Reste avec moi

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Que vous soyez en famille, entre amis, seuls ou en amoureux, j'espère que vous passerez un beau réveillon ! Je suis personnellement juste heureuse d'avoir tenu bon toute cette année et avoir réussi à suivre mes envies d'écriture.
Voici le dernier chapitre de cette histoire !
Je vous posterai l'épilogue demain pour bien commencer l'année 2023 ;)
Je répondrai à tous vos commentaires dès lundi !
Bonne lecture à tous !
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30 septembre 2035.

Une porte claque à l'étage du dessous, nous informant que Blake et Dae ont quitté l'appartement. Je me sens soudain fatigué par toute cette situation. Mes émotions sont en ébullition.

— Merci à toi de m'avoir écouté mais je ne veux pas te mentir... Encore aujourd'hui, ça peut être dur certains jours. Quand je suis fatigué ou triste... Mais depuis qu'on est ensemble, je n'ai presque plus pensé à tout ça. J'étais bien.

Il s'essuie les paumes sur son short dont il se sert pour dormir.

— Tu fais quoi quand... tu ressens un manque ?

— La plupart du temps... je cours ou je dessine, un casque sur la tête avec la musique à fond. Ça dépend de la crise.

— OK...

Je déglutis. Tout ça me met un peu mal à l'aise. Je suis perdu.

— Heureusement, elles sont de plus en plus espacées, s'empresse-t-il d'ajouter. Je veux être totalement honnête avec toi pour que tu aies toutes les cartes en main et parce que c'est la base de tout couple, non ?

— Si je dois être aussi sincère que toi...

Je ferme un court instant les paupières.

— Je me suis rendu compte ces derniers jours que j'ignorais ce que c'est qu'être en couple, lui annoncé-je.

— C'est quand on tient à quelqu'un et qu'on veut partager quelque chose avec.

— Oui et je... je tiens à toi. Vraiment. Mais est-ce que c'est de l'amour ?

Le silence qui me répond me fait mal parce que je sais que ces mots ont blessé Iven et que ce n'était pas mon but.

— Quand je regarde les couples autour de moi, je me dis que je ne leur ressemble pas.

— Comment ça ?

— Par exemple, Blake et Dae... ça se voit qu'ils s'aiment. Ils sont toujours collés l'un à l'autre. Toujours à vouloir se sauter dessus, à se toucher, s'embrasser. Je ne suis pas comme ça avec toi. Alors oui, quand j'étais en Écosse, tu m'as manqué mais je n'étais pas non plus à compter les secondes qui...

Un ricanement m'interrompt. Je fronce les sourcils et Iven lève les mains à hauteur d'épaules comme marque d'excuse.

— Désolé... Ce n'est pas drôle, je sais mais...

Il a encore un éclat de rire avant qu'il reprenne son sérieux. Il se rapproche de moi et ose poser sa paume sur mon avant-bras. Un léger frisson me traverse à ce toucher doux.

— Dis-moi, est-ce que je ressemble à Blake ou Dae ?

— Que... c'est quoi cette question ?

— Réponds-moi.

— Non, bien sûr que non, marmonné-je en secouant la tête.

— Est-ce que tu ressembles à Blake ou Dae ? continue-t-il avec ses questions bizarres.

— Non.

— Alors notre couple ne peut pas être identique au leur.

Ma bouche s'ouvre à cette affirmation. Je comprends son raisonnement. Ça se tient. Depuis le début, je passais mon temps à nous comparer à eux mais ça ne sert à rien. On est tous uniques.

— Je n'y connais rien non plus. Je te l'ai déjà dit. Mais je pense que chaque couple est différent. Il n'y en a pas un meilleur qu'un autre ou qui fonctionne mieux. Aucun n'est l'idéal. C'est juste la réalité.

Il plonge son regard vairon dans le mien, un immense sourire aux lèvres. Cela me fait toujours autant d'effet. J'aime tellement quand il m'observe ainsi.

— Notre couple ressemble... à nous.

— Mais...

— Mais ça ne veut pas dire qu'on s'aime moins que Blake et Dae ou qu'on ne s'aime pas.

Je baisse les yeux, perturbé par cette phrase. Elle sous-entend tellement de choses que mon cœur est sur le point d'exploser.

— Et moi, je t'aime, me confie-t-il.

Oh putain ! Il ne sous-entend plus. Il dit clairement les choses et mon cœur est aux anges. Mais je ne me sens pas capable de lui retourner ses mots. J'ignore pourquoi parce que je suis bien avec lui, je tiens à lui. Je ne me serais pas mis dans un tel état en apprenant son addiction sinon. Cependant, mon cerveau n'arrive pas à formuler la moindre phrase.

— Iven...

— Je sais, tu me le diras pas en retour mais je m'en fiche. Je te le demande pas, je souhaite juste que tu saches ce que je ressens.

Son étreinte sur mon bras se resserre et ses mots me soulagent, atténuant la panique qui montait en moi.

— Et que tu comprennes que pour cette raison, je suis prêt à tout pour que ça fonctionne tous les deux. Mais est-ce que tu le désires aussi ?

Je reste silencieux un moment. La réponse à cette question est toute trouvée. C'est d'ailleurs pour ça que je me trouve ici.

— Et est-ce que tu pourras passer outre mon addiction ? ajoute-t-il, le stress présent dans sa voix.

— Blake est venu me parler la semaine dernière et il m'a demandé si selon moi, tu méritais que je combatte ma plus grande angoisse. J'ai tout craint d'être avec quelqu'un qui a une addiction et que mon quotidien se mette à ressembler à ce que j'ai vécu avec ma mère à l'époque.

Sur ces mots, je pose ma main sur la sienne et lui avoue :

— Je crois que oui... Oui, j'ai envie d'essayer de combattre cette peur avec toi... C'est aussi pour ça que je veux suivre une thérapie. Je veux pas perdre ce que nous avons à cause de mon passé.

Dans la seconde, Iven se penche vers moi et m'embrasse, une paume sur ma joue. Sans même chercher à aller plus loin, nous profitons de ce baiser. C'est doux, tendre. Nous apprenons à nouveau à nous découvrir. Cela m'avait manqué, Iven m'avait manqué.

— Je veux pas te perdre, m'avoue-t-il en soudant nos fronts. On ira à ton rythme, je ferai tout ce que tu voudras pour que tu aies confiance en moi mais reste avec moi. Quoi qu'il arrive. Reste avec moi.

Dans un élan spontané, je grimpe sur ses genoux et le serre contre moi. Ses bras entourent ma taille et me rapprochent de lui. Nous reprenons notre baiser avec plus de passion cette fois. Nos mains frôlent chaque partie du corps de l'autre que nous avons à disposition.

— Tu m'as manqué, lui dis-je.

Je me penche et baise avec sensualité son cou jusqu'à atteindre la couture de mon marcel.

— Oh toi aussi. Si tu savais à quel point c'était vide ici sans toi.

Je souris, heureux de cette confession. Ses grandes mains se posent dans le creux de mes reins, sous mon haut. À cet instant, je rêve de plus. Je veux mettre de côté nos passés désastreux et m'abandonner dans ses bras. Alors je retrouve sa bouche et fais bouger son bassin pour lui faire comprendre mes envies.

Il m'aime et je tiens sincèrement à lui. Je ferai tout ce qui est en pouvoir pour dépasser mes peurs pour lui, pour nous laisser une chance. Nous le méritons.


stay with me. - idy 5Où les histoires vivent. Découvrez maintenant