35- entre crainte et espoir

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PDV -docteur Jeager,

Aujourd'hui est un grand jour, les résultats du laboratoire viennent de tomber concernant Levi et je m'apprête à leur annoncer. C'est un moment privé et légalement je n'ai pas le droit de laisser des membres extérieurs à la famille de Levi entendre ce que je 'apprête à leur révéler. Eren n'est donc pas présent mais je lui transmettrai tout de même les résultats au plus vite.

Je rentre donc dans la chambre de Levi, son dossier médical bien en main. Tous les yeux des occupants se retrouvent immédiatement aimantés sur moi me suppliant d'abréger leur souffrance et en même temps redoutant les mots qui sortiront de ma bouche dans quelques instants.

La mère et l'oncle de Levi sont assis de part et d'autre de son lit, lui tenant chacun farouchement une main tandis que son père également le souffle court en attendant mon annonce est un peu à l'écart, mais tout aussi stressé.

Je me tourne alors vers Levi, le fixe dans les yeux et commence :

« Alors Levi, le laboratoire viens de me transmettre les résultats, pour une fois c'est une bonne nouvelle, mais à prendre avec des pincettes. »

Un grand soupir de soulagement général ce fait entendre dans la pièce et la mère de Levi se retourne immédiatement vers son fils ne m'écoutant plus et tirant des conclusions hâtives comme si je venais de lui annoncer que son fils était tiré d'affaire, ce qui n'est pas du tout le cas. Alors pour ne pas laisser le faux espoir durer trop longtemps, je poursuis.

« Effectivement, monsieur Brown, vous êtes compatible avec Levi et une transplantation est envisageable, mais je dois vous rappeler à tous l'état plus que critique des poumons de Levi. Une transplantation signifie une anesthésie générale et une opération très lourde et très fatigante pour l'ensemble de son corps et de ses autres organes déjà extrêmement affaiblis. »

Je fais une longue pause et observe chaque occupant de cette chambre avant de me déconcentrer sur Levi pour essayer de décrypter ses émotions, mais c'est assez complexe, son visage est fermé, je ne distingue dans ses yeux ni joie, ni excitation, ni même de la peur, rien du tout, un mannequin de cire vidé de son âme. Ça me fait froid dans le dos.

Mais je suis un médecin, je dois rester professionnel, alors je me fais violence et poursuis mon explication.

« Alors, l'opportunité de ce nouveau poumon, concrètement ça veut dire 3, 4 ans d'espérance de vie supplémentaire, un bien meilleur confort de respiration pour Levi même si avec un seul poumon, la faiblesse de ses autres organes et la maladie qui reviendra inévitablement, ça veut dire un retour à une vie un peu plus normale mais avec tout de même de grandes précautions.

Ça c'est ce que l'on peut espérer dans le meilleur des cas, celui où l'opération est un franc succès et qu'aucune complication n'a lieu ni pendant l'opération, ni pendant la période de récupération.

Maintenant il faut tout de même garder en tête qu'il y a beaucoup de risques. Comme je l'ai dis précédemment, les autres organes de Levi sont très affaiblis et le risque d'arrêt cardiaque pendant l'opération est important. De plus, les 6 mois suivants l'opération sont également très à risque et nécessiteront un suivit complet et un sérieux sans faille dans la prise de tous les traitements. »

Je finis alors mon speech habituel qui aujourd'hui a une saveur particulière et regarde chacun de mes interlocuteurs avant de demander au principal intéressé.

« Levi, as tu bien compris ce que ça signifie ? »

Il me fixe dans les yeux, et toujours avec son regard vide il finit pas hocher faiblement la tête, alors je continue

« Est-ce que tu sais si tu veux la faire ? »

Il met plus de temps à réfléchir, puis se fige une seconde et hoche la tête une nouvelle fois et cette fois si je distingue une once de determination dans ses yeux, très faible et discrète, mais tout de même, elle est là.

Je me trouver alors vers madame Ackerman,

« si c'est bon pour vous aussi, il va me falloir votre signature et on pourra bloquer une date pour l'intervention, j'ai pensé à demain 6 heure ça serait bon pour vous ? »

Ses yeux sont remplis de larmes, mais elle lutte pour les retenir, pour ne pas paraître faible, devant moi ou son fils, je ne sais pas, mais c'est avec tout de même la même determination que son fils qu'elle me répond un petit oui tremblotant et me serre la main.

« Entendu alors, demain 6 heure, je passerai toute à l'heure vérifier tes constantes pour te préparer, mais en attendant repose toi bien Levi, tu es un battant. »

Bat toi ! pour moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant