chapitre 43

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Néra, Lettre à Tatianna, E.D.D. 10421

« J'aimerais que tu sois là. J'ai des choses inavouables à te confier. »

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Je n'ai jamais mis un pied dans la chambre de Charlotte auparavant, mais je ne peux pas la laisser manquer ses entraînements un jour de plus ou bien tous les exercices que je lui ai appris n'auront servi à rien et il faudra qu'elle reprenne tout d...

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Je n'ai jamais mis un pied dans la chambre de Charlotte auparavant, mais je ne peux pas la laisser manquer ses entraînements un jour de plus ou bien tous les exercices que je lui ai appris n'auront servi à rien et il faudra qu'elle reprenne tout depuis le début. Alors, évidemment, j'ouvre la porte à la volée, prête à lui crier dessus mais les mots restent bloqués dans ma gorge dès que j'entre.

Je ne sais pas à quoi je m'attendais. Une version miniature de la chambre que je partage avec El, peut-être. Mais pas à ça. C'est comme si un arc-en-ciel m'avait vomi dessus. Toutes les couleurs éclaboussent les murs, les meubles, l'intégralité de sa chambre est peinte de mauve, rose, vert anis, bleu lagon.

Seul le lit est épargné, avec des draps d'un ivoire neutre. Charlotte est allongée dessus, fixant le plafond. Je suis son regard. Il n'y a rien de fantastique sur ledit plafond, si ce n'est une fresque de divins ailés en plein vol. Charlotte ne réagit même pas à mon entrée en trombe.

— Charlotte ?

Pas de réponse. Je pourrais tout aussi bien être invisible. Peut-être que sa politique d'ignorance fonctionne avec sa famille, ses gardes, ses servants. Mais je ne suis pas divine et je n'ai pas leur patience. Je m'avance vers le lit, et empoigne les chevilles de la princesse. Cette fois, ses yeux écarquillés me fixent, dilatés par la peur.

J'étire un sourire carnassier et tire d'un coup. Elle glapit.

— Laisse-moi tranquille !

— Tu as deux choix, princesse. Ou bien tu marches de ton plein gré vers le gymnase, ou bien je t'y traîne par la tignasse.

Elle m'envoie un regard noir que je n'aurais jamais pensé voir dirigé vers moi un jour. J'étire un petit sourire satisfait. Elle est en colère. Bien. Au moins, elle n'est pas dans le même état de stupeur que son frère.

— Je ne veux pas m'entraîner. Je pensais que c'était clair.

Je l'agrippe par les cheveux. Des larmes perlent à ses paupières.

— Argh, Tianna !

— Défends-toi, ordonné-je.

— Laisse-moi !

— Si tu venais aux entraînements, tu aurais déjà appris à te défaire de ma prise.

— Je n'ai pas besoin de m'entraîner, mon pouvoir me protège !

— Alors pourquoi tu ne l'utilises pas ?

Elle déglutit et griffe mon poignet et ma main, gesticulant pour se libérer. Je suis plus forte qu'elle et ne bouge pas d'un pouce.

JEU DE VILAINS • Vol. I • La Reine de DénæOù les histoires vivent. Découvrez maintenant