Ibiza, 4 juillet 2016 (1ère partie)

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Je me relève péniblement dans mon lit. J'ai un mal de tête atroce. Les tentures sont ouvertes et le soleil qui inonde la pièce m'éblouit.

Je ferme les yeux. Pourquoi Alessio se trouve-t-il dans ma chambre ? Et presque à poil ? Oh mon dieu, je n'ai pas fait ça tout de même ? Je n'ai pas...

— Ferme ta bouche et arrête de paniquer. Non, nous n'avons pas couché ensemble si c'est ce qui te met dans un état pareil. Par contre, tu aurais pu passer à la casserole hier soir, c'est vrai.

— Hein ?

— Giovanni t'a drogué. Cela fait plusieurs semaines que les employés de la boite le surveillent et me font des rapports complets à son sujet. L'établissement appartient à mon père et nous ne tenons pas à ce qu'il l'utilise pour son petit commerce illégal. Nous pensons qu'il a déjà violé plusieurs clients en suivant le même procédé et nous aimerions que ces gens portent plainte parce que nous n'avons aucune preuve contre lui.

— C'est pour ça que tu voulais que je reste prudent ? Pourquoi ne pas m'avoir donné les détails ?

— Pour que nous puissions le prendre sur le fait. Je ne voulais surtout pas que tu te trahisses auprès de lui. Il se serait méfié.

— Alors tu...tu savais qu'il risquait de...de s'en prendre à moi ?

— Je le redoutais.

— Donc...

Je m'arrête avant de sortir une parole malheureuse. Mais l'expression de mon visage doit trahir le fond de ma pensée. Alessio s'approche du lit en affichant une mine vexée :

— Si tu crois que j'allais sciemment te mettre en danger, tu te trompes, Lucas ! Quand je t'ai vu arriver, j'ai appelé deux membres de la sécurité. Ils étaient habillés en civil et ils avaient pour mission de garder un œil sur toi.

— Pourquoi ils ne m'ont pas suivi aux toilettes ?

— Ils te suivaient mais il y a eu un début de bagarre et avec le mouvement de la foule, ils t'ont perdu de vue. Ils t'ont cherché et quand ils ont découvert que Giovanni n'était plus dans la salle, ils ont foncé au sous-sol.

— Et...et il s'est passé quoi ?

— Tu ne te rappelles pas ?

Je n'aime pas la grimace qui s'affiche sur le visage d'Alessio. J'envoie valser ma couette et je me lève d'un bond. Ma vue se brouille, je suis pris de vertiges et je ne dois qu'à la rapidité d'exécution de l'Italien de ne pas m'écrouler par terre.

— Bon sang Lucas, tu es con ? Tu as été drogué bordel, tu n'as plus rien dans le corps depuis des heures, on ne se lève pas aussi rapidement ! s'emporte Alessio.

Il m'aide à me rallonger et je ne cherche même pas à protester. Je le vois ensuite repartir vers la salle de bain pour en ressortir aussi vite, sans serviette mais avec son caleçon. Putain, il n'aurait pas pu se rhabiller complètement ? Est-ce qu'il a seulement conscience de la torture qu'il m'inflige ? Crétin !

Je marmonne dans mes dents. En quelques enjambées, l'Italien est de nouveau à mes côtés :

— Tu as besoin de quelque chose ?

— Non. Giovanni...il...il a...

— Dieu merci, il n'a pas eu le temps de te faire du mal. Je suis arrivé dans les toilettes au moment où il avait l'intention de te retirer ton pantalon. Je t'ai bousculé – et je m'en excuse – je lui ai collé mon poing dans la figure et les deux gars de la sécurité l'ont emmené au poste de police. Tu es resté évanoui quelques instants et quand tu es revenu à toi, j'ai appelé un taxi et je t'ai ramené à l'hôtel. Là, hum...

— Tu es resté ?

— Je ne voulais pas te laisser seul après ça. Et puis, quand on est arrivé, tu as gueulé que tu devais vomir. Alors je t'ai emmené à la salle de bain. Ensuite, je...hum...je t'ai aidé à te déshabiller. Tu voulais prendre une douche mais tu tenais à peine debout. Je t'ai rafraichi le visage, je t'ai donné un verre d'eau à boire et je t'ai amené dans ton lit.

— Et tu es resté ?

— Oui. J'ignorais s'il pouvait y avoir encore des effets secondaires à cause de la drogue et j'ai fait venir un médecin. Il t'a examiné alors que tu dormais déjà et il m'a rassuré sur ton état. Mais j'ai décidé de rester.

— Tu as dormi avec moi ?

— Non ! J'ai utilisé le canapé convertible du salon.

J'ai beau me creuser la tête, je ne me rappelle de rien. 



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Et voilà les explications !

Vous remarquerez que Lucas ne pense même pas à remercier Alessio. Tsss, quelle politesse ! MDR

{ édité} Addicted to likes M/MOù les histoires vivent. Découvrez maintenant