. Un léger stress monte en moi, j'espère qu'il est bon. Le sourire éclatant qui apparaît sur son visage, me prouve que oui.
- Il est parfait, tu as un don ma petite, c'est délicieux, prend une part m'intime d'elle de la mains faisant joué les bracelets a son poignet.
- C'est pour toi et t'est amis, je l'ai déjà goûter à la maison.
Faux, je n'aime pas la pistache, mais je sais qu'elle adore et que c'est difficile de lui tenir tête, alors je trouve toujours des petites excuses.
- Tu es bien trop gentille, tu pourrais en garder quelques parts quand même.
A contrario de ses paroles, elle reprend une part.
- Je préfère que vous profitiez tout les trois. Alors comment c'est passer ces derniers jours ?
Je viens toutes les deux semaines, j'aime discuter avec elle pendant quelques heures, Je veux qu'elle ne se sente pas abandonnée par sa famille. À vrai dire, elle adore être ici, elle passe beaucoup de temps avec Julia et Robert, ce sont amis les plus proches. Elle a toujours des informations croustillantes ou bien des aventures qu'elle a pu faire a l'intérieur du bâtiment.
Les employés sont ici par plaisir, il adore travailler avec eux. L'ambiance est donc détendue tout en respectant les règles comme elle aime me le rappeler. Car malheureusement pour eux, Mamie aiment transgressé les règles.
- Oh, tu sais, il pleut beaucoup ces derniers temps, nous ne pouvons pas faire la promenade habituelle dans le jardin, et puis à cette période de l'année nous mangeons sur la terrasse. Mais avec cette météo, c'est bien fichu pour plusieurs semaines. Moi qui adore le soleil, j'ai l'impression qu'il me fuit si j'en crois les informations que dit la madame a la télé.
- Il va revenir le soleil, je l'espère.
Il y a quelques jours, la pluie a commencé à tomber, j'étais encore dehors. J'étais trompé en arrivant à la maison, ça fesait longtemps que ça ne m'étais pas arriver.
- Oh non, d'une pipe, tu n'es pas malade j'espère, sinon tu sais que je peux t'envoie ma recette de thé pour allée mieux par message.
- Ne t'inquiète pas, je suis rentrée très rapidement et puis ta recette est écris dans mon carnet.
Elle nettoie ses mains avec le torchon près d'elle et je continue.
- Alors qu'a tu fait avec Julia et George pour vous occuper.
Elle finit d'emballer le gâteau, me regardant avec une fierté qui peine à être caché.
- nous avons joué au échec, je les ai battues à pleine couture, plusieurs fois de suite. Je n'ai pas perdu mon niveau. Ils ont bien râlé quelques heures après. J'etait si fier.
Mamie a fait plusieurs tournois pour s'amuser quand elle était plus jeune, sa passion pour les échecs n'avait aucune limite, elle m'avait alors appris les bases, mais je n'étais vraiment pas douée pour ça. Aujourd'hui si je retenté ça serait encore pire, j'en ai aucun doute.
- c'est bien ma mamie ça !
On se tape dans les mains, comme un pacte pour s'avouer qu'elle restera la meilleure de la maison de retraite.
- et toi dis moi au café comment ça se passe ?
La fameuse question. J'annonce comme je l'ai convenu quelques secondes plutôt.
- Bien, beaucoup de clients, des habitués et des nouveaux ça fait vraiment plaisir. Margaretha nous fait toujours des très bons gâteaux et je ne te parle pas de ces gaufres, elles sont parfaites. John et Victor vont bien, et puis tu as vu Finn il y a quelques jours, il a réussi à trouver le temps pour te voir.
Ma voix ne se fait pas amère, je suis vraiment contente qu'il est pu venir la voir. Ça fessait un mois qu'il n'était pas venu, prétextant une charge de travail encombrante. J'avais peurs qu'il regrette c'est actes, et qu'il n'ose plus aller la voir après un mois. Heureusement je me suis tromper.
Mamie est compréhensive, je sais qu'elle vois en Finn comme un livre ouvert.
- les gâteaux de Margaretha sont tellement bons, je me souviens encore de se rouler au chocolat. Le meilleur que j'ai mangé. Et puis Finn, j'étais étonné de le voir passé ma porte, je n'étais pas au courant. Il m'a fait une surprise. Je suis ravie de le revoir, ça fessait un mois maintenant. Il m'a parlé du café aussi. J'aimerais retourner à la santolines sauvages, mais j'en suis incapable.
- Il y a toujours des solutions, on te donnera de notre courage à tous les deux. Tu verras.
Elle me sourit et je tilte au " a tous les deux " un voile de tristesse m'envahit. Je devrais lui envoyer un message. Je ne supporte pas cette situation.
- vous êtes deux petites merveilles, votre gentillesse vous perdra à tous les deux.
" A tout les deux ".
C'est à mon tour de sourire de sa réponse.

18:41Où les histoires vivent. Découvrez maintenant