Chapitre 2

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Pouvez vous répéter un peu plus lentement : un quoi... ?!

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Le passage à travers la haie n'avait pas bougé, heureusement pour lui, pas plus que les cachettes qu'il connaissait déjà. Pire, rien ne semblait avoir changé. Oh bien sûr, quelques pièges devaient avoir été modifiés, mais toutes ces années auprès de O'Connor lui avaient permis d'intégrer la logique du défunt.

Dans tous les cas, il fallait qu'il passe à l'action ce soir. Cela faisait déjà quatre jours qu'il avait quitté Genève, laissant une partie de ses affaires en plan pour rappliquer dans ce bout du monde. Sa présence n'allait pas tarder à se faire remarquer malgré toute la discrétion de Lex, son informateur·rice. C'était maintenant ou jamais.

La propriété était calme depuis deux bonnes heures maintenant. Plus tôt dans la soirée, la fille Cherchebruit était ressortie de l'une des dépendances après de longues heures à lister le bordel environnant. Ses parents étaient parti·e·s – un dîner de famille, d'après ce qu'iels avaient clamé haut et fort dans toute la propriété, même s'il doutait que ce soit la vraie raison de leur absence. Après un dîner avalé sur le pouce au bord de la piscine, elle était remontée à l'étage et s'était couchée en laissant sa fenêtre ouverte.

Le jeune homme traversa la terrasse dans l'obscurité croissante pour ouvrir la baie vitrée – personne ne fermait jamais à clé une baie vitrée. Une grossière erreur. Enfin, ce n'était pas comme s'il allait s'en plaindre.

Le rez-de-chaussée était plongé dans la pénombre, ce qui ne l'empêcha pas de distinguer les trousseaux de clés suspendus à côté de la porte. Il sourit. La fille Cherchebruit lui avait prémâché le travail en mettant des étiquettes sur les différentes clés – une bonne vingtaine dans tout le domaine. Il n'avait plus qu'à chercher...

Sa bonne humeur retomba net. Il devait se rendre à l'évidence, la clé n'était pas parmi les trousseaux. Il ne reconnaissait pas sa forme si particulière. Ça allait le retarder...

Il s'efforça de penser rationnellement. Si je trouvais une clé qui n'ouvrait aucune porte, coffre ou tiroir dans ce manoir, où la rangerais-je ?

... Dans mon bureau.

Il rouvrit les yeux avec un lent sourire. La chambre de la fille Cherchebruit était au deuxième. Il connaissait ces escaliers en bois grinçant, les marches à éviter. Se coulant dans l'obscurité toujours plus grande du salon, il longea les murs jusqu'aux escaliers.

Un grognement sourd lui noua les entrailles. Là-haut, au deuxième étage, au sommet des escaliers, Indienne McTuffy le fixait de ses grands yeux noirs, toutes dents dehors. Fin de la mission discrète.

-Regardez qui nous avons là... notre petit traitre qui revient à la maison.

Cette voix... calme, hautaine, empreinte de cruauté mal dissimulée... il ne l'avait pas oubliée.

-Heureux de te revoir, Indienne, marmonna-t-il. Elle est au courant ?

Même pas besoin d'élever la voix, l'escalier ouvert sur les étages concentrait tous les sons. Idéal pour entendre tout ce qui se passait dans le manoir. Indienne McTuffy secoua sa petite tête noire et sable.

-Pas encore. Ne m'oblige pas à descendre te chasser.

-Il y a quelqu'un ?

En une seconde, il se fondit dans l'obscurité du rez-de-chaussée. La propriétaire venait de sortir de sa chambre, probablement alertée par les voix. De là où il était, il pouvait la voir clairement hésiter face à Indienne McTuffy toujours en position de guet.

Indienne McTuffy (La Trilogie - Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant