— Je suis vraiment désolée Lucas. Le médecin est formel : je dois éviter tout risque inutile, se lamente Marileah.
— Ne t'inquiète pas, j'expliquerai au gars que tu t'es blessée et que tu ne peux pas venir. Le principal c'est que ce n'est pas trop grave. Ça ira
— Je ne peux même pas demander à Louise ou Tiago de t'accompagner, ils prennent l'avion ce midi.
— Ça ira, je t'assure. Je passerai te voir quand j'aurai fini.
Je raccroche et soupire. Deux heures de promenade tout seul, ça ne va pas être marrant. Ok, il y aura le mec de l'écurie mais il ne va clairement pas remplacer Marileah. Cette chute tombe vraiment au mauvais moment.
Sans réfléchir, je compose un numéro sur mon smartphone et, une demi-heure plus tard, lorsque je me retrouve devant le centre équestre, je me demande si je n'ai pas commis une erreur.
Et quand une longiligne silhouette apparait devant moi, je suis à deux doigts de faire demi-tour. Alessio porte une tenue toute simple, presque indigne de sa fortune. Son pantalon a manifestement du vécu, tout comme ses bottes. Heureusement que j'ai eu la bonne idée d'enfiler, moi-aussi, des vêtements sobres. Je crois que je n'aurais pas supporté une nouvelle remarque de l'Italien.
J'ignore toujours pourquoi je l'ai appelé, lui. Et je me demande s'il n'a pas accepté simplement pour ne pas me vexer. Je l'accueille avec un sourire poli :
— C'est gentil d'être venu. Marileah est tombée ce matin dans sa chambre et elle s'est foulée la cheville. Rien de grave mais l'équitation n'est pas vraiment recommandée dans une situation pareille. Il suffirait qu'elle tombe...
— Et elle se blesserait plus gravement. Je n'avais rien de prévu ce matin et ça fait un bail que je n'ai plus monté à cheval. C'est sympa d'avoir pensé à moi.
J'essaie ensuite de ne pas me laisser distraire par Alessio et écoute attentivement les consignes de notre guide. J'ai déjà monté à cheval quelques fois en Floride mais je ne suis pas un expert.
Quelques instants plus tard, nous quittons les lieux pour une balade que j'espère agréable.
J'observe Alessio du coin de l'œil. Il n'a pas l'air de vouloir discuter. J'attends cinq longues minutes. Puis, n'y tenant plus, je lance la conversation :
— Tu ne ressembles pas à ton père.
— Comment cela ? s'étonne-t-il en fronçant les sourcils.
— Tu es riche mais tu ne l'affiches pas.
— Oh ! Non, en effet, ce n'est pas mon genre. Mon père aime parader avec des costumes hors de prix, se faire photographier à côté de la dernière voiture de sport qu'il a acheté, boire le champagne le plus cher ou manger le caviar le plus rare. D'un côté, je comprends qu'il aime profiter de la vie. Ma grand-mère était femme au foyer et mon grand-père était ouvrier agricole. Mon père n'a pas toujours mangé à sa faim quand il était gosse. Moi, je n'ai jamais manqué de rien. Mais très vite, à l'école, j'ai compris que j'étais différent des autres garçons de ma classe. Comme ma mère souhaitait que j'aille dans un établissement classique, pas une institution pour riches, je me suis rendu compte que le train de vie de ma famille était bien au-dessus des autres élèves. À sept ans, j'ai refusé d'avoir un nouveau cartable tant que le précédant n'était pas usé. Puis, j'ai demandé à ma mère d'arrêter de m'acheter de nouveaux pulls et pantalons tous les mois. Je voulais être un petit garçon normal, comme les autres, pour être intégré dans le groupe.
Je souris :
— Ça ne m'étonne pas. Et cela a marché ?
— Assez bien oui. Mais il y avait toujours des enfants qui m'insultaient et qui essayaient de me faire du mal. À douze ans, à ma demande, je suis parti en France. La situation devenait intenable dans mon village. Là-bas, j'ai vécu une scolarité tout à fait normale, sans conflits, parce que personne ne me connaissait.
— Je comprends mieux pourquoi tu parles aussi bien le français, sans aucun accent.
— J'ai beaucoup travaillé là-dessus. Je ne voulais plus être celui qui était « différent ». Même si à quinze ans j'ai compris que je l'étais, d'une certaine manière.
Nous arrivons sur une petite plage de cailloux et notre guide nous propose de nous arrêter quelques minutes. Alessio et moi, nous nous asseyons sur un gros rocher, une bouteille d'eau à la main.
— Et toi, à quel âge as-tu réalisé que les filles te laissaient indifférent ?
Sa question me surprend mais elle est légitime. Après tout, il est beaucoup dévoilé depuis notre départ du centre équestre. À mon tour...
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Un petit moment où Lucas et Alessio vont apprendre à se connaître un peu plus...
Mais, est-ce que ce sera suffisant pour faire évoluer leur " relation" ?
(le chapitre retravaillé sera trois fois plus important, j'ai ajouté bcp de détails !)
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{ édité} Addicted to likes M/M
RomantikLucas, jeune français de 24 ans, cherche à devenir mannequin. Après avoir achevé ses études universitaires à Miami, il est repéré par le directeur d'une agence d'influenceurs qui lui propose un contrat alléchant : pendant six ans, il voyagera autour...