chapitre 41

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Jessyka, Index de la supériorité des divins, E.D.D. 1870

« L'Amplification est un pouvoir divin rarissime. Il permet à son possesseur de détecter les pouvoirs présents autour de lui, de les manipuler, mais surtout, de les amplifier, parfois au point que les limitations habituelles desdits pouvoirs ne peuvent s'appliquer. »

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Eleazar et les autres arrivent quelques instants plus tard, alors que je suis en train de caresser le dos de Charlotte

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Eleazar et les autres arrivent quelques instants plus tard, alors que je suis en train de caresser le dos de Charlotte. Lonán hausse un sourcil face à mes gestes, l'air de dire « à quoi tu joues ? » et je réponds par un regard noir.

— Qu'est-ce qui s'est passé ? interroge Caleb, en balayant le carnage sous ses yeux. Est-ce qu'ils sont tous morts d'un coup ici aussi ?

Ni Charlotte ni moi ne répondons. Eleazar lâche un son étranglé. Je ferme les paupières, sentant sa douleur me heurter de plein fouet à travers le lien. Ormund s'avance, hagard, et prend Charlotte dans ses bras.

— Je m'occupe d'elle, indique-t-il.

Je hoche la tête, et me tourne vers Eleazar, agenouillé à côté de son père. Il a l'air d'être un petit garçon. Je me laisse tomber à côté de lui et pose la main sur son épaule. Il lève les yeux vers moi. Des yeux pleins de larmes. Je m'arrête de respirer.

— Ne pleure pas. Si tu pleures, je te quitte sur le champ, débité-je sans réfléchir.

Il lâche un rire étranglé et ravale ses larmes.

— Merci d'avoir protégé Charlotte.

— Elle n'en avait pas besoin, réponds-je avec ironie. C'est elle qui les a tous tués.

— Quoi ?!

— Son pouvoir s'est manifesté. Elle peut utiliser la compulsion.

— La compulsion ne peut pas forcer quelqu'un à mourir. Vivre est un réflexe. C'est contre nature, oppose Eleazar.

— La sienne le lui permet. Dans un duel, ta sœur te botterait le cul.

Il se rembrunit.

— Ça a l'air de te rendre particulièrement joyeuse, s'étrangle-t-il.

— Je suis heureuse qu'elle puisse compter sur elle-même pour prendre soin d'elle. Même s'il est terrible qu'elle ait dû voir son père mourir pour ça.

La mort d'Enébor a beau me faire ni chaud ni froid, ses enfants sont bouleversés. De toute évidence, Eleazar n'était pas aussi furieux après son père que j'ai pu l'être avec le mien. Son visage défait retombe sur le corps d'Enébor et quand je remarque ses épaules prises de secousses, tout l'oxygène quitte mes poumons.

Rien n'aurait pu me préparer à voir Eleazar pleurer.

Ni à l'effet que ça me ferait.

En temps normal, je me moquerais de lui. Je profiterais de ce moment de faiblesse pour remuer le couteau dans la plaie, et je rirais de lui jusqu'à m'en casser une côte. En temps normal, je n'en aurais rien eu à faire. Mais rien, dans notre situation, n'est normal. Eleazar et moi sommes liés. Sa douleur est ma douleur. Elle pénètre mes os, et m'indigne. Je ne réagis plus que par instinct, quand, au lieu de mettre ma menace à exécution, j'enroule mes bras autour de lui, rapprochant son visage de moi.

JEU DE VILAINS • Vol. I • La Reine de DénæOù les histoires vivent. Découvrez maintenant