chapitre 5

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Grynthia, fille d'Helixia, Le Dragon Déchaîné, Tatianna, nouveau règne,E.D.D. 10421

« Les Ébénos n'ont pas communiqué d'autres nouvelles de Sa Nouvelle Majesté, et la date du couronnement doit encore être annoncée. Conformément à la tradition, le corps de Titus a été brûlé dans la Chambre Sacrificielle. Aucun banquet n'a été organisé en son honneur. »

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L'archer, qui répond au nom de Caleb, ouvre la marche vers la salle d'armement

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L'archer, qui répond au nom de Caleb, ouvre la marche vers la salle d'armement. Des ondulations châtain aux reflets blonds rebiquent sur sa nuque. À côté de lui, l'immense hauteur d'Eleazar le fait paraître petit, malgré ce qui ressemble à un mètre quatre-vingt de muscles. Les trapèzes gonflés à travers son gilet sans manches boutonné jusqu'au cou et le carquois sur son épaule m'apprennent que c'est un tireur d'élite.

— Eleazar ?

— Quoi ? souffle-t-il un tantinet exaspéré, un pas devant moi.

J'accélère l'allure afin que nous soyons au même niveau. C'est si étrange de marcher à ses côtés sans chercher à enfoncer la moindre arme dans ses flancs. Je trépigne d'impatience à l'idée de retrouver le manche familier de Netherbane. Je suis si excitée par cette perspective que je prête à peine attention aux décors du château, bien que je tienne mentalement à l'œil la disposition des lieux. Ça peut toujours être utile. Il est clair que ceci n'est pas la résidence principale de la famille royale mais un avant-poste situé au plus proche de leur frontière. Près du temple où nous devions nous marier et du front. En dépit des années de guerre à nos frontières, je n'ai jamais mis les pieds dans leur territoire. On dit de leur capitale qu'elle étincelle.

— Où sommes-nous ?

Il se raidit.

— Pourquoi tu me demandes ça ?

Parce que je veux savoir si je peux m'échapper d'ici avant que mon âme se trouve enchaînée à la sienne. Mon silence est évocateur.

— Devrais-je t'enfermer de nouveau ? soulève-t-il.

Je pince les lèvres.

— Ne me force pas à utiliser mes pouvoirs contre toi, Eleazar.

Et, pour la première fois depuis le début de nos échanges, il pâlit. Pas de peur, non, de rage. Ses yeux se réduisent à deux fentes et il s'approche, m'imposant son immense taille, et me dédaignant comme si j'étais une souillure collée à ses chaussures.

— Essaie pour voir. Tu es dans un avant-poste sans support de ton armée, et les tiens ignorent comment te joindre. Une fois que tu auras épuisé toute ton énergie, tu seras peut-être encore debout, mais tu n'en seras pas moins seule. Sans aide, tu ne pourras jamais sortir d'ici.

La fureur se déverse dans mes veines. Elle répand son poison, me donne envie de hurler, et de laisser libre cours à mon pouvoir.

— Tu crois que ça me fait peur, Eleazar ? Tu crois que je ne serai pas capable de détruire ton précieux avant-poste pierre par pierre ?

JEU DE VILAINS • Vol. I • La Reine de DénæOù les histoires vivent. Découvrez maintenant