3 JUIN

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Samedi. Je suis tellement défoncée que je nage dans un monde parallèle, c'en devient pathétique.

Je n'ai toujours pas tranché si j'allais à cette connerie de fête de famille demain. Ça pourrait être drôle, me pointer bien défoncée, une clope dans la bouche, des cernes noires et les yeux rouges, avec des bleus sur les bras et mes jambes de gamine de 12 ans qui dépasseraient d'un short trop large. Je pourrais raconter des conneries plus grosses que moi, voir Maman fixer son assiette en serrant son couteau dans sa main, la paupière de Julien tressauterait et ses mains se crisperaient sur la nappe, Théo quitterait la table en soufflant pour aller s'enfermer dans sa chambre, et ce serait cocasse. Quant à ma tante Elisa elle écarquillerait ses yeux de chouette et ouvrirait la bouche pour nous montrer ses dents de travers en lâchant un « oh ! » quand je dirai que je fais les trottoirs habillée en mini jupe et escarpins vernis, avec un rouge à lèvres carmin et un décolleté bien plongeant qui montrerait les trois quarts de mes seins refaits à grands coups de prothèses en silicone. Mon cousin Tim, du haut de ses 14 ans tout mouillés finirait par s'étouffer avec son putain de pain sans gluten quand je déclarerais enfin que j'attend mon premier enfant que j'appellerais Brooklyn, Washington ou une autre connerie du genre, pendant que je descendrais mon verre de vin rouge. Et pour finir je porterais le coup de grâce à Jaden, 16 ans et de loin le plus résistant de tous en avouant mes nombreuses orgies avec mes amis les plus proches tels que Loup ou encore Jared et l'autre enflure de Paula, à un tel point que je ne saurais même pas qui est le père de mon gamin. Ensuite je me lèverais et me resservirais un verre de vin avant de claquer la porte et de me faire poignarder à mort pas ma chère mère. Ce serait cocasse.

ALICEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant