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05 août 2035.

Un trophée de la première place remplace les petites voitures de Mario Kart. Malheureusement, ce n'est pas sur mon écran qu'il apparait mais sur celui de Mid.

— Je t'ai laminé, s'exclame-t-il. Comme au collège.

Il se lève et commence à faire une petite danse en tortillant ses fesses dans tous les sens.

— Tu me fatigues ! On dirait un gamin.

Il rit et se rapproche pour me mettre sous le nez son derrière. Je lui donne une claque dessus en rigolant et il s'écrit de douleur :

— Ouille ! Méchant mauvais joueur !

Il retourne à sa place en se frottant l'endroit que j'ai frappé ce qui accentue un peu plus mon hilarité. Nous commençons à nous chamailler comme nous en avons l'habitude et j'aime ça. Je me sens comme revenu à la maison. C'est agréable. Il me balance un coussin que je réceptionne sans difficulté.

— Si tu crois m'avoir comme ça...

Je suis coupé dans ma phrase par la sonnerie de mon téléphone. Je le sors de mon jean et vois que c'est un appel. Ma bonne humeur s'évanouit aussitôt mais je me lève en annonçant à Mid :

— C'est mon père...

Je décroche tout en montant les escaliers. Comme toujours, il ne me laisse pas le temps de dire le moindre mot :

— Allo fiston ?

— Oui, papa ! Comment ça va ?

J'arrive sur le palier.

— Ça va, ça va et toi ? Tu profites bien de tes vacances ?

Je me dirige vers ma chambre dont je ferme la porte derrière moi.

— Très bien. Mid est venu passer la semaine à la maison avant de commencer son job.

Je m'installe sur le lit, en tailleur. Mon regard se fixe sur l'immeuble que je peux apercevoir depuis ma place par la fenêtre.

— Oh, il a déjà trouvé ?

— Il est pharmacien, papa ! Bien sûr qu'il a trouvé.

— Il sera dans laquelle ?

— Celle à côté de l'institut où travaille Barbara.

— Oh, je vois ! J'irai là-bas à partir de maintenant alors.

Je ricane. Ça ressemble tellement à mon père. C'est un militaire et par moment, il en est l'archétype. Montrer ses sentiments est toujours très compliqué pour lui. Cependant, il est un homme qui est d'un soutien incroyable. Quand j'ai décidé de tout abandonner pour partir à Londres dans des études de cinéma, il ne m'a jamais fait la morale. Il a été là, à m'encourager. C'est un super papa.

— C'est gentil, papa !

Je baille un peu et tout en me grattant le menton, le questionne :

— Pourquoi tu m'appelles ? Tu n'es pas chez papy et mamie ?

Mon père adore ses habitudes et l'une d'elles est de passer tous ses dimanches chez ses parents.

— Si, si, mais je profite que Natalia leur raconte sa vie au Canada pour t'appeler.

Natalia... je souffle le plus discrètement possible. Je me mordille la lèvre et ferme les paupières avec force.

— Comment va-t-elle ? l'interrogé-je.

— Bien ! Tu la connais...

— Oh ça...

Pour la connaître, je la connais. Vingt ans, ce n'est pas rien.

stay with me. - idy 5Où les histoires vivent. Découvrez maintenant