stay with me. - idy 5

Yaelle

23 juillet 2035.

Malgré le fait que nous soyons lundi, les rues sont loin d'être désertes. Nous ne sommes pas les seuls à vouloir profiter de notre soirée. Ce n'est finalement pas si étonnant vu que nous sommes en plein été. Les gens veulent profiter de chacun de leurs moments libres.

— Pourquoi moi ?

Ma trottinette pliée à la main, j'ouvre la bouche, pris au dépourvu par sa question qui est pourtant légitime. Pendant quelques secondes, je continue de le guider jusqu'à notre point de rendez-vous.

— Taylor est ma meilleure amie, commencé-je. On est ensemble à la fac depuis notre première année.

Je jette un coup d'œil à Éric. Les mains dans les poches, il ne semble pas perturbé par ce que je lui ai proposé, au début de mon service, aujourd'hui. Il est même très à l'aise, je m'attends même à ce qu'il se mette à siffler à tout moment.

— Ça fait quelques mois qu'elle est célibataire, continué-je. Jusqu'à présent, avec les cours et tout, elle s'en fichait. Elle n'est pas du genre à avoir besoin d'un mec pour être heureuse et épanouie.

Mon collègue hoche la tête, comprenant la situation.

— Mais avec les vacances, il n'y a plus de devoirs, plus trop d'amis alors... Elle se sent seule. Alors je lui proposais un double date.

— Je suis un bouche-trou ?

J'écarquille les yeux avant de ricaner au double sens de sa phrase.

— Soyons clairs ! Je te demande pas de coucher avec elle ou d'avoir pitié d'elle. Juste... Elle a plus besoin d'être entourée d'amis que de plan cul, tu vois ?

— Tant mieux, lâche-t-il, sérieux. Je suis pas un adepte des coups d'un soir.

Mes épaules se haussent instinctivement. Je n'ai pas trop d'avis sur la question. Ça ne me déplaît pas de temps en temps. Si l'alchimie passe bien. Mais je conçois que ça ne soit pas le cas de tout le monde. Beaucoup ont besoin d'un lien sentimental pour ce genre de choses.

— Donc le but de ce soir est juste de passer une bonne soirée tous les quatre ? résume-t-il.

— C'est exactement ça ! confirmé-je, heureux qu'il ait compris mon raisonnement.

Nous tournons dans une nouvelle rue et la pizzeria où nous devons nous rejoindre n'est plus qu'à quelques mètres de nous. Je jette un coup d'œil à ma tenue pour être sûr d'être présentable. Nous nous arrêtons devant le resto et il me demande à nouveau :

— Pourquoi moi ?

Je lui souris et lui réponds sincèrement :

— Parce que tu es un mec gentil qui aime faire de nouvelles rencontres !

Mes mots semblent lui faire plaisir.

— Puis t'es canon ! Je suis sûr que tu vas lui plaire.

Je lui fais un clin d'œil et entre l'établissement. Je n'ai pas le temps de regarder dans la salle, qu'une serveuse me demande si nous avons réservé.

— Non mais normalement, on est attendu.

Mon regard est aussitôt attiré par des bras qui s'agitent dans les airs derrière l'employée. Je souris et lui montre la table.

— Je vous laisse vous installer alors ! déclare-t-elle, professionnelle en s'effaçant.

Je m'apprête à m'avancer quand Éric me retient par le bras. Mon sourcil se relève pour simple questionnement :