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Après ça, les questions se sont enchaînés mais j'ai vite voulu m'en aller. J'ai embrassé Tom, doucement, avant de monter me changer.

Toujours en maillot de bain, j'ai sorti ma brosse à dent, me regardant dans le miroir. Je ne sais pas pourquoi je fais tout à l'envers, mais ça me semblait la bonne chose à faire de se laver les dents. Au moment où je met la brosse à dent à l'intérieur de ma bouche, mes yeux se ferment automatiquement.
Ils s'ouvrent à nouveau quand je sens une présence derrière moi.
Lola.

- Tu es folle ? J'aurais pu faire une crise cardiaque.

Sans répondre, elle rapproche son corps du mien. Je panique encore plus quand je me rend compte dans quelles tenues nous sommes. Je l'observe, lever son bras, diriger sa main au dessus de mon épaule, pour y poser un doigt. Elle le glisse le long de mon épaule, tout doucement, descend sur mon bras, puis rapproche ses lèvres de ma nuque. Je la sens respirer sur ma peau, en même temps que son doigt traverse mon avant bras.

- Pourquoi tu as fait ça, chuchote-elle.

- Quoi ?

- Me demander de l'embrasser. Pourquoi ?

Je ne répond pas, mais ne bouge pas non plus. Je vois juste ses lèvres bouger tandis qu'elle me regarde à travers le miroir.

- Arrête...

- Pourquoi? Pourquoi tu m'as demandé de le faire ?

- Pourquoi tu l'as fait ?

Sa main remonte le long de mon bras, quand elle ramène mes cheveux sur mon épaule gauche.

- J'étais supposé faire quoi ? T'embrasser ?

Mon cœur fait un bon quand j'entends sa dernière question. Ma peau frissonne. Je deglutis.

- Non. Arrête. Je dois aller me coucher.

J'attrape le gobelet, bois l'eau puis la recrache, et jette presque ma brosse à dents dans le verre. Je la laisse la en filant dans ma chambre, me jeter dans mes draps.
Tant pis pour mes dents.

Dernier jour. Hier, le lendemain de la soirée jacuzzi, nous avons visité le village, puis passé la soirée à boire et faire la fête. Lola et moi avons même dansé sur du Britney, avec Alicia qui nous filmait juste en face. Il faut dire que vu que j'étais pompette (ce qui est rare) je me suis lâché.
Ce matin, Tom est les garçons sont allés au village chercher ce qu'il nous faut en nourriture. Alicia et Léa poirottent dans la piscine, et Lola et moi, couchés la tête à l'envers sur le bord du lit, on rigole.
Ce qui me fascine avec elle, c'est sa capacité à faire oublier ce qu'il s'est passé comme si ça n'avait jamais eu lieu.

- Tu as des tatouages ? Me demande Lola.

Je me redresse puis me met sur le ventre, pour la voir, puisqu'elle est affalée sur le dossier du lit.

- Non.

- Pas même un seul ?

- Aucun.

Elle réfléchit une seconde.

- Et tu n'en voudrais pas un ?

Je fixe le coussin et pose ma tête sur mes mains.

- Je n'ai pas de raisons de le faire.

- Même un tout petit pourrait signifier une chose importante dans ta vie, dit elle comme si elle y croyait réellement. Regarde mon mini triangle !

- Je ne sais pas si j'ai une chose assez importante dans ma vie pour le faire.

- Même pas tes parents ou un truc comme ça ? Les gens comme toi font ce genre de chose.

- Étant donné que mes parents sont morts, je ne pense pas...

Lola plaque sa main sur sa bouche, et je ne peux m'empêcher d'éclater de rire.

- Je suis désolée, dit-elle honteuse.

- C'est rien. Ils sont morts il y a longtemps, j'avais 10 ans.

Elle lâche sa main et me regarde avec un regard assez doux. Mais ce n'est pas de la pitié.

- Comment c'est arrivé ?

- Accident de voiture. J'y étais.

Elle se rapproche de moi et se couche a mon niveau, regardant le plafond.

- Je ne sais pas comment étaient tes parents, mais ils doivent être fière d'avoir mis au monde une fille comme toi.

Je passe doucement une mèche de cheveux derrière son oreille. Je viens au dessus de son visage où je place un petit bisous sur le bout de son nez. Elle ferme les yeux en même temps et plisse le nez. Je ris un peu avant de me coucher sur le dos comme elle.

- Jamais personne ne m'avait dit ça avant.

- Il y a trop de choses que les gens ne te disent pas assez visiblement.

Je sais qu'elle fait référence à ce qu'elle m'a dit au lac. Jamais rien n'a été aussi précieux comme mots que quand c'est elle qui les a prononcés. Même Léa n'a jamais su me dire des choses pareilles. Les sentiments, ce n'est pas son fort. Lola est bienveillante, toujours un peu bizarre, mais ça ne fait rien.

Le moment est interrompu par la porte qui s'ouvre d'un coup brute.
On relève la tête, pour voir Tom tout rouge.

- Tu... Vas bien ? Demande Lola.

- Oui, commence-t-il essoufflé, on a fait la course avec les gars et, j'ai gagné !

Il lève un point en l'air en signe de victoire, puis vient s'écrouler sur le lit entre Lola et moi, ce qui nous fait nous décaler un peu, déçues.

- Bon, je vais préparer mes valises, dit Lola en se levant.

Je la regarde s'en aller et me lève à mon tour. J'attrape un tee-shirt qui traîne par terre et le lance sur Tom.

- Debout brute épaisse, il faut tout ranger.

Il se lève, un peu bancal au début, mais se stabilise et s'approche de moi confiant. Il rapproche son visage du mien et je peux sentir toute la sueur qu'il a encaissé jusque là.

- On a un peu de temps avant... Dit-il taquin.

Il pose sa main sur ma joue et sourit en coin.

- Je... Ne suis pas trop d'humeur maintenant...

Il s'arrête et fronce les sourcils.

- Oh... Pas de soucis, on remet ça si tu veux ?

Je hoche la tête et il me sourit.

- Je vais prendre une douche.

Il m'embrasse le front et sort de la chambre. Je reste un peu debout à plier un vêtement que j'ai récupéré par terre.

Prude Où les histoires vivent. Découvrez maintenant