[𝗥𝗢𝗠𝗔𝗡𝗧𝗔𝗦𝗬 ⚔️] Que feriez-vous si votre ennemi vous proposait de lier votre âme à la sienne ?
Une haine mutuelle qui persiste depuis des milliers d'années. Une guerre qui s'éternise par tradition. Le seul moyen d'y mettre fin ? Un mariage a...
Alexæ, Classification des facultés démonæ, E.D.D. 1869
« Les naissances dans les cercles intérieurs (Ier à III) sont rares, si bien que les documents recensant les pouvoirs du premier cercle sont inexploitables. Cependant, nous savons avec certitude que le IIe cercle est béni du pouvoir de guérison, tandis que le IIIe du poison. Bien entendu, la puissance de ses pouvoirs dépend des individus et nous ignorons encore ce qui en détermine la force. »
▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Suspendue au-dessus de ma fenêtre, la somptueuse robe carmin choisie par Néra pour mon mariage se découpe sur le contre-jour du crépuscule. Je lâche un sifflement appréciateur.
— Je t'avais dit que je ne te décevrais pas, énonce Néra, un sourire suffisant sur les lèvres.
— Où as-tu trouvé une merveille pareille ?
Elle hausse les épaules. Très bien, qu'elle garde ses secrets. Je m'approche et passe mes doigts sur la matière. Le tissu est lourd et d'une douceur exceptionnelle, et je reconnais de la duchesse*. C'est une pièce rare, du fait de sa qualité et par son prix exorbitant. Le genre de robe qu'on trouvait sûrement aisément avant cette guerre et les régulières pénuries. Aujourd'hui, il est plus facile de mettre la main sur une armure que sur une robe aussi élégante.
— Elle est incroyable.
— Essaie-la, propose Néra.
J'obtempère. Le bustier plonge en V et met en valeur ma poitrine, ainsi que la cicatrice sur mon sternum. Il remonte en pointe sous mes omoplates, conférant à la robe un caractère audacieux. Je soulève la matière sur mes hanches, forçant la robe à se déployer correctement. Elle marque ma taille par une ceinture lisse, et le jupon fendu sur le côté donne un aperçu sur la peau hâlée de mes jambes interminables. Néra hoche la tête d'un air approbateur.
— J'imagine que je n'ai pas l'air d'une divine, m'amusé-je.
— Peut-être que j'ai trop bien fait mon boulot, marmonne-t-elle. À la place du prince, je te baiserais sur-le-champ.
J'éclate de rire. M'accoupler avec Eleazar ne me fait pas peur, et une part de moi est même curieuse de voir ce qu'il vaut au lit. Je ne suis pas aveugle. Il est magnifique. Pour autant, je ne brûle pas d'impatience. Avec un ego comme le sien, il trouvera sûrement le moyen de tout gâcher.
— J'ai pris autre chose avec moi, annonce Néra en sortant un large coffret en velours de sa sacoche.
Je le reconnais aussitôt.
Je me lèche les lèvres, tandis que Néra ouvre l'écrin, me présentant l'essence même de mon héritage. La couronne des reines de Dénæ. L'émotion me serre la gorge.
— Merci, Néra.
— « Merci » ? soulève-t-elle, la voix moqueuse. Ces divins sont déjà en train de t'adoucir !
