Bat toi ! pour moi

15- "Il faudra du temps "

PDV Eren

Je ne sais pas si on est ensemble, ou pas, on a jamais vraiment eu cette conversation, mais 1 mois s'est écoulé depuis notre premier baiser, et de nombreux autres ont suivit. On est vraiment de plus en plus proches et il commence à s'ouvrir doucement à moi, ça fait vraiment du bien. Aujourd'hui on est dimanche, alors j'ai pas cours, j'en profite pour aller faire une visite surprise à mon « copain » ?

Je monte et plus je me rapproche de sa chambre, plus j'entend des bruits étranges, comme des cris ou des pleurs, j'accélère alors le rythme et me rend compte qu'il s'agit d'une dispute et que ça provient de la chambre de Levi.

Je reste là, n'osant pas renter et écoute derrière la porte. Je reconnais immédiatement la voix de Levi qui se veut posée, mais j'entend bien qu'il est très emu, à la fois en colère et affecté par la situation. La deuxième voix et celle d'une femme qui alterne entre les haussements de voix colériques et les sanglots.

PDV Levi

(Ça commence 10 minutes avant l'arrivée d'Eren.)

Aujourd'hui j'avais une séance de kiné respiratoire, mais j'y suis pas allé, j'en ai marre, tout le monde s'attend à ce que je suive tous mes traitements à la lettre comme si ça allait changer quelque chose. Je ne comprend pas comment les médecins, les infirmiers, les kinés arrivent tous à venir me voir tous les jours pour mes soins alors qu'ils savent aussi bien que moi que c'est du temps perdu. Et quand je leur fait remarquer, ils me regardent avec des yeux ronds comme si j'avais dit une énormité et me sortent une connerie à la bisous nours du style, « il faut pas perde espoir », ou « il faut continuer à se battre ». Tchh, bande d'imbéciles !

En début d'après midi, je lisais tranquillement affalé dans mon lit avec mon éternelle musique classique dans les oreilles quand la porte s'est ouverte à la volée. J'ai d'abord sursauté, puis quand j'ai vu ma mère, qui semblait rouge de colère, j'ai un peu paniqué, mais avant que j'ai eu le temps de lui demander ce qu'elle avait et ce qu'elle faisait là, elle s'est mise à me crier dessus.

-maman- Alors comme ça tu sèches la kiné ?!

- Je vois que les nouvelles circulent vite, sinon bonjour maman

-Ne me parle pas avec ce ton condescendant !

-Hmm..

J'ai vraiment de plus en plus de mal à supporter ma mère, elle est tellement dans le déni tout le temps que ça en devient vraiment pesant. Pour elle c'est inconcevable que je ne fasse pas scrupuleusement tout ce que me demandent les médecins par ce qu'elle ne réalise pas que je n'ai plus aucune chance. Je ne sais pas si elle ne s'en rend pas compte parce que je me force à lui dissimuler au maximum mon mal être à chaque fois qu'elle vient ou parce qu'elle refuse de voir la vérité en face ? Surement un peu des deux.

-Maman, c'est pas grave, c'était juste une séance de kiné, j'en aurai pleins d'autres, viens t'assoir avec moi, tu as fait un long trajet, tu dois être épuisée.

-Ne changes pas de sujet comme ça ! Ce n'est pas juste une séance, c'est tout ! Tu ne prend plus tes médicaments à moins que Erwin et Hanji soient limite derrière toi pour te le fourrer de force dans la gorge, tu enlèves ton gilet afflowest en milieu de séance... si tu crois que le docteur jaeger et les infirmiers ne me tiennent pas au courant !

Je commence à perdre patience, j'essayai encore de la protéger jusque là, mais si lui dire la vérité crue est la seule solution pour lui faire entendre raison...

- Arrêtes, arrêtes maman ! À t'écouter, on dirait que tout va s'arranger juste par ce que je prend mes médocs et que je mets mon gilet.

-Qu'est ce que t'en sais, peut être !, on ne sait pas si tu n'essayes pas !

-Putin ça fait 12 ans que j'essaye ! Maman regarde moi ! REGARDE MOI !!

Elle fuit mon regard, en pleure et fini par poser ses yeux gris hésitants sur moi, j'y vois beaucoup de peur et de pitié, je déteste ça !

- Tu vois beaucoup d'améliorations toi ? Hein ?!Regarde moi maman ! J'ai la peau sur les os, je suis pâle comme un cadavre, des poches noires sous les yeux, MAMAN JE SUIS MOURANT  !

À ce dernier mot, elle se tend encore plus et ses sanglots s'accélèrent. Elle s'apprête à me contredire, mais je la coupe et continue.

-Si, si maman JE SUIS MOURANT ! Et ça rien ne peut y faire quoi que ce soit, pas ces PUTIN de séances de kiné, pas ces médocs INFECTES et encore moins ce gilet INSUPPORTABLE !

-Tu peux pas dire ça..

Elle prononce ces mots presque dans un mur mur et je me calme pour prendre ce même ton doux et lui répond :

-Si je peux, je peux parce que c'est la vérité.... Et j'y suis prêt, j'ai peur, oui ! mais j'y suis prêt maman. Je te promet. Et je sais que c'est dur, mais toi aussi tu dois t'y preparer.

-Je peux pas, je peux pas Levi, je suis pas assez forte mon chéri

-Mais si, tu es bien plus forte que tu ne le penses, je le sais, j'ai confiance en toi !

Je lui fais un petit sourire doux en la regardant dans les yeux, elle me fixe elle aussi, mais n'est pas encore prête pour me sourire, je le comprend et ne la brusque pas plus. Elle se jette dans mes bras et j'essuie ses larmes.

Cette confrontation a été assez violente et éprouvante pour nous deux, mais c'était nécessaire et je pense que ce sera mieux maintenant. Je ne pouvais pas continuer de la voir s'enfoncer comme ça dans son mensonge.

On reste ensemble encore une petite heure l'un à coté de l'autre, je reprend ma lecture pendant qu'elle observe la coure depuis ma fenêtre. L'atmosphere est toujours assez tendue, mais je sens que c'est mieux qu'avant, je sais qu'il lui faudra du temps pour l'accepter, mais je crois qu'elle commence doucement à réaliser, et c'est une bonne chose.