35 - cigarette consumée

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Il ne faut pas se fier aux apparences. Beaucoup de gens n'ont pas l'air aussi bêtes qu'ils ne le sont réellement. 

Oscar Wilde 

3:30

La nuit est accueillante, la fumé de ma cigarette s'efface dans la noirceur.
Installer en tailleur sur le banc en pierre. Les minutes défilent sur mon téléphone, mes écouteurs enfoncés dans mes oreilles. Les musiques s'enchaînent.
Le ciel est rempli d'étoiles. Toute plus brillantes les unes que les autres.
Hier, elles étaient à la même place qu'aujourd'hui, dans le ciel rien ne bouge, quand elles bougent, toujours la même trajectoire. Rien n'arrive par surprises.
Rien ne va et mon sommeil me fuit, enfin les cauchemars eux, ne le font pas.
Quelques météorites dans mon ciel intérieur.
Alors je marche, je marche jusqu'à me fatiguer et je m'assois jusqu'à ce que le soleil se lève.
Soleil levé, je file au café, comme-ci je n'avais jamais raté ce train. 

Une semaine est passée.
Peut-être deux.
Je perds la notion du temps.
J'oublie les heures quelques fois.
Mais je n'oublie pas Luisa. C'est impossible.
C'est le silence depuis mon dernier trajet en train.
Autant elle.
Qu'elle.
Elle n'est pas revenue.
Ni enveloppes.
Ni paroles.
C'est le silence et je me demande si j'ai fait le bon choix.
Des paroles en l'air, ça pouvait être ça.
Mais je sens que quelque chose se prépare. Et je ne comprends pas pourquoi elle fait une fixette sur quelques grammes que j'ai volés un soir, il y a déjà des années.
Ça, je ne le comprends pas. J'ai remboursé.
Et puis j'ai arrêté.
Alors c'est autre chose, je crois qu'elle s'en fou de ça. Elle aime me faire du mal.
Des années qu'elle avait disparu. Et elle revient.
Je ne connais pas bien ce qui c'est vraiment passer entre elles.
Bien sûr, elle m'a raconté.
Mais je ne comprends pas pourquoi elle se met à genoux quand elle lui fait face.
L'aime t'elle vraiment ?
Est-ce la vérité ?
Est-ce pour ça qu'elle me refait tant souffrir.

La jalousie.

Pourquoi ça tombe sur moi, la probabilité.
Plusieurs mois qu'elle a refaits surface, des années sans peur.
Comme une piscine mal entretenue, au bout d'un moment ça pue trop.
Tout mes retombées dessus et je ne pouvais rien faire d'autres que d'écouter en apprenant des choses.
Tout ça, c'est un quiproquo remplis d'épines.

Et la fatigue ne me lâche pas.
Je ne peux pas dormir en sachant qu'elle n'a pas terminé ce jeu.

Je ne peux pas dormir en sentant le vide que j'ai créé.

10:30

Beaucoup de monde et chaleur insoutenable la journée commence comme-ci l'après-midi venait d'arriver.
Antoine passe des clients au bar, des regards fatigué sur nous. La clim est enclenchée, je crois que Margaretha s'est énervé ce matin en l'apprenant. C'était ça, ou zéro clients aujourd'hui m'a dit Antoine.
Lui comme moi ne supportons pas la clim. Alors le mal de crâne nous suit depuis que le soleil, c'est levé.

John m'a glissé l'idée de venir chez lui ce soir.
Victor a appuyé l'idée.
J'ai accepté.
Puis, silence.
Il font comme ci, mes pause clope n'avait rien changé.
Mais je le vois bien.
Que si.

Un client assis sur un des sofas beige dans le coin de la pièce nous a demandé de jouer " Georgia on my mind" de Ray Charles.
Les accords, on les connaît par cœur.
Je crois qu'on a tous un jour voulu l'apprendre.
Alors grâce à lui, cet étranger sur le sofa beige, il nous a ramenés au passer, là où nos premiers séance de musique dans la rue débuté.

C'était il y a des années.
Et elle était déjà là.
Tourbillonnant entre fumé, musique et soirées.

Un mercredi dans l'après-midi il y quelques années...

18:41Où les histoires vivent. Découvrez maintenant