[𝗥𝗢𝗠𝗔𝗡𝗧𝗔𝗦𝗬 ⚔️] Que feriez-vous si votre ennemi vous proposait de lier votre âme à la sienne ?
Une haine mutuelle qui persiste depuis des milliers d'années. Une guerre qui s'éternise par tradition. Le seul moyen d'y mettre fin ? Un mariage a...
Retranscription d'une interview pour Le Dragon Déchaîné entre la journaliste Ranica et le général Atticus, E.D.D. 10413
« — Vous venez d'être nommé général de division du IXe cercle et le roi Titus en personne vous a enseigné la magie. Avec cette promotion étonnante, nous nous attendons à vous voir de façon permanente au front. Avez-vous secrètement l'intuition de la façon dont vous allez mourir ?
— Ce sera probablement à cause d'une histoire de cul. »
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Je me frotte les bras pour chasser ma chair de poule, grelottant une fois que je ne suis plus étalée contre les écailles brûlantes de Faolán. Dans ma poitrine, mon pouvoir vibre à mesure que nous nous rapprochons de ma maison.
Le bandeau bleu autour de mon annulaire me nargue. Qu'est-ce qu'Eleazar fait en ce moment même ? Pense-t-il à moi ? J'espère qu'il se traite de crétin. En mon absence, il faut bien que quelqu'un d'autre le fasse. Une partie de moi est presque déçue qu'il n'ait pas envoyé Ormund à notre poursuite. Au vu de son empressement à conclure notre nuit de noces, j'aurais pensé qu'il m'aurait couru après. Au moins, notre mariage devrait ralentir le fléau qui s'abat sur sa population le temps que nous nous mettions à la tâche.
Après tout, je n'ai pas l'intention de me terrer à Dénæ pour toujours.
J'ai simplement besoin d'espace, très très loin de lui, pour mettre en place un plan d'action. Car il est hors de question que je reste mariée à cet idiot. Et puisqu'il prétend que la malédiction a été jetée par mon père, j'espère trouver des documents à ce sujet dans notre bibliothèque.
Je soupire, tentant de masquer mes propres émotions. Ce plan ne m'est venu en tête que des heures après avoir pris ma décision de partir sur un coup de tête.
Mais qu'est-ce qu'il m'a pris ?
Je fusille du regard mon annulaire et chasse le sentiment de malaise qui me prend aux tripes. L'avertissement de Tori ne cesse de remuer dans ma tête, mais j'ai beau le retourner dans tous les sens, j'ignore quoi en faire.
Eleazar m'a mis la bague au doigt, et j'ai flippé.
Cette montée d'émotions, ce coup de poing invisible autour de mon estomac... jamais je n'ai ressenti de commotion aussi perturbante. Jusqu'ici, le lien se faisait sentir de façon ténue, mais c'est pire d'heure en heure, de kilomètre en kilomètre. Si c'est comme ça que mon corps réagit quand je suis loin d'Eleazar, j'ai peur de ce qu'il peut provoquer chez moi si je suis près de lui. Alors, je me tiendrai au loin, même si ça signifie que je dois endurer ma propre fixation sur lui.
À l'horizon, les chutes de sable de la capitale se déversent dans le fleuve des Sables à l'eau cristalline, et l'aurore baigne de lumière la terre de Sienne si familière. Mon pouvoir gronde dans ma poitrine, et l'air pulse si fortement autour de moi qu'il siffle dans mes oreilles. Les bras levés, je relâche une puissante déflagration vers les nuages, et ceux-ci se dissipent dans un mouvement tout, sauf naturel.
