chapitre 22

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Boden, Contes et légendes du Cosmenæ, E.D.D. 10111

« [...] autrefois, avant la guerre, avant la haine entre les démonæs et les divins, nous vivions tous heureux et sous une même bannière. Mais une ombre avait surgi sur le Cosmenæ et nous avait divisés. Séparés à jamais par les lois de l'univers, l'enfer et les dieux désiraient ardemment être réunis et avaient alors eu l'idée des dyades.

Deux êtres que tout devait opposer, qui n'étaient en réalité qu'une moitié d'un tout. Deux êtres destinés à toujours se retrouver, destinés à se compléter parfaitement. »

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Caleb fait irruption dans la pièce, deux assiettes de ragoût dans les mains

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Caleb fait irruption dans la pièce, deux assiettes de ragoût dans les mains. Il m'en tend une sans discuter, et s'assied sur la chaise qui était occupée par Lonán quelques heures plus tôt.

— Je peux rester un instant ?

Il pointe la porte du pouce.

— Si je reste une seconde de plus avec Jade et Ormund, je vais leur vomir dessus.

Je ne réprime pas mon rire.

— Est-ce qu'ils sont en train de se regarder dans le blanc des yeux sans rien dire ?

— Arrête, je veux pas en entendre parler. L'idée de les imaginer ensemble... brrr.

Je pouffe.

— Il pourrait la rendre heureuse, je suis sûr.

Caleb lève les yeux au ciel.

— C'est pas pour elle que je m'inquiète, c'est pour lui ! Jade est du genre à l'émasculer s'il la regarde de travers ! Et puis...

Caleb vérifie que nous sommes seuls avant de continuer à voix basse.

— Il ne se remettra jamais d'Aralim.

Je presse mes lèvres l'une contre l'autre. Bien sûr, ni Caleb ni moi avons déjà rencontré la moitié d'Ormund, mais Aralim est pratiquement une légende dans ma famille. Ormund parle peu de lui, donc on pourrait aisément l'oublier, mais quand il est épuisé, il prend l'apparence de feu sa dyade. Je me demande s'il en a conscience.

— Mmmh.

— Qu'il s'occupe de lui-même avec une autre que ma sœur avant de se faire du mal. Ça me stresse.

Je me mords l'intérieur des joues pour me retenir de rire, alors que Caleb mange son ragoût avec agressivité.

— Où est Lonán ?

— Dans le salon, en train de fusiller du regard quiconque a la malchance de partager son oxygène. Jade a déjà essayé de le cuisiner, et il a souri en montrant ses putains de crocs... J'en reviens pas que le ministre démonæ soit un nahual...

JEU DE VILAINS • Vol. I • La Reine de DénæOù les histoires vivent. Découvrez maintenant