Université

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Hey ! Une fois n'est pas coutume, voici un petit blabla d'avant chapitre pour vous dire que la fin de cette histoire arrive à grands pas donc préparez-vous...
J'espère que ça vous plaira ;)
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30 septembre 2035.

Comme un idiot, je reste immobile devant cette porte que j'ai pourtant ouverte et fermée des centaines de fois. Ce n'est pas tellement elle qui me fait peur mais plus ce qui m'attend de l'autre côté. D'ailleurs, quelques sons venant de l'intérieur me proviennent, me fichant un peu plus la trouille d'entrer.

Cependant, je n'ai pas le choix. Après la conversation que j'ai eue avec Blake la semaine dernière, j'ai beaucoup réfléchi. J'ai pris le temps de trouver les bonnes réponses à mes questions. Aujourd'hui, je pense savoir ce que je veux, ne veux pas et surtout ce que je me sens prêt ou pas de faire.

Contrairement à ce qu'on peut voir dans certains films ou certaines séries, ce n'est pas si simple de se comprendre et de déterminer ce qu'on est capable ou pas de faire par amour. Surtout que personnellement, je ne suis pas un mec très romantique, qui croit au grand amour ou aux relations durables.

J'espère juste ne pas commettre une erreur mais après tout, ça ne serait pas la première que je ferais. Cependant, est-ce que je pourrais garder la tête hors de l'eau dès que je réaliserai que j'ai eu faux sur toute la ligne ? Je me passe une main sur le visage et souffle à fond.

C'est en faisant des erreurs qu'on apprend.

Je sors mes clés et déverrouille la porte d'entrée. Lorsqu'elle est ouverte, je lève les yeux à ce que je découvre dans le salon. Allongés sur le canapé, Blake surplombe le corps de son petit-ami pour l'embrasser avec passion. Je soupire, un sourire aux lèvres. Je calque la porte derrière moi en râlant :

— Peu importe le temps que je m'absente de cet appartement, les vieilles habitudes ont la vie dure !

Je retire mes baskets tandis que les amoureux se redressent. Si Dae est un peu mal à l'aise d'avoir été surpris dans cette position, comme toujours, Blake s'en fiche complètement. Il s'assoit nonchalamment, posant un bras sur le dossier derrière Dae.

— On ne t'attendait pas. La prochaine fois, préviens-moi que tu passes !

— Puis quoi encore ? Je suis chez moi !

J'aperçois le petit sourire satisfait que mon coloc affiche avant que je me tourne pour aller récupérer une bouteille d'eau dans le frigo.

— Alors ne te plains pas !

Je hausse les épaules et bois une longue gorgée comme pour me donner du courage.

— Tu viens chercher des affaires ou... tu rentres ? m'interroge-t-il.

J'effectue un demi-tour et plonge mon regard dans le sien. Je ne souhaite pas lui mentir alors je me contente de lui dire :

— Tout dépendra de ma conversation avec Iven.

Blake hoche la tête une seule fois pour me signifier qu'il a compris. Dae, à ses côtés, semble se faire tout petit, comme s'il était timide et voulait disparaître. C'est bien la première fois que je le vois ainsi et c'est assez comique d'assister à ça en fait. Je dois, cependant, garder mon objectif en tête.

Je ne suis pas venu pour faire la discussion avec mes lapinous. Je jette un coup d'œil à l'horloge du four. Bientôt midi. Je connais assez bien les habitudes d'Iven pour savoir qu'il vient de se réveiller et qu'il s'apprête à aller à la douche. Je ne l'ai pas prévenu de ma venue. Il faut dire que j'ai pris ma décision, il n'y a pas une heure. Je me suis dépêché de venir avant de changer d'avis.

— Je vous laisse, à plus tard...

Sans attendre une réponse, je monte les escaliers rapidement. C'est comme pour un pansement, il faut l'arracher vite et d'un seul coup. Arrivé sur le palier, je ne prends pas le temps de réfléchir à ce que je m'apprête à faire et me dirige vers la chambre fermée d'Iven. J'inspire à fond et frappe doucement sur la porte. J'attends, la tête baissée sur le sol.

Mon cœur bat tellement fort qu'une douleur à la poitrine commence à se faire sentir. Une de mes paumes se pose dessus et mes paupières se ferment un quart de seconde. Une petite partie de moi espère qu'il ne répondra pas mais je la fais taire avant que ma main libre se lève pour toquer à nouveau. Mon geste reste en suspens quand la porte s'ouvre.

Je déglutis quand le corps robuste d'Iven à moitié dénué se présente à moi. Ses yeux s'écarquillent de surprise en me trouvant devant lui. Je me racle la gorge mal à l'aise tandis que mes joues rougissent à la vue de son torse nu.

— Je... On... on peut parler ? bafouillé-je.

Il hoche la tête et se décale pour me laisser la place de passer. Je m'exécute et il referme la porte aussitôt pour nous offrir un peu d'intimité. J'avance dans la chambre et remarque immédiatement son chevalet. Pour la première fois, sa toile n'est plus recouverte par un drap. Sans même demander la permission, je m'en approche et découvre son œuvre.

C'est la simple vue d'un ciel étoilé avec la lune entourée de nuages. Elle est incroyable. Pas de part ce qu'elle représente mais pas le talent d'Iven de donner l'impression que l'astre luit réellement sur sa toile et se reflète dans les nuages. Les étoiles semblent briller de mille feux. Je pourrais presque croire qu'une étoile filante va apparaître mais les coups précis de pinceaux par endroit me ramènent à la réalité.

— C'est magnifique, murmuré-je.

— Merci...

Sa voix rauque m'avait manqué. Elle me fait même louper un battement.

— Elle est terminée ?

— Ouais... Je l'ai même présentée à l'université où Violet me donnait quelques cours.

J'opère un demi-tour pour lui faire face. Il a enfilé un marcel bien trop grand pour lui que j'adore complètement.

— En plus de plein de croquis et tout. Ils... ils m'ont accepté.

Ma bouche s'ouvre. Je suis choqué par cette information. Je m'assois sur le bord de son bureau sans faire attention à ce qui s'y trouve déjà.

— Tu... tu ne m'as jamais dit que tu voulais y entrer. Je croyais que... la peinture, c'était une manière de rendre réelles les images que tu avais...

— C'est toujours le cas.

Il s'installe sur son matelas et soupire.

— Mais quand on a commencé à sortir ensemble, je me suis mis à réfléchir à mon avenir, au notre et...

Il hausse les épaules, ne trouvant pas ses mots.

— Je ne sais pas. J'avais pas envie que tu aies un jour honte de moi.

— Pardon ? m'exclamé-je. Pourquoi diable aurais-je honte de toi ?

Il rit jaune.

— Ne m'oblige pas à dire ça, Nine.

— Quoi ?

— On sait tous les deux que je suis un pauvre type qui n'a jamais rien réussi dans sa vie.

— Tais-toi, le coupé-je. J'enai écouté des conneries dans ma vie mais des comme celle-là, jamais...

stay with me. - idy 5Où les histoires vivent. Découvrez maintenant