stay with me. - idy 5

Passé

Joyeux Noël à tous !!!

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30 septembre 2035.

Il fronce les sourcils, ne sachant pas comment prendre mes mots. Je m'approche de lui et prends place à ses côtés. Tout mon être rêve de le toucher, le prendre dans mes bras pour le réconforter mais je me contente de baisser les yeux sur les quelques centimètres qui nous séparent.

— Tu n'es pas un pauvre type.

Il émet un petit bruit pour signifier que j'ai tort alors je relève le regard et le fixe sans ciller.

— Tu as fait des erreurs, c'est vrai, affirmé-je. Je vais pas essayer de faire croire le contraire. Mais la différence entre un pauvre type et toi, c'est que tu as eu l'envie et le courage de réparer tes erreurs et de t'en sortir. Alors...

Je me gratte le crâne. Le regard que me lance Iven à cet instant est renversant. Toutes les étoiles de son tableau semblent s'y être invitées. Je me détourne, désespéré par mon romantisme à deux francs six sous.

— Si tu veux aller à l'université pour toi, c'est très bien et je t'encouragerai. Je serai là pour t'aider. Mais ne le fais pas pour plaire ou parce que tu penses que tu as quelque chose à prouver à qui que ce soit. Et encore moins pour moi.

— Il y a sûrement un mélange de tout ça, m'avoue-t-il.

Il se recule jusqu'à s'adosser au mur de la tête de lit.

— J'ai envie de me prouver et de prouver aux autres que... que je suis pas qu'un putain de taulard juste bon à dealer et se droguer.

Cette phrase me souffle. Il y a tellement de peur, de rage et de tristesse dedans que toutes ces émotions me prennent aux tripes pour me retourner.

— Et oui, à te le prouver à toi aussi, ajoute-t-il.

Je soupire et pose mes avant-bras sur mes genoux, me penchant en avant. Ainsi, je n'ai plus Iven dans mon champ de vision et vu ce que je m'apprête à dire, c'est sûrement mieux.

— Il faut que tu comprennes quelque chose, Iven...

Mes doigts se lient.

— Le problème ne vient pas de toi, expliqué-je calmement. Mais seulement de moi.

Un mouvement m'informe qu'Iven va prendre la parole. il va vouloir me contredire, aura sûrement quelques bons arguments en sa faveur mais je ne veux pas les écouter. Il est fini le temps où je ne laissais aucune chance aux gens. Je me dépêche alors de poursuivre mon raisonnement :

— Une autre personne t'aurait accepté aussitôt et surtout... t'aurait félicité d'avoir su t'en sortir.

Je déglutis, l'émotion me comprimant la poitrine.

— Mais moi, je n'ai fait que penser à moi. À mes propres démons. Je... je suis désolé, Iven.

— Ce que tu as vécu est horrible, me dit-il. C'est normal que tu craignes que je te fasse revivre cet enfer.

— Et toi alors ?

Je lui jette un coup d'œil. Il semble confus. Il ne s'attendait sûrement pas à ce que je lui parle ainsi.

— Oui, ce que ma mère m'a fait subir était traumatisant et j'en souffre encore aujourd'hui. Mais au lieu de compter les verres d'alcool de mon entourage ou de refuser de parler de tout ça, je dois l'accepter. Je ne pourrais jamais trouver d'excuse à tout le mal qu'elle m'a fait. Mais je ne peux pas non plus me punir et punir les autres des erreurs passées de cette femme.