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Quand je me réveille à côté d'elle, un étrange sentiment parvient dans mon estomac. J'ai comme l'impression que je vais crier d'excitation d'une minute à l'autre, mais aussi crier de regret. Ce que j'ai fait, c'est mal. Même si Tom et moi sommes en pause, lui ne ferait jamais ça. Et moi, je l'ai fait. Ce qui s'est passé hier, les choses que j'ai faites, ou plutôt qu'elle a faites... Ça ne doit pas se reproduire. Pourtant j'ai déjà l'impression d'être en manque d'elle. C'est très mauvais, j'étais censée l'éviter, et j'ai fait l'opposé. Pour le coup, le total contraire.

Je me lève du lit sans faire de bruit et sort de la chambre en fermant la porte. Je jette quand même un coup d'œil à la femme qui dort dans mon lit, et je ne peux m'empêcher de sourire.

Dans la cuisine, je prend une tasse et fait chauffer du café. J'attends que la machine ai fini en la fixant, la tasse à la main. Impossible d'écarter les derniers événements de mon esprit. A chaque fois que j'essaie de penser à autre chose, j'ai des bribes de flash back de ses lèvres près de mon oreille, ou de sa main sur ma hanche.
Je secoue la tête comme si ça allait les faire partir.

- Bonjour, dit une voix cassée derrière moi.

Je me retourne et fait face à Lola, les cheveux décoiffés et les yeux plissés.

- Tu pouvais continuer à dormir, je dis en me servant du café et en sortant une autre tasse.

Je la remplie aussi et la fait glisser devant elle. Elle esquisse un sourire et attrape la tasse.

- Quand est ce que tu m'emmène à cette soirée chez le "John"?

Je soupire. À chaque fois que j'oublie, elle est là pour me le rappeler. Je regarde mon téléphone et va dans le calendrier, là où j'ai noté la soirée chez john dont m'a informé une amie de l'université.

Je deglutis quand je vois la date.

- Tu peux te réjouir, c'est ce soir, je dis l'air dépitée.

- Bon écoute, si tu ne veux vraiment pas y aller, on ira pas. Je suis pas un monstre...

Qu'elle me dise ça me touche, quand même. Elle ne m'impose rien, même si je lui ai promis.

- Une promesse est une promesse, je dis en pinçant les lèvres. On ira à cette fête. Je dois toujours te prouver que je ne suis pas prude, même si tu dois être convaincu maintenant...

- Je ne le suis pas, sourit-elle. Je veux dire, je ne te vois plus comme une enfant, c'est sur. Mais faire l'amour comme on l'a fait, c'était incroyable évidemment, mais il y a beaucoup de chose que tu n'as pas expérimenté. Qui concerne que les gens courageux. On verra si tu es courageuse.

Elle bois une gorgée de son café sans couper le regard avec moi.
Mon cœur à sauté quand elle a dit "faire l'amour", puis il a sauté à nouveau quand elle a parlé de "chose que je n'ai pas expérimenté". Parce qu'il en existe plus ?

- Ne crois pas que ça se reproduira, je dis en me retournant pour ranger ma tasse.

- On verra bien... Dit elle plus bas.

- Et je ne sais pas ce que tu veux dire par "beaucoup de chose à expérimenter". Comme si il y avait 36 façon de le faire. Il y en a encore moins qu'avec les hommes.

Je mens. Avec ce qu'elle m'a fait hier, j'ai plus ressenti de choses qu'à n'importe quel moment dans ma vie. Tom n'a jamais su utiliser ses mains comme ça.
Je l'entend rire derrière moi.

- "Moins qu'avec les hommes"? Emma... Les hommes savent juste mettre leur engins dans le bon trou. Enfin, 20% du temps. Moi je te parle de faire plaisir à l'autre. Je te parle de sexe. Je te parle pas de tirer un coup. Tu es bien trop ignorante sur le nombre de choses que je pourrais te faire.

Des nouveaux flash back de sa main dans mon jean me parviennent à l'entente de sa dernière phrase. Un côté de moi est assez curieux pour vouloir savoir les autres choses qu'elle pourrait me faire, mais l'autre côté me rappèle qu'il ne faut pas que ça arrive.

- Peut-être qu'il y a des hommes qui se débrouillent très bien. Et avec qui le sexe est génial, j'ajoute.

- Sûrement. Quand ça concerne des filles hétéros.

Sa dernière phrase est comme un pique directement adressé à moi. Et je le sens bien s'enfoncer dans mon estomac.

- Comme moi, je dis en fermant le robinet.

Je sors de la cuisine les mains tremblantes.

- Soit prête pour 22 heures ce soir ! Je crie.

Prude Où les histoires vivent. Découvrez maintenant